La pensée du chez-soi touche de très près le cœur humain. Même selon l'usage mortel, pour la plupart d'entre nous le foyer représente quelque chose de bien supérieur aux objets matériels. Sa vraie définition se trouve dans le royaume des pensées et des idéals, non dans les maisons et les terres. C'est à tort qu'on désigne quelquefois le foyer par des termes négatifs, car dire qu'un chez-soi est triste ou malheureux, c'est employer des termes qui se contredisent.
La Science Chrétienne élève le concept du foyer. Dans son livre, Mary Baker Eddy: A Life Size Portrait, le Dr Lyman P. Powell cite, aux pages 225 et 226, ce que notre bien-aimée Leader dit au sujet du foyer: « Le chez-soi n'est pas un lieu. C'est un pouvoir. Aller à la maison, c'est faire le bien. » Cette définition élève le sens du foyer jusque dans les sphères mentales et spirituelles qui sont les siennes. Le chez-soi, c'est l'activité et le pouvoir du bien mis en pratique.
L'auteur du présent article grandit dans un foyer où s'exprimait, sur le plan humain, une forte et belle pensée de permanence. Ses parents et ses grands-parents avaient habité la même demeure. La maison, les meubles, les arbres, les allées du jardin semblaient solides et durables. « Aller à la maison » passait pour être le remède à tous les maux. Même quand les enfants, devenus adultes, avaient quitté la demeure paternelle, aux heures d'inquiétude et de chagrin ils aspiraient à retourner « à la maison. »
Dans sa jeunesse, l'auteur se mit à étudier la Science Chrétienne. Elle sentit bientôt qu'il lui fallait corriger sa fausse confiance dans le concept humain du foyer. Elle apprit qu'aucun entourage matériel, aucun centre d'affection purement humain ne peuvent apporter le réconfort et le bonheur durables. Elle commença dès lors, ainsi que l'enseigne la Science Chrétienne, à tourner ses pensées vers Dieu, à reconnaître qu'il est la vraie source du réconfort et de la sécurité.
Mrs. Eddy déclare, dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 182): « Les exigences de Dieu ne font appel qu'à la pensée. » Ainsi ce n'est point par un voyage matériel qu'on trouve Dieu, mais par un effort mental et spirituel. Reconnaître les qualités de Dieu, du bien infini, et s'efforcer de les mettre en pratique dans sa vie, voilà comment on cherche et trouve le vrai home, lequel est la conscience de l'activité juste.
Plusieurs années s'écoulèrent avant que se dissolve complètement le foyer humain de l'auteur; mais alors elle fut réconfortée par le sentiment toujours plus net que Dieu était proche. Par la suite, quand elle eut à vues humaines un nouveau foyer, elle put le considérer d'une manière plus libre, sans s'y trouver assujettie. Mais par moments elle fut tentée de croire qu'aller « à la maison » résoudrait ses problèmes.
Un jour qu'elle était bien loin de chez elle, s'occupant d'affaires importantes, elle tomba sérieusement malade. Sa première pensée fut celle-ci: « Oh ! si seulement je pouvais aller à la maison! » Après une lutte intense pour vaincre la pensée de crainte et de faiblesse, elle se rendit à la Salle de lecture dans la ville où elle séjournait. Prenant le livre du Dr Powell, elle l'ouvrit comme au hasard et tomba sur les paroles que nous avons déjà citées: « Le chez-soi n'est pas un lieu. C'est un pouvoir. Aller à la maison, c'est faire le bien. » Ce n'était pas la première fois qu'elle lisait ces phrases, mais en cette occasion elle y découvrit un sens merveilleux. D'après le raisonnement de notre Leader bien-aimée, il n'y avait pas besoin d'aller à la maison, parce qu'on s'y trouvait déjà. A mesure qu'elle pensait ainsi, la maladie disparut et l'auteur se sentit libre.
Ils sont souvent déçus ceux qui comptent sur un home humain pour trouver la sympathie et l'approbation. Lorsqu'on aborde l'étude de la Science Chrétienne, on découvre en général que cette Science change radicalement la manière de penser; et ceci ne fait pas toujours plaisir à ceux qu'on aime. Le disciple apprend à compter toujours davantage sur Dieu, et cette indépendance mentale accrue semble parfois attrister et troubler son entourage. Il faut beaucoup de patience et d'amour pour encourager et consoler ses amis, ses proches, tout en progressant avec fidélité dans la Science Chrétienne.
Mais si le nouveau concept du home peut produire à vues humaines des difficultés, il apporte aussi bien des joies. Pour ceux qui comptent sur Dieu, les rapports avec le prochain deviennent toujours plus beaux. Leur joie n'est plus obscurcie par la crainte des pertes. Aucune pensée soucieuse ne s'attache à ceux qui comprennent toujours davantage que l'Amour ne peut se perdre.
La pensée du chez-soi devient plus ample et plus profonde à mesure qu'on avance dans la compréhension de la Vérité. Comme le dit le Psalmiste: « Où irais-je loin de ton esprit, et où fuirais-je loin de ta face? Si je monte aux cieux, tu y es; si je me couche au séjour des morts, t'y voilà. Si je prends les ailes de l'aurore, et que j'aille habiter à l'extrémité de la mer, là aussi ta main me conduira, et ta droite me saisira. » Ainsi le cœur qui souhaite d'aller à la maison reçoit le céleste message qu'il s'y trouve déjà, soutenu par la tendre et puissante main du Père.
L'isolement — la croyance que les amis font défaut — montre que la pensée n'est pas suffisamment remplie par la présence divine. Ce qu'une personne peut donner à une autre n'a de valeur permanente que si cela vient de Dieu, la source de tous les biens, accessible à chacun de nous. Par réflexion, l'Amour appartient à chacun. Ensemble nous jouissons de l'Amour et nous en sommes reconnaissants; mais il n'est jamais donné ou repris d'une façon personnelle. L'Amour est omniprésent. L'isolement est une qualité mentale négative qui nie la présence constante de Dieu. Donc celui qui se croit isolé doit obtenir une meilleure compréhension du rapport qui l'unit à l'Amour omniprésent.
Bien comprendre ce qu'est le home protège contre les dangers et les pertes notre sens humain du foyer. Le home que nous protégeons par la pensée nous protège à son tour. L'ambiance humaine, qui s'est améliorée autour de nous grâce à notre compréhension et à notre démonstration de la Vérité, devient pour nous un refuge.
En entrant chez nous, que de fois nous trouvons le repos, le réconfort dans une atmosphère d'amour et de paix, fruit de nos prières! Dans ce sens-là, nos églises, nos Salles de lecture, les bureaux des praticiens sont un foyer. Tous nous parlent de Dieu, de Sa présence qui guérit. Dans ces lieux le tumulte et l'agitation de l'entendement mortel s'apaisent, les malades sont guéris, ceux qui ont faim sont nourris. C'est là que nous trouvons notre foyer — l'atmosphère de l'Amour divin.
Mais en dernière analyse, le home n'est jamais en dehors, il est toujours au-dedans de nous. Nul ne devrait avoir le mal du pays ou se sentir isolé, car comme le dit notre chère Leader: « Aller à la maison, c'est faire le bien. » Ainsi nous pouvons tous nous trouver établis avec joie dans la conscience des efforts justes, dans la réflexion de l'Amour qui est notre Vie, notre Dieu.
« Ciel et foyer, pèlerin sur la terre,
Ils sont en toi, l'héritier du Dieu saint.
Gardé, guidé, fils chéri de ton Père,
Marche sans peur, car Son bras te soutient. »