Les mortels sont tellement accoutumés à croire que certaines formes de la matière sont solides que ce dernier terme ne leur semble guère applicable à l'Esprit. Mais en Science Chrétienne, le sens mortel des choses se renverse. L'on constate qu'étant destructible, la matière doit être insubstantielle. L'Esprit se trouve être substantiel, parce qu'il est éternel. On se rend compte qu'il est solide, infini, sans aucun vide, sans espace que n'occuperait pas l'essence de l'Esprit, l'intelligence divine.
Selon le dictionnaire, le mot « solide » signifie notamment « qui ne contient aucun intervalle inoccupé. » Quand on accepte cette définition et reconnaît que, comme l'enseigne la Bible, l'Esprit est omniprésence, sa solidité devient compréhensible.
A la plupart des gens, bien des formes de la matière semblent solides. Cependant les physiciens nous disent que loin d'être solide, la prétendue substance matérielle se compose surtout de vacuité. Si l'on comprimait à l'extrême le corps humain, ses proportions diminueraient tellement qu'il faudrait un microscope pour le voir. Pourrait-il en être ainsi au cas où la matière serait vraiment solide?
Peut-on comprimer l'Esprit sans bornes, omniprésent? Malgré toute la prétendue matière solide que perçoivent les sens matériels, la chrétienté admet encore que Dieu, l'Esprit, est présent partout. Les maladies, les désastres, les guerres, le mal, la mort qui figurent dans l'historie du monde ont-ils diminué l'omniprésence de l'Esprit? Non! Il est à jamais infini, sans limites, intégral, remplissant l'espace. Ceci montre la solidité de l'Esprit, son caractère infrangible.
Pour comprendre et démontrer ce grand fait,— la solidité de l'Esprit,— le Scientiste Chrétien doit faire entièrement disparaître de sa pensée l'ancienne croyance fort répandue d'après quoi l'Esprit serait une chose mystique, matériellement éthérée. Il doit admettre sciemment cette vérité spirituelle: l'Esprit, synonyme de Dieu, n'implique rien qui soit léger, ténu, vaporeux. Ces termes humains décrivent simplement la matière sous ses formes éthérées. Or l'Esprit ne connaît point la matière.
Lorsque notre sens de l'Esprit n'est plus entaché de matérialisme, nous pouvons méditer avec fruit ce que déclare Mary Baker Eddy à la page 103 de Miscellaneous Writings: « L'Esprit intelligent, l'Ame, est substance, bien plus ferme et solide que la matière; car cette dernière est temporelle, tandis que l'autre est éternelle, le but ultime et la base de l'être. »
Un Scientiste Chrétien qui contemplait un énorme barrage en ciment se rappela ces paroles de notre Leader et put entrevoir, à son grand réconfort, la solidité ou la substantialité de l'Esprit. Partant de cette base, il raisonna de la manière suivante: L'essence, la substance de mon être réel en tant que création de Dieu, du Père céleste, est « bien plus ferme et solide » que le béton massif qui pour les sens matériels semble impénétrable, inébranlable. Il en conclut que sa Vie, l'Esprit divin, était si solide que rien ne pouvait la détruire ou l'altérer. Le corps matériel lui-même, la matière organique, était incapable de comprimer sa vie ou d'y porter atteinte, puisque celle-ci reflète l'Esprit solide. Il reconnut avec joie que pareilles aux désastres du monde qui n'ont pas fait la moindre impression sur l'Esprit et son univers, les souffrances ou les sensations corporelles de son existence humaine n'avaient point nui à sa véritable individualité spirituelle, image et ressemblance de l'Ame, de l'Esprit inattaquable.
Si nous comprenons que la Vie est spirituellement solide, indestructible, nous voyons que l'Entendement divin est un rempart efficace contre la maladie. Une fois comprise, cette grande vérité scientifique est applicable dans la guérison spirituelle, car elle annule la prétention d'après quoi certaines parties du corps humain étant trop solides pour être changées par la puissance de l'Esprit, les maladies organiques ou celles qui affectent les os ne peuvent se guérir par le pouvoir spirituel. Les guérisons accomplies par le Christ Jésus, par ses disciples et par les Scientistes Chrétiens ont réfuté cette prétention. Quand des maux organiques ou des déformations osseuses sont guéris, cela paraît miraculeux ou même incroyable aux personnes à la pensée matérielle, car elles croient à la réalité et à la substantialité de la matière.
