La prière n’est pas seulement le moyen par quoi les hommes s’adressent à Dieu. C’est la conscience de Son omniprésence. Ce n’est pas uniquement la certitude que le pouvoir divin nous est accessible. C’est la connaissance et l’exercice de cette force. Grâce aux applications de la prière, les hommes peuvent sentir la présence de Dieu, apprendre qu’ils demeurent en Lui. Ils apprennent que l’homme, reflétant l’Étre divin, s’identifie avec l’omniprésence; que celle-ci s’applique non seulement à Dieu, mais à l’homme dans la continuité infinie de son expression.
A mesure que l’on obtient un concept plus spirituel du rapport unissant l’homme à Dieu, les applications de la prière deviennent plus vastes. On cesse de croire qu’il faille lancer un appel dans l’espace sans bornes pour attirer l’attention de Dieu et Le supplier de vous secourir. On ne croit plus que la réponse aux prières soit en quelque sorte un hasard, une coïncidence; qu’elle puisse être inférieure aux résultats désirés, ne pas réaliser le but de la prière et tomber à faux. En Science Chrétienne la prière est le moyen par quoi les hommes se trouvent, grâce à la purification et à l’élévation des pensées, en présence de Dieu, de la Vie, de l’Amour, donc en présence de leur être véritable; ils apprennent qu’en maintenant cette vraie conscience, ils ont un refuge contre les maux assaillant les humains; ils obtiennent la certitude que le divin Amour est toujours proche.
« Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé! Je savais bien que tu m’exauces toujours, » disait Jésus le Christ. La communion avec Dieu, c’est l’essence même de la prière. Elle soutient et développe notre union avec l’Esprit. C’est la nature indispensable, invariable, éternelle de l’unicité. C’est l’assurance de la victoire sur le mal. Elle démontre l’omniprésence.
Au milieu des choses affirmant et manifestant le dualisme, entouré par les clameurs et l’agression des discords mortels, le disciple qui sait que Dieu l’exauce parce que ses pensées intimes demeurent dans la citadelle de l’omniprésence ne met pas en doute l’efficacité de sa prière. Jésus affirmait non seulement que Dieu l’exauçait, mais que lui-même savait qu’il en était toujours ainsi. Grâce aux lumières spirituelles, les hommes voient que le sentiment de l’omniprésence divine prouve qu’ils sont un avec Dieu — que cette présence s’exprime continuellement selon des voies qui pour la pensée humaine apportent le réconfort, la guérison, la paix.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy déclare (pp. 29, 30): « Jésus était le rejeton de la communion avec Dieu dont Marie était consciente en soi. » Par cette communion, Marie s’éleva jusqu’au concept de la maternité qui lui permit d'enfanter celui qui devait être le Sauveur du monde. A Marie furent révélés l’omniprésence divine et le rôle qu’elle-même devait jouer dans sa manifestation, introduisant dans la conscience humaine l’idée spirituelle ou le Christ. Pour qui saisit la vraie conscience de son individualité, le sentiment d’un moi en dehors de Dieu disparaît.
A mesure que les humains discernent la présence divine et communient consciemment avec Dieu, ils apprennent à connaître l’idêe spirituelle et son identification en tant qu’homme. Cette nouvelle naissance par quoi l’on renonce au mortel pour saisir le réel, l’éternel, est l’apparition de l’déal-Christ. Toute pensée ou idée spirituelle qui se présente par suite de la communion consciente avec Dieu est riche en inspiration; elle a le pouvoir de bénir, de guérir et de délivrer.
Ce qui nous frappe toujours dans les paroles de Jésus, c’est le caractère naturel, inaltérable du rapport l’unissant à Dieu. Parce qu’il ne reconnaissait aucune autre individualité, sa communion consciente n’était jamais entravée, incertaine ou conditionnelle, mais unie au divin. Elle ne rappelait point le passé et n’anticipait pas sur l’avenir. C’était le maintenant de l’être spirituel, que l’Évangile de Jean fait ressortir dans ce verset: « Comme le Père me connaît, je connais aussi le Père. » Seules les applications de la prière enseignent aux hommes à rester en communion avec Dieu.
