Un petit garçon avait souvent parlé à ses camarades d'une grand-mère qu'il aimait beaucoup et dont sa famille attendait la visite. Peu après qu'elle fut arrivée, un compagnon de jeu fit cette remarque: « Ta grand-mère est vieille; elle a les cheveux blancs! » Il y eut un instant de silence, puis l'enfant répondit avec sérieux: « Ma grand-maman n'est pas vieille; elle est toute souriante. »
Un visage qui reflète la joie, la bonté, le dévouement, n'indique jamais le nombre d'hivers qu'il a vus, mais témoigne d'une plus grande expérience.
Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, a déclaré (Miscellaneous Writings, Préface, p. ix): « Pour avancer sans défaillance année après année, malgré les constantes ténèbres de l'orage, des nuées, de la tempête, il faut une force venue d'en haut — il faut boire à la source de l'Amour divin. L'on peut dire avec raison: Il y a une vieillesse du cœur, il existe une jeunesse qui ne s'altère jamais; un Amour qui reste adolescent, une Psyché toujours jeune fille. Cependant, la fraîcheur passagère de la jeunesse n'est pas l'inaltérable verdeur de l'Ame; la gloire d'une floraison perpétuelle; le rayonnement spirituel et la grandeur d'une vie de consécration où demeure la paix, sacrée et sincère dans les épreuves ou les triomphes. »
Au fond, sourire sincèrement c'est refléter. Cette lumière ou ce sourire n'est point physique. Ce n'est pas simplement une expression superficielle, quelque chose qu'on met ou qu'on ôte comme un masque. Ce n'est pas un agrément dont on se pare en société; c'est plutôt un rayonnement spirituel — « la beauté de la sainteté » (I Chron. 16:29, version anglaise). Ici l'affectation, la pose ne jouent aucun rôle. Ce qui se manifeste, c'est la bienveillance envers tous, l'hospitalité véritable, impartiale comme les ondées et non point réservée à nos proches. Cette bonne grâce accueille l'étranger, console les affligés, attire les isolés, encourage ceux qui étaient abattus. Elle embellit, elle transforme toute son ambiance. Avez-vous remarqué qu'on ne songe point à détailler les traits d'une physionomie radieuse? Un visage resplendissant est irrésistible. Il dissipe l'irritation, met de l'huile dans les rouages des affaires, conserve aux affections familiales leur cordialité.
Comment manifesterons-nous cette qualité désirable? Dans II Corinthiens, nous lisons ceci: « Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés à son image, de gloire en gloire, par l'action de l'Esprit du Seigneur. » Donc ce qui fait resplendir notre visage, c'est la réflexion de l'Esprit. Nous ferons bien de nous demander ce que nous regardons. Est-ce un monde en conflit, un corps malade, un homme pécheur, la disette et la pénurie? Ces choses ne sont point « la gloire du Seigneur. » Elles sont simplement les brumes du matérialisme ignorant, qui déforme la vision.
La gloire ou la nature de l'Esprit, c'est la totalité, la perfection, l'omniprésence. Lorsqu'on refuse d'admettre le faux témoignage du sens matériel, aucun obstacle hypothétique n'entrave l'expression de la Vérité, de la Vie, de l'Ame. L'homme exprime naturellement la lumière de la Vérité, l'éternité de la Vie, la beauté de l'Ame, le rayonnement de l'Esprit, glorieux et libre.
La Bible nous donne plusieurs exemples dignes d'être suivis: Moïse, dont l'inspiration faisait rayonner le visage; Abigaïl, qui était, nous disent les Écritures, « intelligente et belle »; Étienne, dont le visage parut, à ceux qui l'entouraient, « semblable à celui d'un ange. »
Dans un certain cas, Jésus accompagné de Pierre, Jacques et Jean, se rendit sur une montagne pour prier. Là il fut transfiguré en leur présence. Sous l'influence de la lumière spirituelle dont il était pénétré, son visage devint, aux yeux des disciples, resplendissant comme le soleil.
On a cru que la transfiguration était un événement surnaturel; mais la Science Chrétienne explique que c'était une chose divinement naturelle, parce que la conscience s'était élevée très haut. Par la prière, Jésus, s'éveillant à l'unicité de Dieu et de l'homme, discerna l'homme en tant qu'image, exempt des limitations qu'imposent le temps ou l'espace. Et les disciples entendirent ces paroles « sortant de la nuée »: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection; » elles confirmaient la gloire de l'homme, fils de Dieu.
En Science Chrétienne, l'homme qui reflète Dieu, exprime Sa gloire rayonnante. Il manifeste la force, la vigueur, la beauté, la fraîcheur, la noblesse, que n'obscurcissent jamais le temps, les labeurs ou l'âge. L'homme immortel ne peut se mesurer à une aune mortelle. La vie ne saurait être divisée en périodes, car la Vie c'est Dieu. Cessons de classer notre prochain ou nous-mêmes dans catégories telles que la jeunesse, la maturité, la vieillesse!
A une réunion du mercredi soir, une dame se leva pour exprimer sa gratitude. Plus tard, elle dit à une amie que pendant quelques instants il lui avait paru impossible de prononcer une parole. Alors le Premier Lecteur l'avait regardée en souriant. Elle se sentit encouragée, parla de ce qui lui était arrivé, et n'eut plus jamais peur de donner un témoignage. Voici le sage conseil que Mrs. Eddy adressait à un Premier Lecteur (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 247): « Ce n'est pas la sévérité mais un regard affectueux qui attire les humains et les engage à recevoir vos dons; c'est moins l'éloquence que la tendre persuasion qui fait disparaître leur crainte, car l'Amour seul les nourrit. » Nous pouvons tous faire notre profit de ce conseil!