« Je me réjouis quand on me dit: Allons à la maison de l’Éternel! » Ces paroles (Ps. 122:1) trouvent un écho dans le cœur des Scientistes Chrétiens qui, ayant appris à connaître dans une certaine mesure les grands faits spirituels de l’être harmonieux — la vérité concernant Dieu et l’homme — mettent en pratique leur compréhension et sont prêts à devenir membres de l’Église du Christ, Scientiste.
Beaucoup d’entre nous se rappellent la profonde gratitude qu’ils éprouvèrent lors de leur première guérison par la Science Chrétienne. La lumière d’une confiance nouvelle en Dieu, dans le bien, inonda la conscience quand nous entrevîmes les nouveaux cieux et la nouvelle terre auxquels il est possible d’atteindre. A mesure que nous comprenions davantage cette Science, nous pouvions mieux apprécier Mary Baker Eddy, qui l’a découverte et fondée; et nous désirions servir la Cause et nous identifier avec le mouvement. Comme résultat naturel de ce bon désir, nous devînmes membres de l’église. Travailler au sein d’une église, cela donne vraiment und éducation libérale! On apprend qu’il faut agir de concert; et la patience, l’humilité, l’amour exempt d’égoïsme vous sont inculqués par de nombreuses leçons qui vous préparent à devenir un vrai Scientiste Chrétien.
Dans les églises de la Science Chrétienne, les membres travaillent en vue de la dédicace ou s’efforcent de maintenir le vrai concept à ce sujet. A mesure que la véritable dédicace — la consécration de la pensée et des buts au divin Principe — se produit dans la conscience des membres individuels, ils sont mieux capables collectivement de déclarer leur libération des dettes, ce qui dans bien des cas permet de rembourser une hypothèque grevant les immeubles de l’église. On voit donc s’accomplir avec joie ce commandement scripturaire (Ps. 107:2): « Ainsi parleront les rachetés de l’Éternel, ceux qu’il a rachetés de la main de l’oppresseur. »
La gratitude concernant la guérison et la rédemption encourage des dons généreux et spontanés qui rendent possible l’édification de nos temples, puis leur consécration au service de Dieu. Parfois les membres et les assistants apprécient à tel point les bienfaits reçus que le fonds de construction augmente très vite et que l’église peut être dédiée même avant la date prévue. Mais le plus souvent, le but n’est atteint que grâce à des efforts fidèles, opiniâtres. Cette activité juste entraîne toujours l’abondante rémunération de la sincérité et de l’obéissance.
Il n’est guère possible d’exagérer le pouvoir d’un bon exemple. Quand nous lisons au chapitre onze de l’Évangile selon saint Jean la résurrection de Lazare, nous voyons qu’avant d’appeler son ami hors de la tombe, le Christ Jésus dit (versets 41, 42): « Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé! Je savais bien que tu m’exauces toujours; mais je parle ainsi à cause de cette foule qui m’entoure, afin qu’elle croie que c’est toi qui m’as envoyé. » « A cause de cette foule qui m’entoure » — la phrase prend une valeur nouvelle quand nous reconnaissons que notre travail consacré en Science Chrétienne est à la fois nécessaire et précieux parce que tant de personnes ont besoin d’être encouragées par les preuves et l’exemple. Aborder un problème sous cet angle, qui n’a rien d’égoïste, cela nous aide beaucoup à résoudre les difficultés individuelles ou collectives. Toute église que l’on réussit à consacrer est un encouragement, une nouvelle preuve que les efforts coordonnés sont efficaces. C’est sans doute pour cela que la Christian Science Sentinel reproduit les comptes rendus de ces dédicaces.
Puisqu’elle exigeait qu’un temple, une chapelle soient consacrés francs de dettes, Mrs. Eddy estimait sans aucun doute que les églises ne devaient point par la suite avoir recours aux emprunts. Que devient la dédicace si elle n’est pas maintenue? Et quant à l’entretien de leur temple, les membres n’envisagent-ils pas quelquefois surtout la question d’argent? Alors ils perdent de vue le fait qu’ils doivent avant tout maintenir non pas un édifice matériel, mais leur consécration individuelle au service de Dieu, leur propre concept du véritable édifice spirituel et leur rapport avec lui. Au fond, l’entretien de l’église, c’est l’activité ininterrompue des idées spirituelles dans la conscience, idées qui constituent l’homme réel et forment le vrai corps de l’église. Les ressources ne manqueront pas si les membres maintiennent fermement leur gratitude concernant la Science Chrétienne et s’ils l’expriment par des dons qui manifestent un généreux amour envers Dieu et l’homme.
A une réunion du mercredi soir, on entendit un témoignage qui sans doute aida tous les auditeurs, car il prouvait que l’Amour est substance. Un homme dit qu’à l’époque où il commença d’étudier la Science Chrétienne, il était accablé de dettes. A vues humaines, il lui aurait fallu des années pour payer tout ce qu’il devait. Un matin, en étudiant la Leçon-Sermon hebdomadaire indiquée dans le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne, il y trouva parmi d’autres ce passage biblique (Rom. 13:8): « Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres. » Il en fut frappé, mais sans pouvoir bien le comprendre. Alors le « murmure doux et subtil » lui dit: « Cela veut dire qu’il faut avoir pour chacun la pensée juste. » Il résolut que pendant toute la journée, il tâcherait de mettre en pratique ce commandement.
