« L'éternel dit à Noé: “Entre dans l'arche, toi et toute ta famille; car j'ai vu que tu es juste devant moi au milieu de cette génération” » (Gen. 7:1). Selon le récit scripturaire, à cause de sa justice, Noé et toute sa famille — même Cham qui ne semblait pas avoir une mentalité exemplaire — furent sauvés du déluge causé par la corruption qui sévissait sur la terre. Ainsi se manifesta le tendre amour de Dieu.
Mary Baker Eddy estimait que l'histoire de Noé réfugié dans l'arche offre une leçon spirituelle importante pour ceux qui étudient la Science Chrétienne; aussi la définition du terme « arche » figure-t-elle dans le Glossaire de notre livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 581). L'auteur montre qu'arche signifie notamment « sécurité; l'idée ou le reflet de la Vérité, prouvée aussi immortelle que son Principe; la compréhension de l'Esprit, détruisant la croyance à la matière. »
Quand nous entrons dans l'arche de la compréhension spirituelle, quand nous progressons dans « la compréhension de l'Esprit, détruisant la croyance à la matière, » sommes-nous quelquefois anxieux parce que certains membres de notre famille semblent s'intéresser fort peu aux choses de l'Esprit? Dans ce cas, surmontons notre anxiété en prenant avec nous dans l'arche tous ceux que nous aimons; en d'autres termes, spiritualisons notre concept à leur égard et comprenons qu'en réalité ils sont des idées parfaites de Dieu, ils demeurent dans l'Entendement et n'obéissent qu'à un pouvoir, à une seule loi, une seule attraction — celle de Dieu ou du bien. Continuant à penser juste, nous saurons que nous pouvons en toute sécurité remettre ces chers amis à la tendre sollicitude de leur Père-Mère Dieu qui les guidera. Un de nos cantiques nous dit:
« C'est Ma main qui te protège,
Je sauverai toi, les tiens. »
Pour démontrer avec certitude la vérité que révèle la Science Chrétienne, — le fait que tous les hommes, dans leur être réel, sont spirituels et parfaits, — nous devons en quelque sorte prendre tous nos frères avec nous dans l'arche de la compréhension spirituelle. Ils sont erronés, fallacieux les tableaux discordants du sens matériel qui présentent des hommes malades, pécheurs ou mourants; nous devrions nous en détourner pour contempler ce qui est réel — la perfection de l'Entendement et de son idée, toujours présente, malgré les indices matériels contraires.
Obéissant aux directions reçues, Noé enduisit l'arche de bitume « au dedans et au dehors. » Il ne devait y avoir aucun interstice par où l'eau puisse entrer pour submerger l'arche. Quiconque veut jouir de la sécurité dans l'arche de la compréhension spirituelle doit protéger sa conscience « au dedans et au dehors; » de la sorte nulle erreur insidieuse ne pourra s'introduire et troubler l'harmonie, la paix, le bien-être qui constituent l'héritage de l'homme.
Le disciple vigilant observe avec soin la règle donnée par Mrs. Eddy à l'Article VIII, Section 6, du Manuel de l'Église et se protège chaque jour contre la suggestion mentale agressive. Il se rend compte que sous n'importe quelle forme, le mal est néant, sans pouvoir ni réalité, sans emprise sur lui-même ou sur sa carrière. Nous ferons bien de penser fréquemment à la toute-puissance, à l'omniprésence de Dieu, la Vie, la Vérité, l'Amour, et de réaliser que l'homme, idée divine, habite en toute sécurité dans le royaume de l'Esprit où règnent continuellement la Vérité et l'Amour divin.
Noé, à cause de sa justice, fut protégé dans « une arche de bois résineux; » de même, c'est en vivant avec droiture, en surmontant les défauts qui prétendent parfois s'attacher à nous, que nous obtiendrons la sécurité dans l'arche de la compréhension spirituelle. S'il remarque chez soi des faiblesses ou des manquements, le disciple sincère ne se décourage point et ne s'accable pas de reproches; il tâche de s'élever plus haut que les caractéristiques de l'erreur. Fortifié par son étude de la Science Chrétienne, il comprend que l'erreur est irréelle et la surmonte. Il affirme avec compréhension que dans son identité véritable et comme reflet de Dieu, il possède la pureté, l'intelligence, la noblesse de son créateur, l'Esprit, l'Entendement, le Principe. Entretenant toujours des pensées bonnes, aimantes et vraies, le disciple prouve que les prétentions du mal n'atteignent pas l'homme; il peut donc dire comme le Maître (Jean 14:30): « Le Prince de ce monde vient, et il n'a rien en moi. »
Méditant la délivrance de Noé sauvé du déluge, nous voyons, dans le récit de la Genèse, que le patriarche avait probablement abandonné bien des trésors matériels; il se soumit à la volonté de Dieu et plaça toute sa confiance dans l'Amour divin. Pendant de longs jours, les eaux couvrirent tout et l'on ne pouvait rien voir d'autre; mais Noé était sûr qu'elles se retireraient et que lui-même serait délivré, car à trois reprises il lâcha une colombe pour apprendre si la terre apparaissait. La patience de Noé, sa foi, son espoir eurent leur récompense; en effet, la deuxième fois, la colombe revint tenant dans son bec une feuille d'olivier; la troisième fois elle ne revint plus, ce qui signifiait qu'elle avait trouvé un « endroit où se poser. »
Aux heures d'épreuves, quand les flots du chagrin semblent tout recouvrir, le disciple qui souffre a l'impression de ne voir que l'erreur, où qu'il porte ses regards. Mais il sait que seule la vision mortelle limitée rend ce témoignage, et lui-même demeure résolument dans l'arche de la compréhension spirituelle. Il a recours à ses deux livres de texte, la Bible et Science et Santé; il puise davantage à cette intarissable source qui l'aide et l'inspire; il avance avec courage et trouve la guérison des inharmonies, qu'il s'agisse d'un mal physique, du péché ou de quelque autre problème sérieux. Dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Mrs. Eddy déclare (p. 299): « Le sens corporel, ou l'erreur, peut sembler cacher la Vérité, la santé, l'harmonie et la Science, comme la brume obscurcit le soleil ou la montagne; mais la Science, le soleil de la Vérité, dissipera l'ombre et révélera les cimes célestes. »
Noé construisit l'arche solidement, avec soin, d'après les directions que Dieu lui donnait, de sorte qu'elle put supporter les pluies torrentielles et les vagues. Elle s'éleva au-dessus de la terre à mesure que les eaux grossissaient, submergeant les plus hauts sommets; quand elles commencèrent à baisser, l'arche s'arrêta sur une montagne.
Par la purification et la spiritualisation des pensées, des paroles et des actes; par la victoire sur les erreurs qui l'assaillent — le Scientiste Chrétien atteint et maintient une position qui lui donne la sécurité dans l'arche de la compréhension spirituelle. Il s'élève plus haut que l'erreur où il avait paru séjourner précédemment et trouve un ferme appui sur le roc de la Vérité. Il peut répéter ce qu'écrivait notre bien-aimée Leader (Poems, p. 12):
« La Vérité m'élève au roc
Que rien ne rompt,
Que jamais les vents et les chocs
Ne briseront. »
