Qui n'a senti combien étaient tragiques et pathétiques les paroles du Christ Jésus priant à Gethsémané? A l'heure la plus sombre de sa carrière, lorsqu'il lui fallait donner sa plus grande preuve de la présence divine, il se tourna vers ceux qu'il aimait, ceux qu'il avait soutenus. Maintenant il avait besoin de leur soutien et il leur demanda de prier avec lui. Ils ne surent pas l'aider, et devant cette désertion mentale, il fit à Simon Pierre une question mémorable: « Est-il possible que vous n'ayez pu veiller une heure avec moi? »
Il avait eu recours à ses amis et les avait trouvés en défaut. Alors il se tourna sans réserve vers Dieu, et reçut l'aide dont il avait, besoin. Il ne compta plus sur le sens humain de l'existence. Il accepta le fait de l'existence spirituelle et ne rechercha point d'autre force.
Étudiant la Science Chrétienne et cherchant à suivre le Christ Jésus, nous avons peut-être maintes fois eu l'impression que dans un cas semblable nous n'aurions pas été trouvés en défaut: à la requête du Maître nous aurions prié avec ferveur pour l'aider.
Aujourd'hui, l'occasion qui s'offre à nous ressemble sous certains rapports à l'appel fait aux disciples de Jésus. Chaque dimanche, nous consacrons une heure à prier, à louer Dieu, pour apprendre à suivre pieusement la voie scientifique tracée par notre Conducteur. Pendant ce culte du dimanche, nous pouvons veiller une heure avec le Christ, la Vérité.
Dans le Manuel de L'Église Mère, notre bien-aimée Leader, Mary Baker Eddy, nous a donné cette règle: « Les prières que l'on fait dans les églises de la Science Chrétienne seront offertes pour les assemblées collectivement et exclusivement » (Art. VIII, Sect. 5). Nous désirons obéir à notre Leader et au Manuel de son église. On pense quelquefois qu'à l'église il n'y a pas d'autre prière que l'oraison dominicale et la prière silencieuse dont elle est précédée. Mais dans un sens, le culte tout entier est une prière. Paul n'a-t-il pas dit: « Priez sans cesse »? Il nous faut veiller avec soin pour que nos pensées ne s'écartent pas de ce qui constitue la vraie prière.
Mrs. Eddy déclare, dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 495): « Lorsque l'illusion de la maladie ou du péché vous tente, attachez-vous fermement à Dieu et Son idée. Que rien hormis Sa ressemblance ne demeure dans votre pensée. » Ce passage décrit la prière et montre comment il faut faire face aux conditions ou aux arguments qui se présentent à nous pour être détruits. Si nous n'avons dans la pensée que Sa ressemblance, notre consécration mentale est complète; nous voyons la pure réalité spirituelle et l'homme tel que Dieu le voit.
Un des effets de la prière, c'est d'éliminer dans la pensée les critiques personnelles. Cette critique est une désastreuse habitude de l'entendement humain. Parfois ceux qui désirent le plus la spiritualité sont victimes d'un faux sens des choses qui n'a pas été détruit. Au commencement, les pharisiens étaient non des hypocrites, mais les membres d'une secte rigide. Ils désiraient accomplir parfaitement la loi de Moïse, et dans leur zèle, ils en vinrent à trop insister sur l'obéissance aux pratiques religieuses, jusque dans les moindres détails.
Notre Leader nous a dit le bien que peuvent faire nos Leçons-Sermons; si ceux qui les écoutent ont une pensée pure, cette influence s'accroîtra beaucoup et l'on en sentira le pouvoir guérisseur et tonique.
Unis dans la résolution de ne voir que les choses spirituellement réelles, nous devrions être immunisés contre l'argument du pharisaïsme qui produit si souvent la critique. Heureux celui qui peut passer une heure avec un praticien consacré, un Scientiste Chrétien pour lequel il n'est que l'enfant de Dieu! La maladie se guérit, le péché disparaît, le cœur est fortifié, la joie se renouvelle. Nos cultes publics nous offrent précisément cette possibilité. Les prières des Scientistes sont efficaces, et les assistants en bénéficient dans la mesure où ils sont réceptifs, pleins de consécration. Si dans l'auditoire tous veillent sur leurs pensées pendant une heure et n'admettent rien d'autre que le modèle du Christ, il y aura certainement une atmosphère d'amour et de guérison.
Rappelons-nous ce message de Noël adressé par Mrs. Eddy aux gens de sa maison, en 1909: « Pour les sages un mot suffit. Mère vous souhaite à tous un joyeux Noël, un festin de l'Ame et une disette des sens » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 263). Nous aussi, nous avons convié des hôtes en leur offrant une « disette des sens » et un « festin de l'Ame. » Donc ne nourrissons point les sens matériels par les critiques, en insistant sur l'erreur, et les sens de l'Ame auront un festin quand nous accueillerons les pensées d'amour, semblables au Christ. Ainsi, nous offrirons le festin de l'Ame à tous ceux qui ont accepté notre invitation et se joignent à nous pour adorer. Nos cultes ne peuvent manquer de guérir, car on y sentira la présence de Dieu. Les nouveaux venus emporteront eux aussi des bénédictions, et bien des Scientistes qui luttaient contre quelque tenace argument de l'erreur trouveront une aide, une inspiration nouvelles. Quand pour l'amour d'autrui nous voyons, à l'instar de Jésus, l'homme parfait, nous sommes bénis à notre tour, car la gloire de Dieu est universelle, elle ignore les limitations.
Notre Maître prouva son autorité complète sur tous les genres d'erreurs et de maladies — sur la mort elle-même. Nous désirons le suivre, guérir les malades, être fidèles à sa démonstration parfaite. Nous nous efforçons de faire ce que lui-même eût fait; or comme le dit notre Leader (Science et Santé, pp. 476, 477): « Jésus voyait dans la Science l'homme parfait, qui lui apparaissait là où l'homme mortel pécheur apparaît aux mortels. Dans cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l'homme guérissait les malades. »
Vivre selon le modèle qu'il nous a donné, tel est notre objectif. Donc quand nous entrons à l'église, déclarons mentalement, avec humilité et confiance: « Nous veillerons une heure avec notre Christ! »