La Christian Science révèle que la connaissance spirituelle est bien différente du penser matériel qui prend volontiers ses désirs pour des réalités. Ce dernier appartient au domaine de la croyance, tandis que l'autre a lieu dans la conscience spirituelle. Par exemple, lorsque l'entendement mortel projette d'aller quelque part, de faire un voyage — même de partir pour le ciel — il fait toujours entrer en ligne de compte la distance, le temps, la séparation. La Christian Science développe la connaissance intelligente qui se fonde sur une réalité présente, invariable; et si paradoxal que cela puisse sembler, cette Science montre que la vraie base de la pensée constitue la destination, et que la destination véritable est la base de la pensée.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 275), le livre de texte de Christian Science, Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science de l'être, déclare: « Le point de départ de la Science divine est que Dieu, l'Esprit, est Tout-en-tout, et qu'il n'y a pas d'autre puissance, ni d'autre Entendement, — que Dieu est Amour, et partant, Il est Principe divin. Pour saisir la réalité et l'ordre de l'être dans sa Science, il vous faut commencer par considérer Dieu comme le Principe divin de tout ce qui existe réellement. »
Pour faire un bon départ, il nous faut dès le début avoir en vue la réalité, qui n'a point de commencement et ne peut être absente. Nous savons que Dieu et l'homme sont immortels, c'est-à-dire sans commencement ni limitations d'aucune sorte. Nous savons que l'homme est créé à l'image de Dieu, selon Sa ressemblance. Cela n'implique point que Dieu ait fait sortir l'homme du néant, comme un charpentier construit une maison là où il n'y en avait pas eu auparavant. La Science révèle que dans la création véritable l'homme a son origine en Dieu et reflète infailliblement la substance de sa source, comme la lumière du soleil indique l'astre qui lui donne naissance. La création réelle existe mais ne commence jamais. Dieu n'a point, à une certaine époque, commencé d'être un créateur, et Son image n'a point, à un certain moment, commencé d'être un homme. De même les révélations du divin Entendement sont toujours présentes, opérantes; car ils sont à jamais unis le créateur et les choses créées, leur but et leur réalisation.
L'Entendement divin ignore les limitations de la croyance matérielle; il révèle à chaque instant ce que tous doivent savoir et faire dans n'importe quelle circonstance; il répond au besoin de chacun en lui donnant les directions spirituelles nécessaires. Cette révélation est opportune, compréhensible, convaincante, et le pouvoir qui la rend telle nous donne aussi l'intelligence voulue pour la saisir et la démontrer. Quoique la conscience de la réalité spirituelle puisse paraître faible aujourd'hui, l'homme réel, ressemblance de l'Entendement, ne peut être effacé.
Les croyances matérielles plaident sans cesse pour la séparation; elles disent que nous sommes séparés du bien, de la santé, de la vie, de l'amour, des ressources, d'une place, de la liberté — de tout ce qui est vraiment utile et substantiel. Elles prétendent que le point de départ et la destination doivent être séparés, comme si le bien n'était pas une réalité constante; elles suggèrent toujours que la bonté, l'harmonie représentent un but qui reste hors d'atteinte. Peut-on concevoir que l'homme, l'enfant chéri de Dieu, doive indéfiniment faire des efforts pour être ce que Dieu l'a créé? Les choses qui sont séparées de Dieu seront toujours séparées de l'homme. Tout ce qui est avec l'homme à son point de départ est toujours présent. Démontrer la présence de la Vie, de la Vérité, de l'Amour en tant qu'origine de l'homme, cela prouve l'éternelle absence du péché, de la maladie, de la mort. Pénétrant les ténèbres matérielles, la voix de Christian Science, raisonnable, claire, convaincante, nous apprend cette heureuse nouvelle: l'enfant de Dieu est déjà à sa destination. Tous doivent prouver que l'homme créé à l'image de Dieu est présent maintenant même, comme Dieu est aussi présent partout.
La voix de la Vérité nous dit (Hébr. 13:5): « Je ne te délaisserai pas; je ne t'abandonnerai point. » Ainsi l'homme tel que l'Entendement le connaît reste toujours le même. Il est donc constamment à son point d'origine et à sa destination, et les croyances matérielles contraires ne sauraient avoir le moindre effet sur Dieu ou sur l'homme. Le Maître déclara (Luc 17:20, 21): « Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point: Il est ici, ou: Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au-dedans de vous! » Et notre Leader écrit: « La Christian Science est absolue; elle n'est ni inférieure à la perfection ni en voie de l'atteindre; elle est à ce point même et c'est de là qu'il faut la mettre en pratique. A moins de percevoir pleinement que vous êtes l'enfant de Dieu, donc parfait, vous n'avez ni Principe à démontrer ni règle pour cette démonstration » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 242). Or la Christian Science est la loi de Dieu, du bien; l'homme se trouve là où cette loi opère; il n'est point séparé de son être tel que Dieu le connaît et n'a point à s'acheminer vers ce but.
Quelle que soit la forme d'erreur à surmonter, le Scientiste Chrétien sait précisément ce qu'il faut faire. Il doit prouver que Dieu est la Vie, l'Entendement de tous; que cet Entendement, cette Vie ne renferment aucun discord. Il doit prouver que l'homme est maintenant même l'image et la ressemblance de Dieu. Les pensées justes du Scientiste Chrétien, y compris la réalisation du fait que l'homme est à son point d'origine, à sa destination spirituelle et n'a pas à s'y rendre, prévalent sur les croyances matérielles opposées et s'extériorisent lorsqu'on est mentalement prêt à recevoir la lumière spirituelle.
