La Bible nous promet que malgré les peines, les misères, le désespoir apparents, comprendre Dieu et l'homme en tant que réflexion divine dissipera l'affliction, les ruines et les cendres du rêve mortel et fera prévaloir la beauté et l'ampleur de la Vie, du bien.
Ce grand fait est illustré d'une manière frappante par l'histoire de Job. Quel tableau navrant que celui du patriarche assis dans la cendre, ayant perdu tout ce qui lui était cher — ses troupeaux, ses serviteurs, ses fils! C'est la condition mentale d'un mortel qui a cru que la matière est substance, que la joie et la satisfaction se trouvent dans les choses matérielles, que la santé réside dans le corps, et qui finalement s'aperçoit que sa confiance était vaine et tout son travail inutile. Les prétendus « consolateurs » de Job le condamnaient par insinuation et le tourmentaient en s'écriant: « Quel est l'innocent qui a péri »? Si Job avait accepté ce concept de lui-même et de sa situation, il n'aurait jamais retrouvé la santé, ses biens, et le respect de ses amis. Mais comme la vision spirituelle ne lui faisait pas entièrement défaut, il répondit à leurs accusations en ces termes: « Vos sentences sont des sentences de cendre, » c'est-à-dire sans substance, sans vérité ni réalité. La lutte de Job nous donne une leçon; la morale en est résumée dans ces paroles de Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy (p. 536): « Que gagnent les mortels par le travail, la lutte et la tristesse? Ils abandonnent leur croyance à la vie et au bonheur périssables; le mortel et le matériel retournent à la poussière, et l'immortel est obtenu. »
C'est le Christ, la Vérité, qui réveilla Job, l'arrachant au songe de la désolation pour lui faire voir que tout homme peut démontrer dans sa propre carrière que la promesse biblique s'accomplit ici même et dès maintenant — que les hommes peuvent avoir « une couronne au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu des larmes, et un vêtement de gloire au lieu d'un esprit affligé » (Ésaïe 61:3). Il est réconfortant d'apprendre que lorsque Job en vint à exprimer dans une certaine mesure la « pensée de Christ » et put prier avec compréhension pour ceux qui l'avaient accablé, il retrouva la joie et Dieu lui rendit le double de tous ses biens.
Aujourd'hui, comme Job autrefois, des millions d'êtres humains ont perdu tout ce qu'ils avaient; dans les villes dévastées, dans les sombres réduits où ils se sont réfugiés, ils soupirent après l'accomplissement des promesses, après « une couronne au lieu de la cendre. » La Christian Science Nom donné par Mary Baker Eddy à sa découverte. (Se prononce Kris’tienn Sa’ïennce.) La traduction littérale de ces deux mots serait Science Chrétienne. explique que le mal et ses effets sont un rêve mortel qui n'a point d'intelligence, de substance ou de réalité, et par conséquent ne possède aucun pouvoir. Ces enseignements peuvent seuls nous donner la certitude qu'un réveil est possible, qu'on peut cesser de croire à la réalité du mal, ce qui fera disparaître ses prétendus effets. De plus, la Christian Science nous fait clairement comprendre la différence entre ce qui paraît réel aux humains et ce qui est réel pour Dieu; en élevant nos pensées de l'apparence à la réalité, en maintenant dans notre conduite les normes du Christ, nous pouvons remplacer les cendres de la croyance matérielle par la beauté de la Vie qui est Esprit. C'est l'Amour qui reconstruira les villes réduites en cendres; c'est l'Amour qui donne au disciple la conscience de beauté et de sécrite décrite par le prophète Zacharie — la « ville de vérité, » pleine « de jeunes garçons et de jeunes filles, qui joueront sur les places. » C'est l'Amour qui nourrit les cœurs épuisés.
Comment les Scientistes Chrétiens peuvent-ils contribuer à la rédemption du monde et rebâtir ses ruines? Tout d'abord, ils doivent se souvenir que Dieu condamna le mal au néant. Lorsque les prétentions de la mortalité se dressent devant eux, ils refuseront d'admettre que le mal soit une cause ou un effet. Le Scientiste exprime la joie spirituelle intime qu'apporte la compréhension de ces faits: Dieu, non pas la matière, est la source du vrai bonheur; Dieu est bon, Il ne crée que le bien, et l'homme reflète l'Amour, le vivant Principe. Le disciple maintient son élan, son ressort par l'étude journalière qui lui donne des vues nouvelles concernant la totalité de l'Amour. Il porte non pas la bure du découragement, mais « le vêtement de gloire » — il est reconnaissant de comprendre que le bien seul est réel. La gratitude, voilà le tissu solide dont est faite cette belle robe; il la porte lui-même, il en couvre son frère.
