Quand Jésus le Christ, pur, immaculé, vint à Jean pour que celui-ci le baptise, l’étonnement du prophète fut sincère; il hésitait, disant que c’était plutôt lui qui avait besoin d’être baptisé par Jésus. Selon le troisième chapitre de Matthieu, Jean avait déclaré précédemment: « Celui qui vient après moi est plus puissant que moi, » montrant qu’il y aurait alors un autre genre de baptême — un baptême spirituel qui, semblable au feu, purifierait la conscience humaine. Celle-ci serait alors mieux prête à recevoir l’Esprit-Saint. A la page 588 du livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy nous donne la définition suivante: « Saint-Esprit. La Science divine; le développement de la Vie, de la Vérité et de l’Amour éternels. »
Parce qu’il estimait sage de se conformer à ce qui passait pour un acte de justice, Jésus le Christ se soumit à la cérémonie du baptême par Jean; mais la Bible n’indique pas que le Maître ait baptisé d’eau qui que ce soit. Pendant tout son ministère, il travailla avec amour, enseigna patiemment, démontra d’une façon pratique la vérité de l’être, afin que non seulement ses disciples immédiats, mais l’humanité au cours des siècles, puissent être purifiés du mal.
En Science Chrétienne, le baptême est chose essentielle. Mais il ne ressemble aucunement au concept théologique du baptême d’après quoi l’aspersion du corps ou son immersion dans l’eau indiqueraient la purification intérieure, le divin pardon des péchés. Dans la Science Chrétienne, le baptême est la purification réelle de la conscience humaine, le disciple arrivant à comprendre que le pardon de Dieu signifie la destruction du péché sous toutes ses formes. Mrs. Eddy nous montre la véritable signification du baptême; elle en fait ressortir le sens pratique lorsqu’elle écrit, à la page 35 de Science et Santé: « Notre baptême est une purification de toute erreur. »
La Science Chrétienne nous apprend à vaincre le mal en nous appuyant sur le fait qu’il est sans réalité; c’est là une de ses leçons les plus belles et les plus utiles. D’après la Bible, il est certain que Dieu créa toutes choses et que ce qu’Il a fait est « très bon. » Le mot « tout » exclut la possibilité d’une adjonction. Le mal est sans valeur; aucune de ses manifestations n’est bonne; donc elles ne sauraient être réelles ou vraies. Quoique le mal semble revendiquer le pouvoir, la présence, l’activité, l’empire, tout ce qui existe vraiment c’est Dieu et Sa parfaite création spirituelle. Celle-ci se compose d’idées spirituelles parfaites et pures, que Dieu constitue, régit, gouverne, et qui sont éternellement bénies.
Votre véritable, votre seule individualité, comme aussi la mienne, est spirituelle; c’est l’image et la ressemblance de Dieu. L’homme prétendu mortel, l’organisme matériel que l’on suppose contenir un entendement à soi, tout à fait en dehors de Dieu, de l’Entendement divin, ne constitue pas l’homme; c’est un faux concept humain qui doit être remplacé par la compréhension de notre identité véritable. Grâce au discernement spirituel, à l’utilisation scientifique de cette vérité, le disciple peut maîtriser les croyances du mal — impureté, crainte, péché, maladie, affliction, pénurie. Comme manifestation pure et parfaite de Dieu, l’homme n’a jamais besoin de baptême, de repentance, de réforme ou de salut, car il est à jamais un avec Dieu.
Le vrai baptême est une purification mentale qui se produit lorsqu’on démontre sa compréhension spirituelle de Dieu et de l’homme. Les préceptes et les démonstrations de la Science Chrétienne sont purement spirituels, mais ils sont éminemment pratiques et peuvent s’appliquer jusque dans les détails de la vie journalière. Les étapes pratiques du baptême selon la Science Chrétienne se discernent fort bien si l’on poursuit l’étude de la Bible et des ouvrages de Mrs. Eddy.
Lorsqu’un homme s’éveille au fait qu’il a besoin d’être purifié, lorsqu’il désire sincèrement sa propre réformation, son baptême a commencé. Le désir de progresser spirituellement est un pas dans la bonne direction. Si l’on se tourne humblement vers Dieu, priant pour mieux comprendre Sa nature et le rapport unissant l’homme à son Père céleste; si l’on désire vraiment renoncer au péché, aux tendances mondaines pour suivre la voie de la justice à mesure qu’elle se fait connaître — on franchit une nouvelle étape du baptême. Dans la mesure où le disciple reconnaît que Dieu est l’unique Entendement dont l’homme est l’image, il voit que le prétendu entendement mortel ou charnel ne constitue pas son Entendement, mais n’est qu’un mythe. Dès lors, les impulsions de la chair et toutes les erreurs de la croyance s’effacent peu à peu, tombent dans le néant; la spiritualité devient active dans la conscience humaine où elle produit une rénovation, une transformation de la pensée, des actes et de la vie. Ainsi le vrai baptême opère la purification à l’égard du mal.
