Pour les Scientistes Chrétiens, le premier chapitre de la Genèse est toujours une source d'inspiration et d'éducation spirituelle. Si connu qu'il soit, il mène plus loin dans la réalité, et les Scientistes y reviennent en mainte occasion. Au verset trois nous trouvons cet admirable passage: « Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut. » Dans la Bible le mot « lumière » signifie compréhension, vision spirituelle, clarté, comme l'indiquent ces paroles des psaumes: « Tes paroles sont une révélation qui éclaire; elles donnent l'intelligence aux simples. »
Quiconque étudie vraiment la Christian ScienceNom donné par Mary Baker Eddy à sa découverte. (Se prononce Kris'tienn Sa'ïennce.) La traduction littérale de ces deux mots serait Science Chrétienne. a connu des heures où la vie semblait vaine ou sombre; comme le dit la Genèse: « La terre était déserte et vide; les ténèbres couvraient la surface de l'abîme. » Mais la lumière revint ensuite — il doit toujours en être ainsi, car « Que la lumière soit » représente un commandement perpétuel. Si sombres que paraissent les perspectives, la compréhension déjà obtenue en appliquant la Christian Science suffit pour que la foi s'attache à la lumière et la suive jusqu'à ce qu'elle conduise à la liberté. Même si l'on ne fait que l'entrevoir, elle est toujours proche « la véritable Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. » La conscience qui a pu percevoir une fois la lumière ne saurait être entièrement accablée ou désespérée.
Elle est accessible aujourd'hui même la vérité qui éclairait le chemin suivi par Jésus. Quant aux suggestions agressives du sens matériel qui prétend annuler l'action du bien, nous savons qu'elles sont irréelles, car Jésus a dit: « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira. »
Rappelons-nous que c'est la vérité et non pas notre force humaine qui détruit les mensonges du sens mortel. Le praticien craint-il que son travail reste inefficace? Qu'il tourne ses regards vers la lumière pour que la réflexion de l'Entendement divin illumine ses pensées. De même que les étoiles suivent leur cours avec une exactitude, un ordre parfaits, ainsi l'homme, idée de l'Entendement, exprime à jamais l'harmonie, la joie, la coordination de l'activité spirituelle. Il ne faut donc pas s'attribuer une responsabilité ou un mérite personnel dans l'œuvre de la guérison, qui relève de l'Entendement seul. Que le praticien se rappelle ces paroles de Mary Baker Eddy, à la page 427 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « L'Entendement immortel, gouvernant tout, doit être reconnu comme suprême, tant dans le prétendu domaine physique que dans le domaine spirituel; » qu'il laisse donc se manifester sans aucun renfort personnel la suprématie de l'Entendement.
La Christian Science expose la Vérité d'une manière parfaitement logique; clairement exprimée, elle demande que, pour démontrer ce qu'elle enseigne, on s'attache toujours aux simples prémisses données; mais elle exige plus encore. L'intelligence de la lettre doit être complétée par l'esprit du Christ. S'il manque l'amour du Christ et la foi dans le pouvoir de la Parole, le disciple n'arrivera pas au but, — à démonstration véritable, — quoiqu'il perçoive peut-être clairement les abstractions métaphysiques.
D'autre part, une pure foi en Dieu et dans Ses promesses, même si les paroles n'ont pas une forme absolument scientifique, apportera souvent la réalisation spirituelle qui donne la solution du problème. Par cette remarque, nous ne sous-estimons pas l'importance de la correction dans les exposés métaphysiques de la Vérité, mais nous insistons sur le fait qu'une foi vivante est nécessaire dans la mise en œuvre de la Vérité. A la page 166 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, Mrs. Eddy déclare: « C'est le manque de sincérité et la foi vacillante qui sont voués aux échecs et tombent à terre. » Même lorsqu'on est clairement convaincu des vérités métaphysiques qu'expose la Christian Science, la foi spirituelle semble si souvent obscurcie par le mesmérisme que l'on pourrait bien s'écrier comme les apôtres: « Augmente-nous la foi! »
Souvent nous sommes tentés de nous condamner nous-mêmes parce que nous manquons de sincérité ou de foi; mais ceci ne corrigerait pas la situation. Sachons que le manque apparent est une suggestion agressive de l'erreur qu'il faut résolument fouler aux pieds, réduire à néant. Nous devrions reconnaître que notre foi est combattue par le magnétisme animal, et traiter celui-ci comme un mensonge qui voudrait nous ravir la confiance et la joie. Déclarons sans délai que ce n'est pas notre propre pensée, car la conscience de l'homme réel ne saurait entretenir les suggestions de doute et d'incrédulité.
Ne pas avoir foi en Dieu, c'est manquer de foi en soi-même. Mettre en doute notre capacité de faire face aux suggestions qui se présentent indique que nous n'avons pas suffisamment confiance en Dieu. Il faut une foi inébranlable pour parvenir à l'état de conscience où l'on réalise que Dieu et l'homme sont à jamais un dans le vouloir et l'action, ce qui pourvoit à tous les besoins. Cette foi ne s'obtient que par l'obéissance à la volonté divine. Quand l'homme apprend qu'il existe parce que Dieu existe, il reconnaît l'impossibilité d'un vouloir opposé au divin.
La Christian Science n'est pas une religion émotive, mais elle éclaire la pensée; elle augmente les capacités et la stabilité de la conscience humaine. Le Scientiste Chrétien sait qu'il n'a point à se soumettre passivement aux prétentions d'un pouvoir tyrannique. Il peut y faire face et les vaincre parce qu'il comprend qu'il est un avec sa source divine. Quand sa pensée est imbue d'amour et qu'il cherche avant tout à servir l'humanité, la crainte et l'incertitude prennent fin.
Les religions traditionalistes ont souvent encouragé un faux sens d'humilité, amenant le disciple à se défier de lui-même. Mais lorsqu'on réalise que l'homme est l'image ou la ressemblance de Dieu, inséparable de sa cause divine, on sait que le vouloir divin est la seule volonté; qu'en conséquence la volonté humaine est irréelle et ne saurait mettre obstacle à ce que Dieu veut.
Mrs. Eddy écrit (Science et Santé, p. 297): « Jusqu'à ce que la croyance devienne foi, et que la foi devienne intelligence spirituelle, la pensée humaine n'a que peu de rapport avec le réel ou divin. » Ceci ne veut point dire qu'étant parvenus à la compréhension spirituelle, nous n'ayons plus besoin de la foi et puissions la laisser derrière nous. La compréhension spirituelle renferme la foi. Encouragés par la Christian Science, nous espérons sans aucun doute obtenir la vraie compréhension du Christ, embrassant la foi qui n'est jamais obscurcie, mais « dont l'éclat augmente jusqu'à ce que le jour soit dans sa splendeur! »
En face de divers problèmes mentaux et physiques, un disciple eut recours aux Concordances des ouvrages de Mrs. Eddy et consacra beaucoup de temps à l'étude du mot « foi. » Le champ de sa compréhension s'élargit; comme les passages étaient très nombreux, il y revint à maintes reprises, ce qui fortifiait sa foi en prévision d'une nouvelle mise en pratique.
La foi ne consiste pas à saisir ni à maîtriser toutes les énigmes de la vie, mais plutôt à vivre en communion avec Dieu, à mettre sa confiance dans la sagesse et la bonté divines. Paul déclarait: « J'ai gardé la foi. » L'on devrait pouvoir dire cela de nous tous. Il nous est bien plus facile de garder la foi quand nous savons qu'elle repose sur une inattaquable loi révélée par la Science absolue, éternelle.