Certains pensent qu'on n'est pas sincère si l'on dit que tout va bien quand les choses paraissent mal aller. Ils pensent qu'on essaie simplement de se duper soi-même pour ne pas trop souffrir d'une affliction, ou pour cacher aux gens toute l'étendue de sa peine. Mais si, comme la Bible le déclare nettement, Dieu créa toutes choses, on peut sincèrement dire que ce qu'Il a créé est bon, et l'on a le droit de le croire. Dieu n'envoie pas le mal pour faire souffrir Ses enfants. Où trouverait-Il le mal dans une création qui est bonne?
C'est l'erreur ou le penser faux qui nous fait croire que les choses réelles sont mauvaises, ou que les mauvaises choses sont réelles. Très souvent l'erreur semble s'accroître, s'étendre partout, puis crier: « Regardez-moi! Est-ce que cela ne vous fait pas peur de voir comment j'agis? » Si vous dites oui, l'erreur tend à paraître et à vous effrayer davantage encore.
La Science Chrétienne nous apprend à pénétrer ces mensonges du mal en ayant une entière confiance en Dieu, ce qui nous empêche de croire de vilaines choses au sujet du Père ou de Ses enfants. La Science Chrétienne nous montre que nous pouvons continuer à chanter, à rendre grâce à Dieu en toute sincérité. La joie et la gratitude apportent maintes bénédictions. L'histoire suivante montrera comment un chant joyeux délivra certain petit oiseau.
Cheerio était un canari, le mâle d'un couple élevé en cage dans une belle maison où il y avait deux enfants. Un soir, le père de famille revint du bureau très fatigué. Tout était allé de travers, et il lui semblait qu'une grosse pierre pesait sur son cœur. Les enfants l'accueillirent en disant avec tristesse: « Cheerio est perdu! Nous ne pouvons le trouver nulle part. Il volait dans la maison, mais il n'est pas rentré dans sa cage. Nous l'avons longtemps cherché dans toutes les chambres. »
Alors le père se mit lui aussi en quête de Cheerio, le gai petit canari qu'on avait si souvent vu voler dans la maison, se perchant ici et là et chantant de tout son cœur.
A la fin de la soirée, l'on n'avait pas encore retrouvé l'oiseau, et quand il fallut éteindre les lumières, la famille n'était pas très heureuse. Le lendemain, pendant que les enfants s'habillaient, ils entendirent tout à coup un chant d'oiseau. Cheerio! C'était la douce aubade de Cheerio! Avec ardeur, ils se mirent de nouveau tous à chercher, tâchant de se laisser guider par le chant qui semblait faible et lointain. Il paraissait venir de la cuisine, mais on eut beau chercher avec soin, on ne put rien trouver. Tout à coup, quelqu'on ouvrit un tiroir — et savez-vous ce qui arriva? Cheerio en sortit! Il tenait dans son bec un long bout de ficelle, et il vola bien vite jusqu'à la véranda, où le couple d'oiseaux avait commencé de bâtir un nid dans la cage.
Le canari avait vu la ficelle et s'était précipité dans le tiroir pour la prendre; mais au même instant quelqu'un avait fermé le tiroir sans se rendre compte que l'oiseau y était. Cheerio était donc resté tout le jour et toute la nuit dans ce coin sombre et sans air, attendant qu'on ouvre le tiroir. Peut-être le temps lui parut-il bien long et l'endroit très obscur; mais s'il avait oublié de chanter? Dans ce cas peut-être que personne ne l'aurait retrouvé. Ce fut son chant qui le libéra. Cheerio, avec sa ficelle tout près de lui, attendait qu'on ouvre le tiroir, et quand ce fut fait, sans perdre une seconde, il se remit à son heureuse tâche, toujours en chantant.
Savez-vous ce que dit le père de famille lorsqu'on retrouva Cheerio? Il dit que si un petit oiseau pouvait chanter dans ce coin sombre, lui-même pouvait chanter aussi quoique tout parût très mal aller pour le moment; et il agit en conséquence.
Le chant sauva le petit oiseau aussi facilement qu'il aurait sauvé une personne, parce que la gratitude est spirituelle. Elle vient de Dieu, et tout ce qui appartient à Dieu appartient à la Vie, car Dieu est la Vie. La reconnaissance n'a pas besoin de paroles pour briller comme la lumière. Ce qu'il lui faut, c'est un cœur joyeux, et le cœur de Cheerio était joyeux.
Parfois on s'occupe avant tout de nier l'erreur, on semble presque oublier la présence de Dieu pour ne penser qu'à l'erreur. Pour résoudre un problème d'arithmétique, il ne serait guère intelligent de raisonner ainsi: « Deux fois deux ne font pas cinq, donc je ne mettrai pas cinq. Ils ne font pas non plus six, donc je ne prendrai pas six. » Vous pourriez faire cela pendant des heures, niant des milliers de fausses réponses, alors que la seule chose nécessaire c'est la réponse correcte que vous pouvez écrire en un clin d'œil.
Dans son livre, Science et Santé avec la Clef des Écritures, notre chère Leader, Mary Baker Eddy, écrit (p. 412): « Soutenez mentalement que l'harmonie est la réalité et que la maladie est un rêve temporel. » « Soutenir » signifie ne pas lâcher son travail, même pendant une seconde. « Temporel » désigne ce qui ne dure qu'un moment, comme un rêve. Si la maladie était plus qu'un rêve, ni vous ni personne ne pourriez la faire partir. On ne peut pas se réveiller de ce qu'on sait réellement, car notre Entendement véritable c'est Dieu. Mais la maladie, les peines, la crainte, le chagrin ne sont pas du tout l'Entendement, et vous pouvez vous en réveiller. Si vous paraissez vous endormir dans l'erreur, Dieu vous réveillera. Il a toujours soin de vous. Jamais Il ne perd de vue Ses enfants chéris, même s'ils semblent parfois s'écarter de Lui pour errer tout seuls.
Lorsqu'il eut presque achevé son œuvre dans ce monde, Jésus savait qu'il ne resterait plus longtemps avec ses disciples, et il leur dit ces paroles encourageantes: « Vous êtes maintenant dans la douleur; mais je vous reverrai et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie. »
Jésus revint vers ses disciples et resta quelques semaines avec eux, après avoir vaincu la croyance à la mort; mais ce n'est là qu'une des choses admirables accomplies par le Maître. Pour tous les hommes où qu'ils se trouvent, et pour tous les siècles à venir, il a laissé la vérité qu'il enseignait et vivait; les petits enfants eux-mêmes peuvent l'utiliser. En outre, il nous a laissé sa joie, l'espèce de joie que personne ne peut nous ôter. Il est absolument vrai que personne ne peut vous ravir votre joie. Si elle semble disparaître, c'est vous-même qui y avez renoncé. Personne ne peut vous la prendre.
La prochaine fois que la tristesse frappera à la porte de vos pensées, rappelez-vous Cheerio, dont le chant était plus fort que l'obscurité parce que Dieu lui avait donné ce chant. A vous aussi, Dieu a donné un chant de joie. Continuez à le chanter!
Le plus grand bonheur que l'homme puisse goûter, c'est celui dont s'accompagne une vie sans égoïsme, vécue pour Dieu et l'homme.