Dès les temps les plus anciens, les sacrifices ont fait partie du culte. Quelques-uns étaient cruels, d'autres bizarres; presque tous étaient stériles, inefficaces. Ils ont souvent eu pour mobiles la crainte, la superstition, l'ignorance, une instruction mal dirigée, et dans la plupart des cas, le sacrifice impliquait un sentiment de perte, de privation. Si l'on adopte ce point de vue, l'on envisage le sacrifice à contrecœur, avec crainte ou même avec angoisse.
L'entendement humain a parfois l'impression que pour s'élever au point de vue religieux, il doit renoncer à des choses désirables ou précieuses. La Christian Science change ce point de vue et nous montre clairement que le vrai sacrifice est une joie, un acte salutaire et fort désirable. Invariablement il améliore notre statut, il nous fait avancer et monter jusqu'à des réalisations supérieures. Au sens primitif, « sacrifier » signifie rendre sacré. Pensons donc au sacrifice comme à ce qui nous rapproche du divin, d'une union sainte et sanctifiée.
La Christian Science prouve et démontre que Dieu est le bien infini, le créateur de tout ce qui est bon, Celui dont l'œuvre est absolument parfaite. La Bible déclare: « L'Éternel est bon et droit; » ailleurs elle énonce ce fait sublime: « Car l'Éternel est bon; sa bonté demeure à toujours. » Elle dit en outre: « Mais sa résolution est arrêtée: qui s'y opposera? Ce que son âme désire, il l'exécute. »
Il n'y a qu'une manière dont Dieu, l'Entendement, puisse S'exprimer, et c'est par Ses idées. Celles-ci doivent ressembler à leur créateur — être bonnes, aimables, parfaites et justes. Puisque Dieu est le bien infini, le seul créateur, Il donne à Sa création le maximum et la plénitude du bien. Ce bien illimitable ne connaît ni destruction ni limite dans les dons et les grâces qu'il apporte. Dieu est éternel de Sa nature; or ce qu'Il donne doit Lui ressembler — être éternel, permanent. Ce qui procède de Dieu, de l'unique bien infini, est immortel, immuable. Cela ne cesse d'exister et de réfléchir la continuité de l'être.
Si ces vérités éternelles sont présentes à notre pensée, nous pouvons aisément voir que les choses données par Dieu sont gardées, protégées. Nous ne saurions renoncer à des choses vraiment bonnes, car il n'existe aucune puissance contraire au bien, capable de nous ravir quoi que ce soit, de nous séparer du bien sans limites dont la manifestation est complète, intégrale. Les Écritures mentionnent « la plénitude de Celui qui remplit tout en tous. » Le bien sans limites est toujours présent, suprêmement actif; il gouverne toutes choses et soutient à jamais Sa création dans la perfection immuable.
Dans l'univers de Dieu, le bien est toujours proche, entourant chacune de Ses idées. L'homme ne peut renoncer au bien, et le bien n'abandonne jamais l'homme. Dieu le maintient en sûreté dans Ses bras éternels, dans Sa tendre sollicitude. Comprenant ces vérités, nous pouvons voir sans peine que nous n'avons jamais à sacrifier ce qui est bon ou à nous en séparer. Il suffit que nous abandonnions toutes les formes de la fausse croyance qui veulent obscurcir notre vision du bien. L'on s'approche ainsi du vrai sacrifice non pas à contrecœur, avec angoisse, mais avec joie et sérénité.
Nous ne saurions perdre quoi que ce soit de vrai; et quand nous abandonnons le faux, nous obtenons en plus grande mesure ce qui est vrai, beau et juste. Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, énonce en termes succints cette vérité sublime (p. 302): « Il est impossible que l'homme perde quoi que ce soit de réel, puisque Dieu est tout et que l'homme Lui est éternellement uni. »
Dans notre carrière humaine, nous pouvons perdre le mal sous ses divers aspects, car il n'a point de prise sur nous. Nous ne saurions perdre le bien, car Dieu, le bien, nous réclame comme Ses propres enfants. Le voyageur chargé d'un énorme bagage n'avance qu'avec lenteur. Le mal est en quelque sorte un excédent de bagage qui semble entraver notre marche ascendente.
Celui qui, s'étant trompé de route, a fait un grand détour, est heureux et reconnaissant lorsqu'il se retrouve sur la bonne voie. Sans doute, il peut tirer de cette expérience une leçon, mais l'épreuve elle-même n'était pas indispensable. Si le voyageur avait été plus alerte au début, il aurait évité un détour inutile. La Christian Science nous apprend à élever nos pensées, à purifier nos désirs, à suivre humblement les directions de la sagesse, à sanctifier tous nos mobiles; ainsi nos progrès sont assurés, nous nous dirigeons vers Dieu et ne pouvons manquer de réussir.
Afin qu'un avion s'élève, il faut que son moteur ait une puissance assez grande pour neutraliser la force de gravitation. Quand nous renonçons à ce qui est matériel ou faux, nous nous élevons dans le domaine du réel. Vainquant l'attraction terrestre de la matérialité, nous montons sur les ailes de la spiritualité. Nous abandonnons les limitations de la chair, nous trouvons la liberté et l'élan de l'Esprit. Notre apparente association avec l'erreur se dissout promptement quand nous voyons que l'erreur ne fait point partie de nous. Il nous semble la voir disparaître, mais nous savons qu'en réalité elle n'a jamais été présente. Lorsqu'elle s'est évanouie, elle ne nous manque pas, car elle n'a jamais existé. Celui qui jour après jour se charge de sa croix, suit humblement le Christ; lorsqu'il se rappelle que « les sacrifices qui sont agréables à Dieu » impliquent notamment un « cœur contrit, » il peut bientôt échanger la croix contre la couronne. Il est ainsi comblé des plus riches bénédictions divines!
