A La page 113 de Miscellaneous Writings, notre Leader, Mary Baker Eddy, déclare: « Les centres systématisés de la Science Chrétienne sont des fontaines de vérité qui donnent la vie. » Évidemment, pour elle la Salle de lecture était un centre systématisé de la Science Chrétienne — si important qu'aucune église ne peut devenir filiale de L'Église Mère à moins d'entretenir en tout ou en partie une Salle de lecture (Manuel de l'Église, Art. XXI, Sect. 1). Sous son aspect entièrement spirituel, la Salle de lecture ne peut se séparer de l'Église et nous lui donnerons un soutien plus efficace si nous comprenons toujours mieux cette définition de l'Église donnée par Mrs. Eddy (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 583): « La structure de la Vérité et de l'Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède. L'Église est cette institution qui donne des preuves de son utilité et que l'on trouve ennoblissant la race, réveillant de ses croyances matérielles la compréhension endormie jusqu'à comprendre les idées spirituelles et la démonstration de la Science divine, chassant ainsi les démons, ou l'erreur, et guérissant les malades. »
Quand notre pensée s'élève plus haut que le concept d'une ou de plusieurs pièces meublées parfois très simplement parfois avec luxe, plus ou moins bien situées, nous pouvons réaliser que dans son essence la Salle de lecture est une idée spirituelle prouvant ce grand fait: la sollicitude de l'Amour. Voyant qu'elle est comprise dans « la structure de la Vérité et de l'Amour, » sachant qu'elle « repose sur le Principe divin et en procède, » nous l'aiderons à donner la preuve de son utilité; nos Salles de lecture doivent élever la pensée des humains et réveiller la compréhension assoupie, pour qu'elle comprenne et démontre la Science Chrétienne.
Que de fois nous lisons ce passage de Science et Santé (p. 570): « Des millions d'esprits sans préjugés qui cherchent la Vérité en toute simplicité, voyageurs fatigués et altérés dans le désert, attendent en guettant le repos et le boire. Donnez-leur un verre d'eau froide au nom du Christ, et ne craignez nullement les conséquences de votre bonne action. » La Salle de lecture Scientiste Chrétienne est un excellent lieu pour les chercheurs qui chaque jour peuvent y trouver le repos et le rafraîchissement spirituels; mais comparés aux millions dont parle notre Leader, il semble quelquefois que les visiteurs d'une Salle de lecture sont en bien petit nombre. Notre tâche consiste à savoir qu'aucun attrait ne s'oppose à l'attraction universelle de l'Esprit, que l'Entendement unique est présent partout et donne toujours la réceptivité, l'humilité, la compréhension spirituelle.
La coupe que nous offrons doit être bien visible et rester toujours pure; il faut veiller à ce qu'elle soit offerte au nom de Christ, non pas comme une opinion humaine, des conseils ou de la sympathie qui ne soient qu'humains. Connaître l'homme en tant qu'idée spirituelle unie à Dieu, nous libère du sens de limitations que l'on éprouve si l'on se borne à compter les visiteurs. Le pouvoir et l'efficace de la Vérité ne se mesurent pas uniquement au nombre des adeptes. Sous ce rapport, la remarque de Mrs. Eddy à la page 512 de Science et Santé, lignes 21–25, est fort intéressante. La quantité est chose mentale, elle se rattache au seul Entendement. Saisir ce fait conduit à la démonstration, et une plus grande activité dans la Salle de lecture en donne la preuve.
Parmi les chercheurs qui visitent la Salle de lecture, beaucoup posent des questions en toute sincérité, et quelques-uns voudraient entamer des discussions. Aussi les bibliothécaires feront-ils bien de se rappeler les conseils donnés par Jésus aux disciples lorsqu'il les envoya prêcher et guérir. Le Maître les avertit qu'ils rencontreraient de l'opposition; il ajouta cependant (Matth. 10:19, 20): « Mais quand on vous livrera, ne soyez en peine ni de la manière dont vous parlerez, ni de ce que vous direz; car ce que vous aurez à dire vous sera inspiré à l'heure même. Ce n'est pas vous qui parlerez, mais c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous! » Quand notre pensée s'élève et perçoit l'unité constante de l'homme et de l'Entendement, nous cessons de voir une personne qui en interroge une autre et nous nous rendons compte que l'incontestable Vérité se proclame. La bibliothécaire s'apercevra qu'elle peut citer des passages empruntés à la Bible ou aux œuvres de Mrs. Eddy dont elle croyait à peine se souvenir, ou qu'elle les trouve rapidement dans ces livres.
Parfois la somnolence prétend faire invasion dans une Salle de lecture. Souvent les bibliothécaires peuvent réaliser le fait qui annule cette illusion. Ce qui nous repose ce n'est pas l'inconscience, mais la Vérité; aucune erreur ne peut entrer dans le sanctuaire de la Salle de lecture pour troubler ceux qui cherchent la lumière. Les Salles de lecture ont été fondées pour que leurs visiteurs puissent y obtenir sans être dérangés une meilleure connaissance de Dieu, et ce but s'accomplit parce qu'il est d'accord avec le plan divin. L'envie de dormir peut être dissipée, le bruit de la rue ou de la maison réduit au silence; l'on arrive même à prouver que la chaleur ou le froid n'incommodent personne.
