Jésus cherchait toujours l'inspiration auprès de l'Entendement divin; aussi put-il exposer les inconséquences de ce qu'on nomme la nature humaine dans des paraboles qui produisent sur la conscience une profonde impression. Sa remarquable allégorie du semeur (Matth. 13:3–8, 18–23) est d'une très grande portée spirituelle. Les disciples pour qui Jésus est le Conducteur trouvent une inspiration, des guérisons nouvelles lorsqu'ils étudient ce récit et d'autres prononcés par le Maître.
Dans la parabole du semeur, Jésus indique hardiment les faiblesses et quelques vertus manifestées par certains types de la conscience humaine. Faisant allusion à la mentalité qui soudain s'intéresse aux choses de l'Esprit mais dont l'enthousiasme décline bientôt, il parle de la semence qui tombe dans des endroits pierreux où il y a peu de terre. Elle ne tarde pas à lever, mais quand vient la chaleur, elle sèche, car elle ne peut y résister. N'ayant aucune racine profonde, elle n'arrive pas à tirer du sol l'humidité en réserve, qui soutiendrait la plante.
Cette description métaphorique pourrait s'appliquer aux personnes qui, après avoir travaillé avec zèle en Science Chrétienne pour être guéries d'une condition inharmonieuse, se relâchent plus ou moins lorsque la guérison est accomplie. Leur recherche des lumières spirituelles fait place à une période de prétendu repos; elles s'en tiennent là, contentes de ne plus souffrir, soit physiquement soit mentalement. Il faut être en garde contre cette erreur insidieuse, car elle pourrait duper ceux qui ne se rendent pas compte de sa nature nuisible.
Ne s'agit-il pas avant tout d'une fausse notion concernant la guérison véritable? Si nous avons un concept juste de la guérison, nous travaillerons non pas seulement en vue d'un rétablissement physique, mais pour mieux réaliser ce qu'est Dieu, ce qu'est l'homme, et le vrai rapport nous unissant à Lui. La guérison suivra cette amélioration mentale. Mais ses signes visibles ne sont pas la fin d'une expérience; c'est plutôt le début d'un développement spirituel qui devrait continuer sans interruption.
Les racines de la vraie compréhension spirituelle doivent descendre jusque dans les couches profondes du cœur, cherchant les sources cachées de la foi, de l'amour, de la pureté. Il importe que nous retournions souvent cette terre pour l'empêcher de se durcir, de se dessécher, de devenir stérile, car alors les eaux de la Vérité glisseraient sur elle au lieu d'en pénétrer toute l'épaisseur. Nous ne devons pas négliger notre champ mental. Il faut le cultiver avec soin, le fertiliser régulièrement, l'arroser d'une manière généreuse. Dans ce cas l'ardente chaleur de la crainte, de l'ignorance ou du péché ne brûlera pas les jeunes feuilles tournées vers le ciel.
Les Scientistes Chrétiens expérimentés sont d'accord pour dire que la meilleure manière de maintenir en bon état son terrain mental, de favoriser la croissance spirituelle, c'est d'étudier chaque jour toute la Leçon-Sermon indiquée dans le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne. Faire cela de bonne heure chaque matin, c'est chose excellente, préparant la pensée pour le travail du jour. Dans le Manuel de L'Église Mère, Mary Baker Eddy déclare (Art. III, Sect. 1): « Les Lecteurs de L'Église Mère et de toutes les églises filiales devront consacrer une partie suffisante de leur temps à se préparer pour la lecture de la leçon du dimanche, — leçon de laquelle dépend dans une grande mesure la prospérité de la Science Chrétienne. » Ceci nous amène naturellement à la déduction suivante: Si la prospérité de la Science Chrétienne dépend en grande partie de l'étude et de la mise en pratique de la Leçon-Sermon par les Scientistes Chrétiens, il est clair que notre prospérité individuelle en dépend aussi. Pourquoi? Avant de répondre à cette question, posons-en une autre: Que signifie la prospérité? Une définition qui nous aide, c'est celle-ci: « Heureux progrès. » Il faut que la pensée s'éclaire spirituellement pour qu'on obtienne ce genre de progrès.