Sa sincérité fut d’abord mise à l’épreuve lorsque dans le tram où il entrait pour aller au travail, un ouvrier le bouscula et s’assit à la place que lui-même allait occuper. Il se sentit envahir par la colère et le ressentiment, et s’apprêtait à dire carrément son fait à cet homme. Mais il se souvint qu’il fallait « avoir pour chacun la pensée juste, » et il se mit à penser spirituellement au sujet de l’homme, l’enfant de Dieu, aimable et sans égoïsme. Ce travail mental l’intéressa à tel point que cela lui devint tout à fait égal d’avoir perdu sa place.
Bien des fois pendant la journée, dit-il, il fut tenté d’une manière analogue, mais il remplaça toujours les pensées impatientes et rancunières par de bienveillantes idées spirituelles touchant ses collègues. Ce soir-là, il se sentit mieux et plus content qu’il ne l’avait été depuis des années; il se rendit compte que pour la première fois il mettait vraiment en pratique la Science Chrétienne.
En appliquant chaque jour cette vérité, il obtint des résultats encourageants. Peu de temps après, on l’augmenta sans qu’il s’y attendît. En outre, il eut l’occasion de faire certains travaux pendant ses heures libres, de sorte qu’il put payer une partie de ses dettes. En moins de temps qu’il ne l’aurait cru possible, il se trouva entièrement libéré de ce fardeau. Il termina son témoignage en disant: « Ce soir, je suis plus heureux que jamais, non seulement parce que je n’ai point de dettes, mais parce que je puis dire en toute sincérité que j’aime tout le monde. »
Ce qui est obtenu, il faut le maintenir; c’est là une chose qu’il importe de se rappeler. Répudions toujours les suggestions fallacieuses de l’entendement mortel qui dit que nous pouvons perdre la joie et l’inspiration du début; sachons que le processus du développement spirituel n’enlève pas à notre travail sa fraîcheur, sa spontanéité. Comprenons et affirmons plutôt que notre joie devient plus profonde quand nous servons, notre gratitude augmente, notre amour s’amplifie, notre vision s’élargit; prouvons-le ensuite dans notre vie quotidienne.
Lorsqu’une église a été consacrée et que ses membres apprécient les résultats d’un bon travail, il est nécessaire — comme beaucoup l’ont appris — de se protéger contre ce qui suggère une réaction. Soutenus par l’enthousiasme et l’inspiration, tous ont peut-être fait pendant des mois de grands efforts, et les fidèles ouvriers sont tentés de croire qu’ils peuvent se reposer de leurs labeurs. Parfois c’est seulement au bout de quelques années qu’apparaît cette forme insidieuse de l’apathie.
Les membres de l’église qui voudraient garder la joie et l’inspiration de la dédicace ont besoin de renouveler dans leur cœur la lumière et la beauté dont ils étaient conscients au début de leur étude et qui portèrent des fruits, permettant la dédicace d’une église Scientiste Chrétienne. S’ils revendiquent tout ce que peuvent apporter ces saisons de renouveau, ils percevront avec gratitude le développement de chaque pensée naissante et la floraison de toutes les idées justes. Alors ils seront amenés à prendre les mesures nécessaires pour contrebattre tout penchant à l’inertie ou à l’indifférence.
Nous vivons à une époque où beaucoup doivent faire d’importants sacrifices personnels, où chacun devrait reconnaître sa responsabilité. Quand débutait la Bataille de Grande-Bretagne, beaucoup adoptèrent une devise que prirent à cœur nombre d’hommes, de femmes et d’enfants au cours de cette rude épreuve: « Tout dépend de moi et je dépends de Dieu! » Rappelons-nous cela lorsque le tentateur insinue: Que d’autres se chargent de tel ou tel travail pour l’église; qu’une autre personne soutienne l’église; que quelqu’un d’autre alimente les fonds de L’Église Mère ou verse de l’argent pour la dédicace. Si nous écoutons ces suggestions mentales agressives, nous faisons le jeu de l’ennemi — de l’antéchrist — et nous nous laissons ravir les fruits de notre croissance spirituelle. La vraie dédicace, c’est-à-dire la consécration individuelle, implique le service fait avec joie, l’étude riche en inspiration, l’application prompte et persévérante des vérités apprises. Elle est en quelque sorte résumée par cette fervente prière de Saul, prêt à se convertir au christianisme (Actes 9:6): « Seigneur! que veux-tu que je fasse? »
Notre révérée Leader connaissait bien la valeur d’une dédicace et son importance pour ceux qui désirent progresser dans la démonstration de la Science Chrétienne, tout en servant l’humanité. Dans la Christian Science Sentinel du 14 octobre 1905 se trouve une lettre adressée à Mrs. Eddy par une église filiale qui lui demandait conseil touchant le culte de dédicace. Sa réponse est directe et contient une bénédiction pleine d’amour: « Bien-aimés frères — Si votre église est instituée par charte, il vous faut consacrer votre temple une fois que toutes les dettes sont payées. Puissent les riches bénédictions célestes couronner vos labeurs fidèles! Que l’unité et les louanges habitent dans vos murs et dans vos cœurs. »
