A La page 220 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy déclare: « Les violettes ouvrent leurs yeux bleus pour saluer les premiers jours du printemps. Les feuilles, ces adoratrices inlassables de la nature, battent des mains. » A ces belles images, on pourrait en ajouter d'autres.
Quand le rossignol quitte les pays chauds pour passer l'été plus au nord, il ne demande pas son chemin et n'a point à consulter l'horaire. La nature n'a pas besoin d'un signal pour que s'éveillent au printemps les bois et les prairies. Quand les saumons remontent de l'océan jusqu'à l'embouchure des rivières pour aller pondre dans ces eaux fraîches, ils le font instinctivement. Chaque année ils retrouvent les mêmes endroits, comme s'ils étaient conduits par un guide infaillible. Dans les régions célestes, les planètes ne s'écartent point de l'orbite qui leur est tracé. Les nébuleuses font entrevoir l'immensité de l'espace dont l'esprit humain reste confondu, car sa grandeur défie toute description. De l'infinitésimal à l'infini, on peut discerner l'intelligence de Dieu, de l'Esprit, de l'Entendement, reflétée partout. La nature prêche avec éloquence, elle adore sans se lasser, elle se fait entendre par des actes plus que dans des paroles. Comme le nota Benjamin Franklin: « Personne ne prêche mieux que la fourmi, qui ne dit pas un mot. »
Mais comment expliquer les forces destructives de la nature? Se rattachent-elles à l'intelligence reflétée de l'Entendement divin? Peut-on réconcilier la doctrine du bec et des ongles avec la bienfaisante influence de l'Amour divin? Pourquoi tel animal en poursuit-il impitoyablement un autre? Pourquoi les prétendues forces de la nature causent-elles souvent les ravages et la destruction?
A ces questions, la Science Chrétienne donne une réponse concluante. A la page 78 de Science et Santé, Mrs. Eddy déclare: « La fleur qui se fane, le bouton flétri, le chêne noueux, la bête féroce, — comme les discordes de maladie, de péché et de mort, — sont antinaturels. Ce sont les faussetés des sens, les déviations changeantes de l'entendement mortel; ce ne sont pas les réalités éternelles de l'Entendement. » Tous les Scientistes Chrétiens, et du reste quiconque aime la nature, devraient méditer ces assertions frappantes.
Concernant la nature, jusqu'à quel point acceptons-nous des choses qui ne reposent pas sur la Vérité? Créé par Dieu qui est Esprit, l'univers spirituel ne renferme aucun élément disruptif ou destructeur. Acceptons-nous cette proposition comme fait fondamental? Ésaïe dépeint ainsi le millénium, état de paix et de concorde: « Le loup habitera avec l'agneau, et le léopard gîtera avec le chevreau; le veau, le lion et le bœuf qu'on engraisse vivront ensemble, et un petit enfant les conduira » (Ésaïe 11:6).
L'agriculteur, celui qui cultive les arbres fruitiers, l'astronome, le marin, tous ceux qui travaillent en contact avec la nature s'apercevront que l'étude et la pratique de la Science Chrétienne leur ouvre un merveilleux champ pour l'investigation et la démonstration. Sous quelque forme qu'ils apparaissent, les éléments destructifs — épizooties, végétaux parasites, tempêtes désastreuses — peuvent se maîtriser par un travail plein de consécration, que soutient la prière. Nous n'avons plus à subir passivement, soit dans la crainte soit avec résignation, les menaces de sécheresse ou de déluge.
Si l'entendement mortel annonce que les récoltes sont compromises, que le gel va nuire aux arbres en fleur, qu'une tornade approche et va faire d'affreux ravages, faut-il nous croiser les bras et confirmer ses décrets? N'est-il pas plus scientifique et plus raisonnable de réfuter ces suggestions mauvaises avec autant de véhémence que nous le ferions s'il s'agissait d'une épidémie, d'un mal physique?
N'avons-nous pas le droit de savoir qu'un arbre, une plante indique l'existence d'une idée dans l'Entendement qui est Dieu, et que l'idée ne renferme aucun élément matériel destructif? N'avons-nous pas l'exemple du Chrétien par excellence, Jésus le Christ, qui nous autorise à calmer la tempête, à trouver nos ressources dans la bouche d'un poisson — dans l'abondance de l'Amour divin? Ne pouvons-nous pas comprendre comme le Maître qu'en réalité nous vivons dans l'univers de l'Esprit, où la vacuité du sens matériel ne saurait rompre, déplacer ou déranger l'équilibre parfait du divin Principe, de l'Amour?
Les erreurs qui se présentent dans ses champs, dans son jardin, sur les eaux, le Scientiste Chrétien ne devrait pas les laisser passer sans protestation; il lui faut plutôt prier et travailler à ce sujet. La vigilance spirituelle est tout aussi nécessaire dans une exploitation agricole qu'elle ne l'est au sein de la famille. Les Scientistes alertes n'admettront jamais qu'une erreur échappe à l'empire de la Vérité. Ils devraient constamment se souvenir de cette promesse riche en inspiration, donnée par l'ange Gabriel: « Rien n'est impossible à Dieu » (Luc 1:37).
La Science Chrétienne peut s'appliquer à tous les problèmes, qu'ils soient grands ou petits. Il importe de corriger promptement chaque pensée fausse, de remplacer la croyance matérielle par l'idée spirituelle. Il est possible qu'au début le disciple avance d'un pas mal assuré. Mais le temps viendra où, par la compréhension spirituelle, il s'élèvera jusqu'à des démonstrations plus hautes; au lieu de porter ses regards vers un Dieu qu'il croyait distant, c'est du point de vue divin qu'il contemplera l'univers. Prévoyant cette période, Mrs. Eddy, à la page 125 de Science et Santé, écrit: « Le marin dominera sur l'atmosphère et le grand océan, sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des airs. L'astronome n'aura plus besoin de lever ses regards vers les étoiles, — c'est des étoiles même qu'il contemplera l'univers; et l'horticulteur obtiendra sa fleur avant d'avoir semé la graine. »