S'il veut bien faire son travail, il ne faut pas que le bibliothécaire sente peser sur lui de lourdes responsabilités personnelles. Il est vrai que sa tâche exige de grandes qualités, car le Manuel déclare que les bibliothécaires de L'Église Mère doivent avoir une bonne instruction, être de fervents Scientistes Chrétiens qui n'aient aucune mauvaise habitude; il demande aussi que ni vain bavardage, ni calomnie, ni intrigue ou médisance ne soient tolérés là où se vendent les œuvres de notre Leader. Cette dernière règle s'applique non seulement au personnel mais aux visiteurs. Les forces morales et spirituelles du Principe élèvent la pensée qui devient obéissante.
Pour accomplir sa tâche le mieux possible, la bibliothécaire doit réaliser que dans ses fonctions elle est la représentante de Dieu. Alors elle peut voir que l'Entendement divin gouverne ses pensées, ses paroles et ses actes, et donne l'accroissement. L'homme n'est point accablé par des responsabilités trop lourdes; en effet, comme idée spirituelle sa seule fonction consiste à être ce qu'il est déjà par la volonté de Dieu. L'Ésprit lui donne la spiritualité; l'Ame est l'unique conscience de l'homme; la Vie l'anime et le stimule; la Vérité le dirige; l'Entendement lui donne la sagesse; le Principe gouverne toute son activité; l'Amour l'inspire. Cette connaissance ou prière est efficace, annulant les croyances d'opposition et l'hypothèse de plusieurs entendements.
Pour faire face aux erreurs qui se présentent, nous pouvons toujours employer la loi de Dieu. Il ne s'agit pas de prendre force précautions pour ne point troubler l'erreur; il faut plutôt utiliser la loi divine en tant que force spirituelle qui guérit. Il faut refuser à l'erreur une autorité, une présence, un pouvoir quelconque. Ce qui paraît être des erreurs diverses, petites ou grandes, c'est le défi de l'entendement mortel attaquant la structure de la Vérité et, dans toutes les phases de son activité, l'église qu'elle institue. Manier l'erreur avec courage et fermeté n'est jamais un obstacle à la douceur, à la grâce. Nous prions afin de croître en grâce; cette prière est le désir de comprendre, d'employer les moyens et les méthodes de Dieu. Tel est le mobile qui doit inspirer notre travail à la Salle de lecture; c'est aussi plus ou moins le mobile de tous ceux qui y sont attirés. La réponse vient à nous d'une manière individuelle par la prière insistante ou l'affirmation de la Vérité, par la conscience ininterrompue de la totalité divine, de l'indivisible union entre Dieu et l'homme, par l'inspiration, le développement, la révélation. Elle fait du bien à tous et à chacun. Pour celui qui visite la Salle de lecture, le résultat de cette prière apparaîtra sous la forme de l'obligeance et d'un accueil gracieux; mais la compréhension de Dieu aidera les pensées à s'élever jusqu'à ce que chacun puisse se voir non comme une personne ayant besoin de guérison, mais en tant qu'homme, ressemblance divine, parfaite.
Dans une certaine Salle de lecture, un visiteur avait étudié d'une manière incorrecte la Leçon du Livret Trimestriel; la bibliothécaire s'en rendit compte d'après une remarque qu'il fit, et put lui montrer la vraie façon de s'y prendre. Une autre personne qui passait de longues heures à la Salle de lecture essayait de mélanger la Science Chrétienne et la psychologie; elle fut heureuse qu'on lui indiquât dans les œuvres de Mrs. Eddy des passages qui corrigeaient cette erreur. Dans plusieurs cas, les chercheurs ignoraient la différence entre les publications approuvées et celles qui ne le sont pas. Ils furent bien aises d'apprendre que tous nos périodiques sont publiés par La Société d'Édition de la Science Chrétienne.
Si nous cherchons à voir comment la Salle de lecture qui travaille pour l'Église peut le mieux accomplir sa mission, ces paroles du Christ Jésus nous aident (Jean 12:32): « Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi. » A l'instar du Maître, rendons-nous compte que lorsque nous sommes élevés de la terre, sortis du matérialisme par la résurrection, nous attirons tous les hommes au Christ. C'est « l'Ésprit et l'épouse » — l'innocence et la pureté — qui disent: « Viens! » Lorsque nous travaillons pour que l'innocence et la pureté, une idée nouvelle et plus haute de l'existence spirituelle, inspirent l'invitation conviant les chercheurs à la Salle de lecture, nous voyons que les humains ne peuvent y résister, que la compréhension apathique se réveille; alors notre église, dans toutes les branches de son activité, prouve qu'elle est utile.