Les mortels restent plutôt indifférents aux choses de l'Esprit, et à la Science du christianisme qui traite de ces choses. Le Scientiste Chrétien consacré se demande parfois: « Pourquoi d'aucuns qui se disent Scientistes Chrétiens semblent-ils s'absorber dans des actions matérielles insignifiantes? »
Cela vient sans doute de ce qu'ils s'intéressent davantage aux petits incidents de la vie journalière qu'à l'éternelle réalité; ils ne désirent pas avant tout apprendre à connaître Dieu, à servir la grande famille humaine. Chez quelqu'un qui passe pour un Scientiste Chrétien, cet état de choses peut être attribué à l'une des deux raisons suivantes. Attiré par la Science Chrétienne, il l'aime et la comprend quelque peu mais n'a jamais saisi le fait qu'elle exige des efforts journaliers si l'on veut comprendre que l'Esprit, Dieu, est tout, donc que la matière et le mal sont irréels; ou bien encore il a laissé s'obscurcir sa première vision en acceptant le mesmérisme de la matérialité. Dans l'un et l'autre cas, sa mentalité a besoin d'un renouveau spirituel. Si cette transformation fait défaut, il s'apercevra que, sa compréhension s'affaiblissant, il n'arrive plus à résoudre ses problèmes, ni à rendre de précieux services au mouvement de la Science Chrétienne.
Même pour le sens humain, il est évident que les choses mortelles sont temporaires, changeantes, transitoires. Pourquoi s'absorber dans des songes quand la réalité est proche et peut être connue? Pourquoi gaspiller les années en s'attachant aux choses éphémères, insignifiantes, tragiques ou vaines, alors que la totalité de Dieu et de Son éternelle création doit être réalisée, acceptée par tous?
Quelquefois le néophyte que l'on exhorte à porter toujours son attention sur le spirituel, l'éternel, dit qu'il n'a pas assez de temps pour les multiples tâches et les plaisirs humains auxquels il s'intéresse. Il soutiendra peut-être que consacrer beaucoup de temps à la prière, à l'étude, à la fréquentation des cultes et des conférences est chose impossible. Toutefois bien des jeunes Scientistes ont découvert que si l'on obéit à ce qu'exige la Science Chrétienne, si l'on ne se laisse pas ravir le privilège d'étudier, de servir Dieu, on obtient une liberté croissante et les progrès spirituels s'accentuent.
Quand on l'applique comme il se doit, la Science Chrétienne permet de remplir les obligations humaines d'une façon satisfaisante, mieux qu'on ne le pourrait sans cette aide. En effet, réaliser l'immuable perfection de Dieu, c'est l'exprimer au moins dans une certaine mesure. Nous devenons ainsi plus prévenants, nous nous mettons à la place d'autrui, nous aimons et nous apprécions davantage le bien. Puisque l'homme créé par Dieu est sain, intelligent, sage et parfait, il n'existe dans l'éternel univers divin ni maladie, ni bêtise ni gaucherie; réalisant ce fait, nous manifesterons une liberté et des aptitudes plus grandes. Si nous comprenons que l'Entendement divin ignore la pénurie ou la confusion, mais exige et fournit l'amour, les ressources, l'ordre constant, nous exprimerons dans notre vie les égards, l'abondance, l'activité soumise à Dieu.
Appliquée correctement, dans un esprit de prière, la Science Chrétienne résout les problèmes. Elle a donc une grande valeur pour l'humanité. Par exemple, le disciple qui voit le mieux ce fait vital, la totalité de l'Esprit; qui s'efforce avant tout de prouver chaque jour le néant de la matière imparfaite, limitée — sera capable d'accomplir avec sagesse et bienveillance toutes les tâches qui lui incombent humainement. Sa compagnie sera plus agréable qu'elle ne l'était avant qu'il mît en pratique la Science Chrétienne; il manifestera plus de santé, de joie, d'intelligence et de charité.
Le manque de temps n'est point réel ni voulu de Dieu, pas plus que le manque de sagesse ou de ressources. Dieu connaît non pas le temps, mais l'éternité. L'Entendement connaît l'infini mais ignore les limitations. Donc si notre regard perce au moins en partie les restrictions du temps, nous manifesterons la sérénité, le savoir-faire sans hâte, qu'apporte une réalisation de la nature infinie de l'Entendement.