Un Scientiste Chrétien auquel on avait demandé de l'aide dit à son patient que rien ne prouve la vie dans la matière, et s'attira cette réponse: « Mais je crois que les preuves de vie dans la matière sont nombreuses! » Le praticien, reconnaissant le grand pouvoir de la Vie divine, pria son interlocuteur de bien vouloir nommer l'une de ces preuves. Le patient réfléchit. Au bout de quelques minutes, il répondit à peu près en ces termes: « Je pensais pouvoir citer facilement plusieurs preuves de vie dans la matière, mais je vois que mes réponses prouveraient plutôt le contraire. Du reste, tant que je n'ai pas compris ce qu'est vraiment la Vie, je n'ai point qualité pour dire où elle se trouve. » A ce chercheur on recommanda les ouvrages de Mrs. Eddy, et il fut traité en Christian Science. Il vit bientôt disparaître un mal souvent tenu pour incurable, mortel, et le patient eut la joie de sentir s'accroître ses lumières spirituelles.
Ayant appris que Dieu est l'Entendement de l'homme, le Scientiste Chrétien a plus souvent recours d'une manière pratique à la compréhension spirituelle pour résoudre ses problèmes; il est heureux de savoir qu'il peut toujours compter sur l'Entendement qui constitue son origine, son but suprême. Chercher la lumière spirituelle indique une mentalité saine; il est donc à propos de présenter ici un groupe de questions comme en entendent souvent les Scientistes Chrétiens et de laisser le lecteur en trouver lui-même la réponse.
Dans le cas de l'homme qui obtint sa guérison, qu'était-ce qui lui dit d'une manière convaincante que la vie n'est pas dans la matière? Était-ce une personnalité humaine et non pas plutôt Dieu, son seul Entendement infaillible, qui ne pouvait l'abandonner? En outre cette indication lui annonça-t-elle qu'il était temporairement un être matériel, ou bien proclama-t-elle d'une manière vitale qu'en réalité il était l'enfant de Dieu, spirituel, inaccessible au péché, à la maladie, à la mort? Lui fit-elle croire qu'on doit implorer Dieu pour L'engager à faire une bonne œuvre, ou lui montra-t-elle que la vraie compréhension de ce qui existe réellement lui avait été donnée d'une manière suffisante pour lui procurer une aide positive et guérir son mal?
La conviction innée que tôt ou tard le bien l'emportera sur le mal et que la paix spirituelle régnera, a soutenu bien des personnes. Sans vouloir sous-estimer cette espérance, nous savons ce qui donne aux mortels une force, un courage nouveau, supérieurs à l'espoir: c'est la réalisation que l'œuvre de Dieu est achevée, que l'homme est complet, parfait. La création appartient à Dieu, et c'est retarder la croissance spirituelle que de vouloir attacher à la création une notion de commencement et de fin ou même d'amélioration. Dieu est ici, l'homme est ici, l'origine est ici, la destination est ici même.
Quand la pensée se fonde sur ce qu'est vraiment l'origine de l'homme et s'attache à ce fait, la conclusion et les preuves doivent être justes, car la conclusion ne fait qu'un avec ses prémisses spirituelles, et les résultats visibles prouvent la conclusion juste. Selon la loi divine, tous ceux qui cherchent sincèrement la vérité par la révélation de l'Entendement dans la Christian Science peuvent en discerner et en comprendre les preuves. Notre Leader écrit (Science et Santé, p. 298): « Les idées spirituelles, comme les nombres et les notes, partent du Principe, et n'admettent aucune croyance matérialiste. Les idées spirituelles conduisent à leur origine divine, Dieu, et au sens spirituel de l'être. » Il ne ressemble point à la vérité le concept de l'entendement mortel, dont Job parle ainsi (14:3, 4): « Et c'est sur une telle créature que tu as l'œil ouvert! C'est moi que tu appelles ainsi en justice contre toi! Qui peut tirer la pureté de la souillure? — Personne! »
Lors de sa transfiguration, quand Jésus s'entretint avec Moïse et Élie, il nous donna une preuve de l'immortalité ou de ce qui est réellement; or cette preuve peut s'appliquer à tous les enfants de Dieu. Lorsque Jésus prouva que Lazare n'était point mort, il prouva que personne n'est mort. Quand il prouva que le serviteur n'était pas malade, il prouva que sauf dans la croyance, personne n'est jamais malade. Lorsqu'il prouva que la véritable identité de l'homme ignore le péché, il prouva que tous les enfants de Dieu sont exempts de péché. Ces preuves ne sont pas vraiment comprises aussi longtemps qu'on croit qu'elles appartiennent au passé et non au présent. Tout ce qui est réel, bon, possible à Dieu dans un certain cas est un fait à jamais vivant. Les œuvres accomplies par le Maître et par ceux qui le suivent ont une portée transcendante: elles révèlent Dieu et l'homme tels qu'ils sont. Il faut saisir spirituellement cette vérité et la vivre maintenant même, car l'origine, la demeure et le but ultime de l'homme sont constants, inséparables; la Vie est toujours présente.