Dans sa jeunesse, quelqu’un qui s’intéressait depuis peu à la Science Chrétienne proférait quelquefois des jurons. Par la suite, il désira sincèrement maîtriser cette habitude qui lui faisait prendre le nom de Dieu en vain. Il put voir que non seulement c’était une chose coupable, mais qu’elle indiquait son ignorance des termes à employer pour rendre sa conversation vigoureuse, expressive. Lorsqu’il mit en œuvre ce qu’il savait de la Science Chrétienne et résolut de penser, de parler et d’agir selon la justice, il obtint une guérison complète.
La métaphysique du Christ Jésus, clairement exposée dans son remarquable Sermon sur la montagne, forme la base de la compréhension chrétiennement scientifique et du vrai baptême; le Maître dit à la foule attentive: « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu; » et encore: « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Matth. 5:8, 48). Le Conducteur, Jésus le Christ, savait mieux que tout autre que la pureté mentale est nécessaire. Il montra nettement que la pureté du cœur est indispensable à quiconque veut voir Dieu — la Vérité, la Vie, l’Amour. Dans la religion chrétienne, la pureté représente une des pierres fondamentales sans lesquelles on ne peut atteindre aux cieux, à l’harmonie. La guérison chrétiennement scientifique des maux, la victoire sur le péché, la jouissance de la paix et du bonheur permanents, ne peuvent être réalisées par les humains qui dédaignent la pureté et permettent à son contraire de prévaloir dans la conscience, de régir leur penser et leur vie.
A tous ceux qui cherchent la Vérité, la Science Chrétienne offre un refuge où ils peuvent apprendre que Dieu les rend capables de vaincre le mal, sa présence et son pouvoir hypothétiques. Le mortel qui, réveillé dans bien des cas par la souffrance, reconnaît ses mauvaises actions, en éprouve de la tristesse. Les croyances de crainte, de regret, de remords peuvent lui sembler accablantes; mais par la prière, l’humilité, la sincérité, l’amour, sa conscience sort du baptême ardent et il en résulte un profond repentir. La prochaine étape, d’une grande importance, sera la réformation permanente.
La Bible nous parle d’une femme dont Jésus avait chassé sept démons; en d’autres termes, elle avait été guérie de sept mauvaises croyances. La sincérité de son repentir fut prouvée par la réformation radicale qui suivit, car elle se montra désormais fidèle aux préceptes de son grand Maître. Marie-Madeleine connaissait par expérience la valeur de ce baptême; elle en fut amplement récompensée. De tous ceux qui suivaient Jésus, elle fut la première à le voir et à l’entendre parler après sa glorieuse sortie du tombeau. Peu après sa résurrection, s’adressant à ses disciples, Jésus leur dit (Marc 16:16–18): « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé... Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: ils chasseront les démons en mon nom; ils parleront des langues nouvelles; ils prendront des serpents dans leurs mains; quand ils auront bu quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et ceux-ci seront guéris. »
Dans Miscellaneous Writings (pp. 203–207), Mrs. Eddy nous donne un article instructif, riche en inspiration; sous le titre « Étang et Objectif, » il expose ce qu’est le baptême considéré d’un point de vue scientifiquement chrétien. Il nous fait voir dans le baptême trois étapes progressives par quoi la conscience humaine se purifie. La première, c’est la repentance. La seconde, c’est l’activité du Saint-Esprit — de la Science divine — où la foi s’oriente vers Dieu et les choses d’en haut; elle se détourne du mal, du péché, du matérialisme. La troisième, c’est la disparition de l’erreur ou du sens corporel; nous arrivons ainsi à la dernière scène où le matérialisme se fond, l’homme mortel faisant place à la réalité divine.
Étudiant une Science démontrable, nous reconnaissons la grande importance du repentir sincère, mais nous ne pouvons en rester là. Il nous faut avancer sans relâche pour comprendre la Science divine, avec ses lumières spirituelles que Dieu dirige et protège. Nous pouvons alors être baptisés de l’Esprit, comme l’explique Mrs. Eddy dans ce passage de Science et Santé (p. 241): « Le baptême de l’Esprit, qui nettoie le corps de toutes les impuretés de la chair, signifie que ceux qui ont le cœur pur voient Dieu, et qu’ils s’approchent de la Vie spirituelle et sa démonstration. »
Lorsque avec une sincérité profonde, une humilité véritable, un réel amour envers Dieu et son prochain, l’on peut faire sienne la prière du Psalmiste (Ps. 51:12, 14): « O Dieu, crée en moi un cœur pur, et renouvelle en moi un esprit droit!... Rends-moi la joie de ton salut, et que l’esprit de bonne volonté me soutienne! » — alors on se rend compte que grâce à l’amour du Christ, de la Vérité, la purification s’accomplit, que l’erreur se dissout; or c’est là le baptême dans sa véritable signification spirituelle. Réjouissons-nous de ce que Dieu nous exhorte en ces termes, par le prophète Ésaïe (1:16, 17): « Lavez-vous, purifiez-vous! Écartez de mes yeux vos mauvaises actions. Cessez de mal faire. Apprenez à bien faire. »