C'est sur une base purement métaphysique que Jésus le Christ accomplit les grandes œuvres de son ministère. Portant ses regards plus loin que la matière, il trouvait la cause en Dieu, l'Entendement divin; pour détruire les causes mentales erronées de la maladie et des limitations, il avait recours aux forces de l'Esprit — à l'intelligence, à l'amour, à l'intégrité. Parce qu'il savait que l'Amour divin est la seule cause, la justice et la miséricorde caractérisaient tous les degrés de sa réalisation spirituelle. Humble de cœur, il exposait sa métaphysique en termes très simples; avec l'irrésistible puissance de la pureté, il prouvait par des guérisons irréfutables combien ses préceptes étaient vrais.
Le Christ Jésus reconnaissait la nature mentale des souffrances humaines. Ayant rétabli le paralytique de Béthesda, il lui fit voir le rapport entre la maladie et le péché; mais en certaines occasions, il indiqua que pour guérir il suffisait de corriger une fausse croyance. A deux reprises il parla de la mort comme d'un sommeil; de plus, il prouva que cette manière de voir était juste en réveillant la personne qui en était victime et en lui rendant une santé normale.
Le Maître prêchait l'évangile du royaume, la bonne nouvelle du ciel tout proche; il déclarait que cet état divinement mental, cette compréhension de la divine réalité révélée en Science, est au-dedans de l'homme. Ses nombreuses paraboles se rapportant au ciel indiquaient aux humains comment on peut réaliser cette perfection mentale. Ayant découvert la Science qui interprète la métaphysique du Maître, Mary Baker Eddy s'exprime en ces termes (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 313): « Jésus de Nazareth était l'homme le plus scientifique qui foulât le globe. Il pénétrait sous la surface matérielle des choses et trouvait la cause spirituelle. » Au même paragraphe, elle ajoute encore (p. 314): « Notre Maître arriva à la solution de l'être, et démontra l'existence d'un seul et unique Entendement, sans second ni égal. »
Au chapitre huit de Jean, le Maître analyse le mal et l'appelle un « meurtrier, » un « menteur »; la Science Chrétienne, interprétant ces paroles, explique qu'en effet tout ce qui contredit la plénitude et la bonté de Dieu, de la Vérité, se détruit soi-même, est trompeur de sa nature et doit être tenu pour une négation, un néant.
Par des préceptes et des paraboles, Jésus le Christ enseignait un système métaphysique de guérison exigeant une séparation complète entre le royaume des cieux — la réalité divine — et le sens mortel de l'existence, qu'il nommait « le monde » et dont il prophétisait la fin. Sa parabole du riche et de Lazare indiquait que la mort elle-même ne réconcilie pas le bien avec le mal, mais qu'un abîme infranchissable, une distance mentale infinie, sépare le bien spirituel et le sens charnel de la vie — la réalité et l'irréalité.
La métaphysique du Maître n'était pas négative. Il disait: « Ne crains point, petit troupeau; car il a plu à votre Père de vous donner le royaume. » Mrs. Eddy déclare (Science et Santé, p. 418): « La Vérité est affirmative et confère l'harmonie. Toute logique métaphysique tire son inspiration de cette simple règle de Vérité qui gouverne toute réalité. C'est par les arguments véridiques que vous employez, et surtout par l'esprit de Vérité et d'Amour que vous chérissez, que vous guérissez les malades. » Comme Jésus le Christ reconnaissait d'une manière positive que Dieu est le seul Entendemetn, il lui était naturel et facile de refuser tout soutien mental aux phénomènes produits par un penser négatif matérialiste; en conséquence, devant cette mentalité si pure les faux indices s'évanouissaient.
Parmi les profonds préceptes de sa métaphysique divine, nous trouvons celui-ci (Matth. 23:9): « N'appelez personne sur la terre votre Père; car vous n'avez qu'un seul Père, Celui qui est dans les cieux. » La Science Chrétienne explique clairement que cette révélation de notre filialité divine démasque la fausseté d'une origine mortelle et constitue la base de la guérison chrétienne. Elle détruit l'erreur fondamentale du raisonnement humain — la fallacieuse croyance que la vie et l'intelligence sont dans la matière.