Lorsqu'on reconnaîtra que, comme le révèle la Science Chrétienne, toutes les formes de la matière et du corps physique sont des phénomènes de l'entendement humain, l'on comprendra plus facilement la guérison de tous les maux physiques grâce au pouvoir de l'Esprit. L'on verra que les effets produits par la prière scientifique sur l'entendement humain peuvent également s'exercer sur le substrat de cet entendement, c'est-à-dire sur le corps mortel. Quand nous effaçons de la pensée mortelle la croyance aux maladies en comprenant la présence irrésistible de Dieu, de l'Esprit, et la perfection de l'homme créé à Sa ressemblance, nous l'exclusons du corps où elle se manifestait.
La matière que nous voyons dans nos songes est-elle vraiment solide, résistante? Il peut nous le sembler jusqu'au moment du réveil. Dans un songe, le sens matériel peut être faussement induit à croire que ce qui n'a point d'existence réelle et ne supporte pas l'examen scientifique est de la matière lourde et dure. Ceci fait voir l'irréalité des conditions physiques, parfois corporelles, qui pendant la journée, paraissent réelles et solides au sens matériel. Voici comment Mrs. Eddy s'exprime à ce sujet dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 109): « La matière n'est que l'état subjectif de l'entendement mortel. La matière n'a pas plus de substance ou de réalité dans nos rêves du jour qu'elle n'en a dans nos songes nocturnes. D'un bout à l'autre, les mortels subissent le rêve adamique d'un entendement dans la matière — le rêve mortel que Dieu condamne et qui ne représente point le fait spirituel de l'être. »
Tout fait spirituel est irréfutable, indestructible. Son essence est la vérité solide. Sa nature est celle de sa cause primordiale — l'Esprit, le divin Principe. Il a donc de la solidité, mais n'est point rigide. Il est inaltérable quoique toujours actif. Il a de l'autorité, mais il n'est pas lourd. Il est tendre, mais les croyances matérielles de maladie, de péché, de déclin ne font aucune impression sur lui.
Reconnaître la solidité de l'Esprit dont l'homme n'est jamais séparé, c'est d'une immense valeur pour vaincre la crainte et rendre nulles les suites d'accidents. La réflexion de l'Esprit ne saurait être lésée, meurtrie, blessée par des accidents ou des désastres. Paul disait (Actes 17:28): « C'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être. » Cette vérité scientifique nous affranchit de la crainte; elle donne la sécurité à ceux qui la comprennent et l'utilisent, ainsi qu'aux personnes qu'ils sont appelés à protéger ou à guérir. Le Maître ne démontra-t-il pas l'impénétrabilité de l'Esprit et de sa réflexion, l'homme, quand il répondit à l'appel des disciples alarmés par la tempête et criant: « Seigneur, sauve-nous, nous périssons » ? (Matth. 8:25.) Ils n'eurent point à ramer éperdument pour atteindre le rivage; ils ne durent pas se résigner à laisser passer la tempête. Comprenant que l'Esprit est la substance toujours harmonieuse, Jésus rendit inoffensive la matière, qui dut céder au pouvoir de l'Entendement omniprésent.
L'homme, expression de l'Esprit, reflète son origine — l'Esprit éternel, solide, substantiel, indestructible. Aussi les qualités de l'homme, par exemple la bonté, la véracité, l'amour, la santé, l'harmonie sont-elles inexpugnables et ne peuvent-elles être impressionnées par la matière ou le corps, cette vague chimère de la croyance humaine. Jésus le Christ prouva ce fait. Pendant sa crucifixion et sa résurrection, ni les blessures infligées au corps ni les brutales attaques de l'entendement humain ne purent faire impression sur son être spirituel ou restreindre sa divine capacité de vivre et d'aller bien.
Parce qu'il comprenait que l'Esprit est inattaquable, Jésus le Christ pouvait faire voir d'une manière frappante la nature insubstantielle, illusoire, de la matière. Après sa résurrection, sans être annoncé il se présenta aux disciples, quoiqu'ils eussent fermé toutes les portes. En effet, l'Écriture nous dit (Jean 20:26): « Huit jours après, les disciples étaient de nouveau réunis dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées; il se tint au milieu d'eux et leur dit: La paix soit avec vous! » Les portes et les murs qui pour le sens matériel étaient solides n'offraient aucune résistance à la pensée qui saisissait bien la nature spirituellement substantielle de l'homme.
C'est par la compréhension spirituelle et non par les sens matériels que l'on peut saisir le caractère ferme et solide de l'Esprit. Grâce à la Science Chrétienne, cette compréhension, faculté de l'Esprit, et mise en lumière et peut être utilisée. Quiconque étudie cette Science et s'y montre obéissant pourra démontrer toujours davantage que l'Esprit et sa création sont solides, omniprésents, indestructibles.