Les vraies lumières, c'est-à-dire la compréhension spirituelle, viennent lorsqu'on commence à bien reconnaître que l'Entendement divin se révèle sans cesse à l'homme, lui permettant de faire toutes choses par la réflexion de la conscience-Christ. Pourquoi Jésus réussit-il mieux que n'importe qui? Parce qu'il se rendait si bien compte qu'il reflétait le divin Entendement, le seul Dieu. Aussi savait-il instantanément ce qu'il fallait faire, quel que fût le genre de problème qui se présentait à lui. En d'autres termes, l'unique Entendement divin lui révélait si clairement sa présence, sa sagesse infaillible, son incontestable pouvoir, que la solution correcte de chaque problème était toujours proche.
Ce même pouvoir guérisseur est accessible aujourd'hui à ceux qui comprennent la Bible et Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mrs. Eddy — volumes que notre Leader institua Pasteur de l'église Scientiste Chrétienne. Le bienfaisant sermon de notre Pasteur peut être entendu non seulement le dimanche, mais tous les jours, et si nous le désirons plus d'une fois par jour. Sans doute, toutes les parties de ces précieux volumes, spirituellement comprises, abondent en vérités curatives. Mais la Leçon-Sermon se rattache à un sujet spécial dont les portions, jointes dans un esprit de prière, forment un ensemble parfait. Même si le sujet semble n'avoir aucun rapport avec le problème qui nous occupe, les six sections présentent les vérités de la Science d'une façon si claire, si pratique, qu'elles répandent sur la situation les lumières spirituelles et contribuent ainsi à nous guérir.
Lorsqu'on est tenté de ne pas étudier régulièrement les livres de texte Scientistes Chrétiens, il faut reconnaître de quoi il s'agit. C'est une tentation qui voudrait durcir et rendre stérile le sol de la conscience humaine. Sous le masque de notre propre pensée, elle nous présente des excuses soi-disant légitimes. Mais ces pensées-là ne sont pas les nôtres. Elles appartiennent au magnétisme animal. Sous ce nom, la Science Chrétienne désigne tout ce qui nie la Vérité. Donc ce qui prétend nous séparer du bien doit être le magnétisme animal. Comme lui-même est séparé de Dieu ou de la Vérité, il est faux; or quand nous en reconnaissons le caractère mensonger, il n'a plus sur nous aucun pouvoir. Dans ce cas, nous avons manié l'erreur comme notre Leader nous dit de le faire dans Miscellaneous Writings (p. 334): « Il vous faut constater que l'erreur est néant; alors, et seulement alors, vous la maniez en Science. »
Mrs. Eddy voyait l'infinie profondeur des grandes vérités que lui avait révélées Dieu. Elle savait que la conscience humaine ne peut les saisir par une lecture superficielle du livre de texte. L'étude sérieuse faite avec prière est indispensable. Si nous avions complètement saisi ces vérités, nous les démontrerions d'une manière beaucoup plus efficace. Nous sommes reconnaissants des progrès accomplis, mais nous souhaitons avec ardeur qu'ils s'accentuent. Pour en arriver là, le terrain de la conscience humaine devrait sans cesse être humecté par la rosée du ciel. Les éléments destructifs de ce qu'on nomme l'entendement mortel ne peuvent troubler ni exclure cette croissance, car la graine est tombée dans la bonne terre et donne du fruit: un grain en rapporte « cent, un autre soixante, et un autre trente. » La vraie croissance, le progrès réel, le développement véritable, ont pour résultat cette récolte spirituelle. Ils conduisent à des moissons toujours plus riches, à des possibilités sans limites qui permettent d'être heureux et de faire du bien.
