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« Comme celui qui sert »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 1950


Le Scientiste Chrétien trouve souvent l'occasion de mettre la Science Chrétienne en pratique dans les affaires. S'il est dans le commerce ou l'industrie, il pense surtout à servir son prochain. Sans doute il compte avec raison que les services rendus aux clients lui seront profitables. Mais le gain n'est pas son premier objectif. En adoptant comme mot d'ordre l'idée du service, l'homme d'affaires se met d'accord avec l'enseignement du Christ Jésus qui disait (Luc 22:27): « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert. »

L'incertitude qui trouble souvent les sphères commerciales ne tourmente pas l'homme d'affaires consciencieux qui est Scientiste Chrétien. Il peut se tourner avec confiance vers le divin Principe; il trouve ainsi des règles de conduite dont il peut faire usage avec succès.

« Dieu participe-t-il à mes affaires? » pourrait-on demander ici. Pour celui qui ne connaît pas la Science Chrétienne, cette question peut au premier abord sembler absurde; mais qu'il saisisse le sens de Dieu, qu'il comprenne les lois émanant de cette source, et il s'apercevra que Dieu entre dans tous les détails de son activité comme aussi dans chaque effort tendant à la justice.

La Science Chrétienne montre que Dieu n'est pas une quantité inconnue, habitant un ciel lointain. Il n'est pas personnel au sens limité de ce terme; Il n'est point révélé par la philosophie humaine et ne se trouve pas dans les mystères de l'idolâtrie païenne.

Le mot « bien » nous donne une définition très simple de Dieu. Si celui qui débute dans l'étude de la Science Chrétienne a quelque peine à saisir l'immense portée du terme Dieu, il devrait commencer par admettre que Dieu est le bien, et la difficulté s'évanouira. Acceptant l'idée du bien, l'homme d'affaires, comme chacun de nous, trouve un point de départ solide. Il cherche le bien, le met à profit, s'y attend. Au foyer comme au bureau, la démonstration du bien est la règle de sa vie. Il installe ses affaires dans un bon emplacement, parce que cela symbolise la nature de Dieu. Pour la même raison, il achète et vend des marchandises de bonne qualité. Il étudie les meilleures méthodes connues dans sa branche, mais il veut être sûr qu'elles rendront service au client autant qu'à lui-même. Il se range sous les drapeaux de l'honnêteté, de la justice. Il se montre généreux envers ses employés et pense à leur bien-être.

Le brasseur d'affaires qui met sur pied une grande organisation par des méthodes agressives, comme un duelliste livrant un combat mortel, ne saurait parvenir au succès véritable. Tôt ou tard, à moins que ses mobiles et ses méthodes ne changent, il subira les effets destructeurs de sa propre croyance. La Science Chrétienne au contraire encourage la solidarité, les services loyaux, la certitude que le succès couronne les bons efforts.

Ayant pour guide et conseiller le divin Principe, l'homme d'affaires n'a pas besoin de céder à la crainte. En temps de crise il reste ferme; il sait qu'il a suivi les directions du Principe et que par la prière, il a soumis ses problèmes à Dieu, au bien, à Celui qui crée et gouverne l'homme.

Souvenons-nous que la prière doit être pour le commerçant une activité essentielle. Le Scientiste Chrétien doit non seulement prier pour être bien conduit, mais il doit mettre sa prière en pratique, vivre en tout temps le bien qu'il recherche. Mary Baker Eddy montre ce que la Science Chrétienne accomplit dans ce domaine (Miscellaneous Writings, p. 252): « Elle encourage le commerçant, augmente ses aptitudes, assure le succès de l'honnêteté. »

Si l'on reconnaît que, comme le montre la Science Chrétienne, l'honnêteté a sa source en Dieu, son succès ne fait pas de doute. Il faut savoir que l'honnêteté triomphe de l'improbité, de même que la lumière détruit les ténèbres. Les humains croient trop souvent que la mauvaise foi ou les procédés douteux peuvent conduire au succès dans les affaires. Ils s'engagent ainsi sur une voie funeste; que de faillites sont dues aux semences d'improbité qui s'étaient introduites dans une entreprise commerciale!

Un industriel en vue qui est en même temps Scientiste Chrétien, nous dit un jour que grâce à l'influence de la Science Chrétienne, le monde voit s'ouvrir une ère nouvelle. Pour ceux qui sont dans les affaires, ce sera l'époque des services et non du moi; il s'agira de donner, non pas avant tout d'acquérir. Tel doit avoir été l'idéal de notre Maître, Jésus le Christ, lorsqu'il prononça les paroles mémorables que nous avons déjà citées: « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert. »

Quand les affaires reposeront sur cet idéal du service — une organisation saine et simple où domine l'amour désintéressé, où ni les bénéfices ni le magnétisme personnel ne jouent le premier rôle — nous aurons vraiment un nouvel ordre de choses. Une entreprise fondée sur Dieu, le bien, guidée par les deux grands commandements, le devoir envers Dieu et le devoir envers autrui, ne peut que réussir, car elle émane du Principe et reste avec lui.

La structure économique d'une nation devient plus forte chaque fois qu'un commerce ou une industrie adopte les règles de conduite puisées dans la Bible et dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy. Parlant du service véritable et des devoirs qu'il entraîne, Mrs. Eddy déclare (Science et Santé, p. 79): « Donner ne nous appauvrit pas dans le service de notre Créateur, et ne pas donner ne nous enrichit pas. »

Par maints exemples, la nature nous enseigne à donner. La lune et les étoiles répandent leur lumière, les arbres nous offrent leurs fruits et leur feuillage, les fleurs donnent leur parfum, les oiseaux leur chant. L'on aurait peine à trouver dans la nature quelque chose qui ne soit pas occupé à donner. La nature en est-elle plus pauvre? Certes non, tout au contraire!

Plus nous aimons et savons apprécier les biens que Dieu donne, symbolisés soit par la nature soit par des entreprises généreusement dirigées, plus nous nous tournerons vers Lui. La nation, le peuple, la firme où l'on étouffe l'initiative, où la générosité fait défaut, ne remplit pas ses fonctions aux yeux de Dieu. Mais le Scientiste Chrétien sincère, qu'il soit homme d'État, négociant, époux, père ou ami, se conforme à la règle de vie exprimée dans cette grande déclaration du Christ Jésus (Matth. 7:12): « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous aussi faites-le pour eux. » Obéir à ce précepte, c'est bien conduire ses propres affaires.

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