Comme Jésus, les Scientistes Chrétiens peuvent pleurer en présence du chagrin, de la désolation; mais ils possèdent également ce don du ciel: l'aptitude à percer du regard la misère apparente pour contempler, comme étant l'unique réalité, l'Amour divin, la Vie toujours présente et son infinie manifestation. Si lorsque tout semble mal aller, on peut maintenir sa joie et le sentiment vital de la présence de l'Amour, il arrivera certainement quelque chose de bon; l'éternelle loi de Dieu produit son effet; elle dissipe à jamais la croyance aux foyers désunis, aux corps mutilés, aux espoirs déçus. Alors les hommes découvrent qu'ils vivent pour aimer et qu'ils aiment à vivre.
Certains jeunes gens qui durent interrompre leurs études croient peut-être que leur avenir est brisé. Mais la Christian Science leur dit: Le plan de Dieu pour Son témoin se développe sans interruption. Si nous sommes réceptifs à l'égard du bien et que nous le cherchions sciemment auprès de Dieu, notre succès ne dépendra pas des études universitaires. Quoique les conditions aient changé, notre développement se poursuit selon la loi divine, sans que les occasions fassent défaut ou que le temps soit perdu. Même si nous n'achevons pas nos études, nous pourrons démontrer, sous l'inspiration directe de Dieu, le talent, la compréhension, la docilité, la perspicacité, l'action efficace de l'Entendement divin. Pour l'homme, le présent ne manque pas de noblesse; l'avenir est plein de bienfaits.
Certains doivent faire face à l'avenir tout en croyant que la bataille a laissé sur eux des marques. Si pendant les années de guerre et de dévastation ils ont maintenu de nobles résolutions, leur concept spirituel de la vie leur permettra de s'élever plus facilement au-dessus de la croyance aux lésions et aux infirmités qui en résultent. Mais tous peuvent parvenir à comprendre que Dieu étant Tout-en-tout, l'homme ne saurait être privé de son statut complet, de ses aptitudes. L'homme créé par Dieu n'est pas physique; c'est une idée composée, immuablement unie au divin Principe. L'idée spirituelle ne peut perdre sa spiritualité, puisqu'elle est créée et soutenue par l'Esprit. Elle est indestructible, éternelle. L'identité de l'homme est fixée dans l'Entendement divin; aussi l'homme ne saurait-il être invalide ou séparé de son Principe fondamental. Il n'est jamais perdu ni égaré. Obéissant aux directions impeccables de Dieu, possédant par réflexion tout ce qui existe réellement, il ne peut être désavantagé, déçu, ruiné, inutile. Il est indispensable, aimable, aimé. Créé et gouverné par Dieu, il trouve dans le royaume de l'Entendement des perspectives illimitées; sans craindre ni s'apitoyer sur lui-même, il peut mettre à profit les qualités dont l'Esprit est la source. Les afflictions passées ne sauraient interrompre ou contrarier ses possibilités présentes. Après le cri de détresse: « Eli, Eli, lamma sabachtani » vint la victoire de la résurrection — « une couronne au lieu de la cendre. »
A tous les humains qui souffrent et portent le fardeau d'un faux sens attribuant au mal du pouvoir, le Christ ne cesse de dire: La beauté de la Vie est vôtre, car la beauté ne peut être séparée de la Vie. Le bonheur est vôtre; maintenu par la Vérité et l'Amour, il ne dépend ni des circonstances ni du hasard. Il n'y a pas d'années perdues, d'occasions perdues, de fortunes perdues. L'Entendement est l'architecte qui construit et maintient ses propres idées. L'homme vit dans la perfection éternelle. Il sait que l'abondance de la Vérité est toujours accessible, et cette connaissance constitue ses richesses.
Les années qui semblent avoir été gaspillées par notre propre faute ou celle d'autrui, ternies par les cendres de l'ambition déçue, des études interrompues, des espoirs frustrés, de l'énergie perdue, sont renouvelées par cette heureuse promesse divine: « Je vous rendrai les années qu'a dévorées la sauterelle. » Chacun peut s'élever plus haut que les brumes de la mortalité pour comprendre sa vraie origine et son immuable intégralité en tant que fils de Dieu. Tous devraient saisir la signification des paroles suivantes, écrites par notre Leader inspirée, Mrs. Eddy (Miscellaneous Writings, p. 185): « Le renoncement volontaire à tout ce qui constitue un homme prétendu matériel, l'admission et la réalisation de son identité spirituelle comme enfant de Dieu, c'est la Science qui ouvre les écluses mêmes du ciel — d'où le bien pénètre dans chaque avenue de l'être, purifiant les mortels de toute souillure, détruisant toute souffrance, démontrant l'image et la ressemblance véritables. » Ainsi chaque être humain peut ôter le sac dont il était couvert, revêtir le « vêtement de gloire » et trouver « une couronne au lieu de la cendre. »
