« La volonté de tenir l'Esprit dans l'étreinte de la matière persécute la Vérité et l'Amour. » Voilà ce que déclare Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, à la page 28 de son livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures.
Il ne faut donc pas s'effrayer si la persécution accompagne les progrès dans la démonstration de la Science Chrétienne. Ces choses qui mettent à l'épreuve notre invulnérabilité apportent leur récompense. Notre Leader nous donne cette promesse (Science et Santé, pp. 97, 98): « La terre n'a pas de compensation pour les persécutions qui accompagnent un nouveau pas dans le christianisme; mais la récompense spirituelle des persécutés est assurée par l'élévation de l'existence au-dessus de la discorde mortelle, et par le don de l'Amour divin. » Paul avait sans doute obtenu cette récompense, car décrivant ce qui lui était arrivé en Asie, prévoyant l'hostilité qu'il rencontrerait bientôt à Jérusalem, il s'écriait: « Je ne me mets en peine de rien! » Les sacrifices que doivent faire les humains sont peu de chose comparés à la sublime indépendance de pensée, sereine dans la certitude que Dieu, le bien, est tout.
Pour arriver à cette bienheureuse conscience de la liberté, il faut maintes fois renoncer à soi-même, apprendre au cours des années la patience, la sagesse, l'humilité; en effet, les petits ennuis de la vie journalière tendent à se renouveler, comme pour découvrir toujours davantage l'irritabilité ou l'impatience qui sont comprises dans la croyance à un moi séparé de Dieu. Rester calme, refuser d'avoir du déplaisir, cela prouve que nous sommes fidèles. La persécution « pour la justice » apporte des bénédictions; elle nous force à vaincre la tentation d'après quoi notre frère serait un persécuteur et nous-mêmes les victimes de ses persécutions. En nous attachant au Christ, à l'idée spirituelle de Dieu et de l'homme, nous pouvons avec joie être conscients de ce fait.
Pour en arriver là, il faut avant tout la compréhension spirituelle qui discerne le néant de la matérialité, même de ce qu'on nomme son moi matériel. Quand les pensées s'élèvent pour contempler la divine création parfaite, on voit que les prétentions du mal n'ont ni agent ni objet. Si l'on se rend compte que le mal n'est point un homme, une femme, un enfant, un lieu ni une chose, on lui enlève son identité, ce qui le rend nul.
L'erreur ne peut tourmenter ceux qui en reconnaissent la nature impersonnelle. L'« amour parfait » qui « bannit la crainte » réduit au silence le soi-disant persécuteur, ou le mensonge prétendant que telle personne fait du mal, qu'une autre en pâtit. Jésus savait qui le trahirait, mais se baissant, il lava les pieds de Judas. Etienne, persécuté jusqu'à la mort, s'écriait: « Seigneur, ne leur impute point ce péché! » Mrs. Eddy, qui manifestait avec courage le même esprit du Christ, eut d'amères épreuves, mais ne garda rancune à personne. Nous qui la suivons, nous devons être aussi mis à l'épreuve, prouvés dignes d'avoir part au divin Amour exaltant le Christ, Sauveur des malades et des pécheurs.
La victoire sur les éléments de la persécution joue un rôle important dans nos progrès vers l'Esprit, car elle nous oblige à faire face aux difficultés de la seule manière juste — par la véritable idée de Dieu et de l'homme. Il faut quelquefois du temps pour adopter cette méthode: on ne maîtrise pas toujours immédiatement la tendance mortelle qui veut combattre la force par la force, la haine par la haine. Seul un amour sincère pour Dieu, pour l'homme et pour la Cause de la Science Chrétienne pourra nous maintenir fermes dans la bonne voie. Quelles que soient les circonstances, la vraie guérison ne peut se trouver d'aucune autre manière. Se sauver pour échapper à l'erreur parce qu'on la craint, c'est en quelque sorte prendre une pilule pour soulager la douleur; cela n'atténue que temporairement les peines. Il faut du courage moral pour supporter des injustices apparentes et présenter l'autre joue; mais voir disparaître la haine et l'inharmonie devant la totalité de l'Amour, c'est une récompense digne de tous les efforts.
C'est peut-être au prix de bien des luttes qu'on vaincra la croyance au sens personnel; mais la destruction complète de celui-ci est un but qui en vaut la peine. Lorsque ce faux sens cesse de présenter ses arguments et de vouloir se justifier, l'amour et la paix de Dieu peuvent entrer à flots dans nos cœurs. Alors nous montons sur l'échelle de l'être.
Dans un article intitulé « S'offenser » (Miscellaneous Writings, pp. 223, 224) notre Leader met en lumière l'importance de nos propres pensées concernant les paroles et les actes d'autrui. Elle dit: « La flèche mentale que lance notre prochain est quasiment inoffensive, à moins que nos pensées mêmes en fassent une arme barbelée. C'est notre orgueil qui rend pénibles les critiques d'autrui, notre, volonté personnelle qui regarde tel acte comme offensant, notre égotisme qui se sent blessé, par la présomption d'une autre personne. »
Nous n'avons point à réformer notre frère avant de pouvoir connaître la paix, mais il nous faut enlever la poutre de nos propres yeux. C'est en nous purifiant que nous pourrons voir notre frère tel qu'il est en réalité. Elle est vraiment précieuse la correction scientifique! Quel que soit le nombre des personnes en cause ou les complications d'un problème, c'est toujours dans notre conscience qu'il doit se résoudre, en nous attachant par la vision spirituelle à la véritable idée de Dieu et de l'homme.
La suprématie de l'Entendement nous donne « le pouvoir de fouler aux pieds les serpents, les scorpions et toute la puissance de l'ennemi, » mais ce pouvoir n'emploie ni la force ni la contrainte; il est au contraire aussi doux et paisible que la brise estivale. La conscience qui reflète Dieu reste toujours sereine dans la connaissance qu'elle est absolument inattaquable.