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La Vérité, non pas la Tradition

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 1948


Dans le Sermon sur la montagne, cette leçon qui nous apprend à vivre et à aimer, le Maître introduisit plus d'une fois la remarque: « Vous avez entendu qu'il a été dit, » pour ajouter ensuite: « Mais moi je vous dis. »

En établissant ce contraste, Jésus ne visait pas à l'effet, mais nous invitait à bien considérer ses préceptes. La première expression — « Vous avez entendu qu'il a été dit » — précédait l'énoncé de la loi morale généralement acceptée à l'époque, c'est-à-dire la défense. La seconde expression — « Mais moi je vous dis » — va plus loin que la loi morale; analysant les mobiles plutôt que les actes, elle n'accepte point les apparences, mais renverse par les faits spirituels les croyances traditionalistes. Elle établit un nouveau mode de pensée, la voie scientifique. Ce code nouveau n'amoindrit en aucune mesure les commandements. Au fait, Jésus a déclaré qu'il n'était pas venu pour abolir la loi mais pour l'accomplir, autrement dit, pour qu'elle se manifeste complètement.

Le « Moi » dont parlait le Maître ne désignait pas simplement un être humain ou son opinion personnelle. La Science Chrétienne nous rend un service inestimable en élucidant certains termes dont elle nous donne le sens spirituel. Dans le Glossaire de Science et Santé avec la Clej des Écritures (p. 588) Mary Baker Eddy, définissant les mots « Moi, ou Ego, » commence par écrire: « Principe divin; Esprit; Ame; Entendement incorporel, infaillible, immortel et éternel. »

Parce que Jésus reflétait ce divin Principe, il avait l'autorité nécessaire pour renverser le sens matériel et pour accomplir la loi. Dans la Genèse, l'erreur se présenta d'abord sous l'aspect d'un serpent qui parle, et sa méthode n'a point changé. Elle prétend toujours avoir une identité et vient à nous sous l'apparence de « il dit, » « elle dit » ou « ils disent. » Dans bien des cas la rupture d'une amitié, la ruine d'un foyer, la faillite, les divisions au sein de l'église auraient pu être empêchées si l'on avait refusé d'accueillir les suggestions de « quelqu'un a dit, » pour écouter ce qu'affirme le « Moi » ou « Principe divin. » Comme le déclare une vieille maxime: « La vérité n'a qu'une voix, mais la rumeur a mille langues. »

Le vrai « Moi, ou Ego » ne peut être circonscrit ou renfermé dans des limites corporelles. C'est toujours le même Esprit inébranlable, qui n'est point affecté par les conditions ou l'ambiance fâcheuses. Il n'est conscient que de sa propre nature et renferme sa manifestation. « Il n'y a qu'un seul Moi, ou Nous, » déclare avec concision Mrs. Eddy (ibid., p. 588). Ailleurs elle écrit encore (ibid., p. 250): « L'homme spirituel est la ressemblance de cet Ego. » Réflexion de la Vie, l'homme ne saurait être tué et ne peut pas tuer; comme développement de la Vérité, il ne peut corrompre ni être corrompu; comme expression de l'Amour, il n'a point d'ennemis, car il aime, il est aimé; comme rejeton du Principe il n'est pas vindicatif et ne saurait être victime de l'improbité.

Au temps de Jésus, la tradition jouait un grand rôle; elle se faisait sentir dans tous les détails de la vie. L'inimitié qui existait entre Juifs et Samaritains en offre un exemple frappant. Elle datait de la captivité, mais ceux qui l'entretenaient avaient dans bien des cas oublié son origine. A l'époque de Jésus, elle avait atteint de telles proportions que les deux peuples n'avaient presque pas de rapports et qu'ils évitaient autant que possible tous les contacts.

Que Jésus dans une de ses paraboles ait illustré l'amour fraternel par l'exemple d'un Samaritain, cela ne doit pas être un hasard; de même, le lépreux qui vint rendre grâces de sa guérison était un Samaritain. La définition de Dieu en tant qu'Esprit constitue l'un des plus profonds enseignements du Maître; or elle se place dans une conversation avec une Samaritaine au puits de Sichar (Jean 4). Le fait même de passer par cet endroit était remarquable, car les Juifs rigides évitaient la Samarie lorsqu'ils allaient de Judée en Galilée. Cela explique pourquoi les disciples, qui étaient allés acheter des vivres, furent surpris de ce qu'il parlait avec une femme habitant la région.

Le mobile de Jésus n'était pas le désir d'être original ou d'aller à l'encontre des conventions. Il savait que les malentendus divisant les hommes sont une muraille qu'il faut abattre en voyant l'homme réel. Jamais il n'acceptait ou ne perpétuait les haines raciales. Reconnaissant Dieu comme Père, il voyait naturellement l'homme en tant que fils. Cette filialité unit les hommes, car elle en fait des frères. Le sens matériel par contre brise la fraternité et sépare l'homme d'avec son semblable. Dans son attitude envers ceux qu'on nomme des ennemis, Jésus rompit radicalement avec la tradition. Écoutez ses paroles (Matth. 5:43, 44): « Vous avez entendu qu il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent; faites du bien à ceux qui vous haïssent. »

L'ordre qu'il donnait renversait toutes les notions établies. Le Maître nous demande-t-il d'aimer ce qui est odieux, cupide, désagréable? Non, mais il veut que nous écartions le rideau des faux concepts mortels pour voir le seul homme véritable — celui que Dieu crée, parfait et complet. Quand nous voyons l'homme tel qu'il est, il n'est pas difficile de l'aimer.

C'est ce dont eurent la preuve deux personnes qui étudiaient la Science Chrétienne. Elles n'avaient aucune raison d'être antagonistes, mais elles semblaient se contrarier ou « s'énerver » mutuellement. Lorsqu'elles étaient en présence, il y avait de la tension ou de la froideur. L'une d'elles comprit que cette situation n'était pas normale pour une Scientiste Chrétienne. Elle résolut de suivre les directions données par Jésus dans l'Évangile de Matthieu; et chaque fois qu'une suggestion pénible se présentait, elle la renversait en ayant recours au témoignage du seul « Moi » ou Principe. Le changement fut si rapide qu'il la confondit. La personne qui avait semblé hostile fut complètement guérie et vint lui dire un jour: « Il m'arrive quelque chose de très heureux, et je tiens à ce que vous soyez une des premières à le savoir. »

Nous devrions lire souvent le remarquable article intitulé « Aimez vos Ennemis, » écrit par notre Leader; nous y trouverons entre autres cette vigoureuse explication (Miscellaneous Writings p. 9): « “Aime tes ennemis” équivaut à “Tu n'as point d'ennemis.” »

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