Nous savons que Jésus se levait parfois de grand matin, avant le jour; que dans un certain cas « il passa toute la nuit à prier Dieu. » Prier sans relâche, telle est la leçon que nous donne Gethsémané. Pour rester en communion avec Dieu malgré les efforts perfides ou notoires de l’ennemi, il peut être nécessaire de se lever bien avant le jour. Quiconque s’élève ainsi par la prière sentira son union avec Dieu, et connaîtra comme lui-même est connu; à mesure que les ténèbres feront place à la lumière, il discernera l’omniprésence qui ne renferme aucune incertitude, et dont nul ne peut être exclu ni séparé.
Aux heures de lutte, quand les hommes sont tentés de se dire que leur courage faiblira peut-être, que le mortel risque d’être plus puissant que le spirituel, c’est un grand réconfort de se rappeler ceci: selon notre Leader, la prière se trouve non pas en dehors de l’Amour, mais dans cet Amour qui l’entend et l’exauce, car ce qui donne et ce qui reçoit ne font qu’un. Voici comment s’exprime notre Leader, à la page 39 de Non et Oui: « La vraie prière ne consiste pas à demander l’amour à Dieu, mais à apprendre à aimer et à englober dans une même affection tout le genre humain. La prière consiste à utiliser l’amour dont Il nous aime. »
Le but de la prière véritable, ce ne sont pas des choses matérielles puisque en réalité, le bien est toujours nôtre; mais elle nous apprend à nous identifier avec l’Amour. Dans ce domaine, les occasions de progrès sont illimitées! Voilà certes le critère de notre aptitude à nous laisser instruire. Quand nous sentons que l’amour de Dieu est infini, la crainte cesse de nous tourmenter. La communion consciente avec l’Amour se manifeste par une vie que ni les circonstances humaines, ni les événements d’une portée mondiale ne peuvent troubler. En suivant cette voie nous apprenons pourquoi Jésus, en face de la haine, des trahisons, de l’abandon, de la vengeance, put maintenir l’attitude qui triomphe toujours du mal parce qu’elle demeure dans l’omniprésence. Comme il mettait en œuvre l’amour dont Dieu l’aimait, il en reconnaissait la source intarissable. Sans cesse conscient de Dieu et de l’individualité qui L’exprime, Jésus savait à coup sûr que ses prières étaient exaucées non pas de temps en temps, mais toujours. Cette connaissance, ce pouvoir dont le Maître disposait, rendu parfait grâce aux applications de la prière, il le donna sans réserve à ceux qui le suivent.
L’Amour mis en pratique réchauffe le cœur, et si l’on reconnaît ce que Dieu donne, l’existence humaine devient harmonieuse, s’élève, est protégée; la volonté divine se réalise, Son dessein s’accomplit. L’on renonce au faux sens de responsabilité, mais on prend sa tâche au sérieux. Le devoir n’est plus un fardeau qu’il faille subir, ni une chose pénible à laquelle on tâche de se dérober. Par la prière, l’on apprend à mettre en pratique l’amour qui ne devient pas jaloux, égoïste, impatient, tyrannique; qui n’exige pas plus qu’on ne peut donner et n’est point avare de ses services; qui n’entraîne ni les désillusions ni les désaveux; qui n’impose jamais l’isolement ou d’autres conditions trop pénibles. Par la prière, les hommes apprennent la nature de l’amour qui se révèle dans la beauté, le pouvoir, et qu’eux-mêmes possèdent par réflexion puisqu’il vient de Dieu.
Dans cette conscience de Dieu en tant qu’Amour, les craintes, les inhibitions, les vanités, les humiliations qui ternissaient le concept de soi-même et d’autrui disparaissent forcément. Elles font place à l’affection de l’Amour qui peut s’appliquer dans le domaine infini de sa totalité.
Lorsqu’on perçoit les applications infinies de la prière, on réalise le sens de ces paroles écrites par Mrs. Eddy (Message to The Mother Church for 1902, pp. 8, 9): « L’amour spirituel fait sentir à l’homme que Dieu est son Père, et la conscience de Dieu en tant qu’Amour donne à l’homme un pouvoir dont la portée ne peut se décrire. » Par cette conscience de Dieu en tant qu’Amour, par la communion avec Lui, les hommes savent qu’ils demeurent dans l’omniprésence. Le résultat de cette connaissance, c’est un pouvoir dont la portée est infinie, au ciel et sur la terre.