A l'époque où l'on me parla de la Science Chrétienne, j'étais très inquiète parce qu'un gros kyste se formait sur ma lèvre. Depuis quelques mois un docteur me traitait, mais il me dit finalement que seule une opération pouvait me guérir.
Sur ces entrefaites, ma sœur, après avoir été en Angleterre, revint chez nous en Australie; quand elle nous dit qu'elle s'intéressait beaucoup à la Science Chrétienne, nous en fûmes très choqués. Voyant que la perspective d'une opération me tracassait, elle me demanda si je voulais essayer la Science Chrétienne. Avec beaucoup d'amour elle offrit de me conduire chez une praticienne. Il me semblait impossible qu'un traitement me fasse du bien si je ne savais pas comment agit la Science Chrétienne; pourtant je consentis, bien que mon attitude fût plutôt sceptique. J'étais allée environ trois fois chez la praticienne lorsque je fus complètement guérie, et je désirai beaucoup savoir comment cela s'était fait. Je m'assimilai avec gratitude les premières semences plantées par des affirmations simples et logiques de la Vérité.
Plusieurs autres maux furent guéris à la même époque: constipation, rhumes, violentes migraines, infection causée par une meurtrissure à la tête. Plus tard, au sujet de la chute d'un organe, je perdis patience; je finis par avoir recours à la médecine et subir une opération. Au bout de plusieurs années il me fallut démontrer que la Vérité pouvait guérir la chose une fois pour toutes, et j'en fus reconnaissante.
Il y a quelque temps, comme je me baignais sur une plage près d'Haïfa en Palestine, j'eus une expérience remarquable. La côte était plutôt déserte. Les nageurs étaient en très petit nombre et je me demandais pourquoi ils restaient si près du rivage. Après un plongeon, je nageai assez loin, et les vagues devinrent fortes; tout à coup, je me trouvai dans un courant rapide. Me tournant vers le rivage, je nageai de toutes mes forces dans cette direction, mais je m'aperçus que j'étais emportée au large. J'adressai des appels à un homme qui s'était avancé un peu plus loin que les autres; mais il ne me voyait pas, et les brisants étaient si hauts que la plupart du temps j'étais tout à fait cachée. Cependant je continuai mes appels jusqu'à ce que je fusse trop loin pour qu'on pût m'entendre. Les vagues me passaient sur la tête et je semblais n'avoir plus la force de nager. « C'en est fait, » pensais-je; un sentiment de solitude profonde m'envahit.
Soudain une autre pensée me frappa: « Tu dis que tu es Scientiste Chrétienne et tu n'as demandé de l'aide qu'aux humains; pourquoi pas à Dieu? » Alors je m'attachai à ce verset y revenant sans cesse (Prov. 3:5): « Confie-toi en l'Éternel de tout ton cœur; » bientôt je fus emportée hors du courant et dans des eaux calmes. Mes pieds touchèrent le sable, j'arrivai sur la plage. Jamais je n'avais senti à tel point la présence de Dieu. C'était quelque chose de sublime, et il en est toujours ainsi quand nous nous tournons sans réserve vers Dieu. Plus tard dans la journée, j'appris que trois hommes avaient perdu la vie en cet endroit quelques jours auparavant.
Je n'imagine pas comment j'ai pu me passer de la Science Chrétienne et de toutes les bénédictions qu'elle apporte; je suis reconnaissante que ma sœur m'en ait parlé avec tant d'amour. Les paroles sont insuffisantes pour exprimer ma gratitude envers Mary Baker Eddy, qui fut si ferme et si patiente. — Londres, Angleterre.