Le Maître représentait le Christ, l'homme réel; et tout ce qu'il dit à son propre sujet s'applique à l'individualité spirituelle de chacun. Lorsqu'il déclara (Jean 8:58): « Avant qu'Abraham fût, je suis, » il exposait une vérité métaphysique — l'éternelle unité, la coexistence de l'homme avec Dieu, le fait que l'homme est l'expression de l'Entendement dont il ne peut être séparé. Voici comment Mrs. Eddy parle de la chose dans Miscellaneous Writings (p. 189): « L'humble Nazaréen reconnaissait la préexistence, la nature et l'inséparabilité de Dieu et de l'homme, et cette inébranlable, cette vraie connaissance le rendait puissant. » Reconnaître la préexistence, c'est comprendre la coexistence du moi réel et de Dieu. Ce qui a toujours existé indépendamment de la chair n'y est jamais entré, et n'est point sujet à la mort. Identifier le vrai moi comme idée de l'Entendement, coexistante avec son Créateur, vous donne la maîtrise sur l'illusion de la personnalité mortelle et démontre l'immortalité.
Jésus le Christ exigeait la perfection parce qu'il comprenait qu'elle représente le vrai statut de l'homme; ses paraboles exposent souvent la méthode chrétienne nécessaire pour démontrer cette perfection. Non seulement il enseignait la perfectibilité de l'homme, mais il faisait voir comment on peut la prouver en spiritualisant la conscience humaine. Quelques-unes de ses paraboles indiquent la folie d'une existence égoïste stérile, et la nécessité de développer notre sens du bien. D'autres nous donnent des leçons de persévérance, d'humilité, de vigilance, d'application. Dans le Sermon sur la montagne, le Maître enseigna la nature purement mentale de la loi divine et demanda qu'on y obéisse dans un esprit d'amour et de sincérité. Il exigeait qu'on sacrifie le concept mortel de l'homme; dans sa résurrection et son ascension, il fit voir que pour parvenir à la vie éternelle, il faut dépouiller la personnalité physique illusoire.
Au cours des brèves années où il enseigna la nature mentale de l'existence et la manière d'extirper les mauvaises pensées par des méthodes spirituellement mentales, il appuya sa thèse sur sa démonstration des vérités métaphysiques qu'il proclamait. Sachant que ses préceptes avaient l'autorité divine, il requérait les guérisons comme preuves que la vie éternelle était comprise. Ses œuvres expliquaient le néant de la matière. Pour son sesn de l'être celle-ci disparut, car il s'éleva plus haut que les croyances d'une conscience erronée qui en est l'origine et le soutien. Il prouva pour tous les siècles que Dieu est l'unique Entendement de l'homme.
Mrs. Eddy put découvrir la Science dont s'inspirait la métaphysique du Maître; elle en fit part à l'humanité, lui donnant un système scientifique par quoi les humains sont guéris et sauvés de la mortalité. Comme base absolue de sa méthode curative, cette Science révèle que Dieu est le seul Entendement; que l'homme est Son idée, inséparable du Père; que toute existence réelle se trouve en Dieu, dans la Vérité. Pour aider les disciples à faire la preuve de ces grandes vérités, la Science exige qu'ils établissent une séparation bien nette entre le royaume de Dieu, parfait, spirituel, et le royaume imaginaire du sens matériel. Elle veut qu'on obéisse strictement à la loi morale et spirituelle; elle veut qu'on se rende compte des opérations de l'erreur; elle demande en outre le repentir lorsqu'on a péché, le zèle, la vigilance, la capacité positive et courageuse de faire face au mal comme à un néant parce qu'il ne vient pas de Dieu. En Science, la guérison est indispensable; elle marche de pair avec les progrès métaphysiques, la compréhension toujours meilleure de la totalité divine. Les Scientistes Chrétiens vont de l'avant; ils ont la certitude que grâce à cette évangélisation de la pensée, ils trouvent le royaume des cieux au-dedans d'eux-mêmes, car l'homme créé à la ressemblance de Dieu leur est graduellement révélé.