Nous devrions tous prier sincèrement pour qu'augmentent notre consécration au divin Principe, notre spirituelité, notre généreux amour envers Dieu et l'homme, notre intérêt constant pour les choses infinies, éternelles. Puis il nous faut vivre nos prières, chaque jour, à chaque heure.
Si le mal existait réellement, n'aimerait-il pas à produire chez nous l'apathie, le manque de ferveur ou de dévouement à la spiritualité, la tiédeur vis-à-vis de l'organisation que notre Leader fonda pour guérir et réformer le monde? Il faut être vigilant, actif, obéir à la Section 6 de l'Article VIII du Manuel de l'Église, par Mary Baker Eddy. Certes, le devoir envers Dieu, envers notre Leader et le genre humain, dont il est question dans ce Statut, demande des efforts inlassables pour comprendre Dieu et l'homme, afin de pouvoir guérir les malades, réformer les pécheurs; il faut sans cesse prendre garde aux enseignements de Mrs. Eddy, travailler chaque jour pour le monde et s'efforcer constamment de se régénérer.
Dans I Rois (5:5), nous pouvons lire cette parole de Salomon: « Voici, j'ai l'intention de bâtir une maison au nom de l'Éternel, mon Dieu. » Exprimer les qualités divines qui caractérisent l'homme réel, nous consacrer à cela, ne devrait-ce pas être notre propos, notre grand but? Laissons la Science Chrétienne régénérer, évangéliser nos pensées et les actes qui en découlent; faute de quoi toute notre étude restera vaine. A moins que l'amour, l'étude, la mise en pratique du Christ, de la Vérité ne transforment — ne forment à nouveau — notre humeur et notre caractère, nos efforts pour guérir d'autres personnes auront peu de succès. Au contraire, si chaque jour, à chaque heure nous veillons sur notre conscience pour qu'elle exprime la pureté et la force du Principe immuable, l'intelligence de l'Entendement divin, la tendresse de l'Amour infini, nous parerons et nous agirons de telle sorte que tout notre entourage recevra des bienfaits.
Mrs. Eddy déclare, à la page 448 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Bien dire et mal faire est une absurde tromperie, et c'est celui qui s'y livre qui en souffre le plus. » Dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 158) elle écrit: « En général les humains, hommes ou femmes, savent bien parler; quelques-uns mettent en pratique ce qu'ils disent. » Soyons parmi ceux qui « mettent en pratique ce qu'ils disent »! Les dissertations métaphysiques compliquées, le vain babil au sujet de la Science Chrétienne, ne sauraient remplacer les efforts faits pour comprendre et vivre les profonds enseignements scientifiques de la vraie Science Chrétienne.
Lire pendant bien des heures puis enfermer pour ainsi dire dans les livres les vérités qui s'y trouvent, cela ne suffit point pour guérir le corps ou pour établir une vie nouvelle, abondante. Le désir d'être juste, de parler et d'agir avec amour, d'une manière intelligente et pure, doit être assez profond pour nous inspirer des efforts constants. Notre intérêt, notre temps, nos ambitions, notre énergie devraient être mis au service de ce but. Appliquer aux problèmes qui se présentent aujourd'hui toute la vérité chrétiennement scientifique que nous connaissons, n'est-ce pas l'occupation la plus intéressante? C'est seulement ainsi que nous pouvons espérer résoudre victorieusement les problèmes individuels ayant trait à la santé, aux ressources, aux rapports avec autrui, au vrai succès. Cette mise en pratique est nécessaire pour réaliser la permanence, l'indestructibilité, l'immuable sécurité de la vraie création spirituelle.
Mrs. Eddy fait cette remarque: « Beaucoup dorment, tandis qu'ils devraient rester vigilants et réveiller le monde » (Message to The Mother Church for 1902, p. 17). Les Proverbes nous disent (10:5): « Celui qui amasse en été est un fils prudent; celui qui dort pendant la moisson est un fils qui fait honte. »
Puisque nous disons que nous sommes des « Scientistes Chrétiens, » nous devrions étudier avec zèle, prier sincèrement pour ne pas tomber dans l'apathie, les rêves, au lieu de prendre part au glorieux travail de la démonstration scientifique. Puissions-nous chercher pardessus tout à vivre la vérité spirituelle découverte par notre éminente Leader; alors nos vies exprimeront dans une certaine mesure le grand intérêt, la consécration, la persévérance dont elle nous a donné l'exemple. Graduellement, nous arriverons comme elle à guérir les malades, à vaincre les limitations et les obstacles, à servir nos frères en portant l'étendard de la Vérité.