A La naissance de Jésus, les anges proclamèrent cette bonne nouvelle aux bergers qui ne réalisèrent probablement pas l’immense portée d’un avènement aussi modeste, sans aucun apparat. La venue du Sauveur prouvait que Dieu est le Père de l’homme. Il enseigna, il démontra l’origine spirituelle de l’homme; ses leçons pénétrèrent peu à peu dans la pensée du genre humain jusqu’à ce que, dix-neuf siècles plus tard, Mary Baker Eddy pût découvrir la Science Chrétienne, qui révèle Dieu non seulement comme notre Père mais comme notre Mère, avec tout l’amour et la divine tendresse qu’implique ce terme. Cela nous amène logiquement à reconnaître la grande famille des hommes, fils ou filles du seul Père-Mère Dieu.
Voici bien des années qu’à l’époque de Noël, ces grands faits apportèrent à une Scientiste Chrétienne un message de guérison dont le sens se développe à mesure qu’elle progresse. Chez ses parents, Noël avait toujours été une date très heureuse; les membres de la famille qui s’étaient dispersés venaient se joindre à la fête. Comme elle-même étudiait depuis quelque temps la Science Chrétienne, ce jour-là elle lisait dans Miscellaneous Writings et dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany tous les textes de Mrs. Eddy concernant Noël.
Néanmoins plus tard les circonstances changèrent. Le vingt-cinq décembre, elle se trouva dans une ville où elle ne connaissait personne et se sentait affreusement seule. Selon sa coutume, elle se mit à lire les articles de Mrs. Eddy au sujet de Noël, mais au lieu d’y trouver comme jadis de l’intérêt, de la satisfaction, elle n’éprouva qu’une immense tristesse. Alors elle se rendit compte qu’elle les avait précédemment parcourus sur un fond de grand bonheur humain, sans bien reconnaître leur profonde signification spirituelle et leur application.
Une phrase en particulier semblait lui causer une si cruelle tristesse, un tel chagrin qu’elle ne pouvait se résoudre à la relire et la sautait régulièrement lorsqu’elle en arrivait là. Mais un jour il lui vint à la pensée que rien de ce qu’écrivit notre Leader ne peut être nuisible à quiconque; faire du bien, guérir, tel était toujours son but. Elle résolut donc de scruter ce passage membre après membre, d’y réfléchir et d’en remplacer le sens humain par la signification spirituelle.
Voici la phrase en question (Miscellany, pp. 256, 257): « Les parents font revenir au foyer ceux qu’ils aiment, la bûche de Noël flambe dans la cheminée, la table du festin est prête, les cadeaux brillent aux branches sombres du sapin. » La Scientiste en fit une analyse détaillée. Commençant par la remarque « Les parents font revenir au foyer ceux qu’ils aiment, » elle se demanda: Qui est en réalité notre parent? Il lui fallut reconnaître que c’est Dieu, notre Père-Mère, Ensuite, qu’est-ce que le foyer, où se trouve-t-il? Il doit être, pensa-t-elle, là où résident notre Père et Mère. Où donc est notre Père-Mère Dieu? Partout! En conséquence, le foyer ou le chez-soi est à coup sûr omniprésent — ce n’est ni un lieu ni une place, mais la certitude de la présence éternelle du divin Amour. Elle en conclut que l’on est vraiment toujours à la maison, dans n’importe quel pays, même en train ou en bateau — qu’au fond, il est impossible d’être ailleurs.
Ensuite elle considéra « ceux qu’ils aiment. » Quels sont ceux que Dieu chérit? Chacun, évidemment — non pas quelques êtres de prédilection. Dans la sollicitude de l’Amour infini divin il ne pouvait y avoir des étrangers, des gens de trop, isolés ou solitaires, car tous appartiennent à la famille de Dieu. Dans Son univers, Ses fils et Ses filles ont chacun leur travail indispensable. Donc cette expression l’assurait que le Père-Mère Dieu révèle toujours avec tendresse à ceux qu’Il aime leur place individuelle et certaine dans Sa famille; Il leur montre qu’ils vivent sans cesse dans la sûreté, la sécurité, l’entente du foyer, de Sa présence.
« La bûche de Noël flambe. » Pour la Scientiste Chrétienne, cela symbolisait la chaleur et la lumière de l’Amour, toujours actives et vitales.
« La table du festin est prête. » Spirituellement interprété ce passage pouvait rappeler le pain dont Jésus disait: « Le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde. » Ici la chercheuse se souvint d’un autre texte ayant trait à Noël où Mrs. Eddy déclare (Miscellany, p. 260): « Ses fruits sont l’inspiration et la compréhension spirituelle de la joie et du bonheur — non pas à cause des traditions, de l’usage ou des plaisirs corporels, mais en raison de la vérité démontrable et fondamentale, en raison du ciel audedans de nous. » Elle put réaliser dans une certaine mesure quel riche aliment nous apporte la vraie compréhension de Noël.
« Les cadeaux brillent aux branches sombres du sapin. » Elle se demanda finalement: Quels sont les vrais cadeaux de Noël? Un passage de Miscellany (p. 258) lui apporta la réponse cherchée: « Le souvenir du petit enfant de Bethléhem apporte aux mortels des dons surpassant ceux des mages — des espérances qui ne sauraient nous décevoir, mais qui réveillent la prophétie; rayons de gloire, couronnes d’humilité, diadèmes d’amour. » Ce sont là des dons que ne saurait concevoir le sens humain de Noël.
En même temps que ce développement spirituel vint une réalisation profonde et calme surpassant tout ce qu’elle avait entretenu jusqu’alors; elle sentit la présence de l’amour de Dieu et comprit davantage la vraie nature de la famille. Le monde lui parut tout autre; la croyance d’isolement et de séparation avait pris fin. Nul ne peut être séparé d’une présence éternelle. La joie remplit son cœur. Ce Noël-là fut le plus beau de tous; elle eut aussi l’occasion de partager avec d’autres personnes dont les problèmes ressemblaient au sien cette compréhension nouvellement trouvée.
Il est bon de savoir que le message de Noël, qui au fond nous révèle les faits de l’être, ne concerne pas seulement une époque de l’année; quand nous nous éveillons pour reconnaître davantage la présence et le pouvoir de notre tendre Père-Mère Dieu et l’union de tous Ses enfants qui sont un avec le Père, chaque journée peut devenir un jour de Noël.