Dans ses ouvrages sur la Science Chrétienne, Mrs. Eddy montre que si nous voulons vaincre la maladie, il importe de manier la crainte. A la page 61 de Rétrospection et Introspection, elle développe un traitement parfait pour manier la crainte sous toutes ses formes, ce qui permet d'abattre les arguments en faveur de la maladie. Elle écrit: « La Science dit à la crainte: “Tu es la cause de toute maladie; mais tu es une fausseté, constituée par toimême; — tu es ténèbres, néant. Tu es “sans espérance et sans Dieu dans le monde.” Tu n'existes pas, et tu n'as aucun droit d'exister, car “l'Amour parfait bannit la crainte.” »
La Science Chrétienne démontre que détruire la crainte dans la pensée du patient a pour résultat la guérison des maux soit fonctionnels soit organiques. Dès lors, celui qui veut appliquer et prouver les règles de la Science Chrétienne en guérissant la maladie, doit tout d'abord manier à fond la croyance de crainte. En affirmant, comme le lui montre Mrs. Eddy, que la crainte n'existe pas, le disciple se convainc toujours davantage de cette vérité, car il réalise les faits suivants: Puisque Dieu est Tout-en-tout, ce qui n'existe pas en Dieu n'a point d'existence véritable; comme il n'y a rien à part Dieu, la crainte ne saurait exister en dehors de Lui; étant sans cause, la crainte est aussi sans effet; n'ayant point de créateur, elle n'a ni source ni origine, aucun principe dont elle puisse sortir; comme il n'y a point d'entendement pour la penser, elle n'a jamais été pensée. Reconnaissant que la crainte n'existe pas, le Scientiste Chrétien sait qu'elle ne demeure point dans le temps, dans les lieux ou l'espace, et qu'elle ne fait jamais partie de la conscience de l'homme réel. Il peut ainsi résister à la tentation de croire qu'il a peur; il peut rejeter d'une manière efficace le faux témoignage des sens, que les manœuvres de la crainte semblent avoir projeté dans sa carrière.
Selon la Science Chrétienne, la maladie est surtout causée par la crainte; quels qu'en soient le genre ou l'espèce, les indices physiques de la maladie sont simplement des craintes extériorisées qui prétendent se manifester sur le corps. On en arrive donc forcément à cette conclusion: La crainte et la maladie sont toutes deux mentales, de sorte qu'il faut les détruire par des méthodes mentales et non physiques. En conséquence, pour démontrer la Science Chrétienne, il ne faut jamais perdre de vue que c'est la Science de la guérison par l'Entendement et non par la matière. Le disciple ne cherchera pas à traiter la maladie comme si c'était une chose physique, tout en maniant la crainte comme un facteur mental; il les traitera toutes deux en prenant pour base le fait qu'elles ne sont rien — leur inexistence.
Dans le passage cité au début, Mrs. Eddy déclare que la crainte « n'a aucun droit d'exister; » ceci s'accorde parfaitement avec la vérité, car pour être légitime il faudrait que la crainte soit bonne, réelle, vraie, participant de la nature divine. Pour avoir le « droit d'exister, » la crainte devrait être comprise dans la création de Dieu, être bonne dans sa cause et dans ses effets; or les effets de la crainte étant mauvais, elle ne saurait être bonne. Dieu, qui a créé tout ce qui a été fait, tout ce qui existe, n'a pas créé la crainte. Comme il n'y a point de vérité dans la crainte, celle-ci n'est pas vraie; elle n'est pas comprise dans la Vérité, elle ne peut être qu'un mensonge. Étant absolument contraire à la nature divine, la crainte ne saurait s'apparenter à Dieu. Elle n'a donc pas le droit d'exister, car la bonté, la réalité, la vérité, la ressemblance avec Dieu lui font défaut; cette réalisation nous permet de manier la crainte et d'en prouver l'inexistence. Nous pouvons ainsi maintenir en toute sincérité que la crainte n'est jamais vraiment entrée dans notre existence ou dans celle d'aucun autre homme, à aucune époque, en aucun lieu ou en aucune circonstance.
Quand Mrs. Eddy affirme que la crainte « n'existe pas, » qu'elle n'a pas le « droit d'exister, » ces déclarations scientifiques et positives se fondent sur la Bible, d'après laquelle « l'amour parfait bannit la crainte. » L'Amour et la crainte ne peuvent s'associer. Ils s'excluent l'un l'autre. L'Amour et la crainte sont donc éternellement séparés. Il n'y a point d'Amour dans la crainte, et point de crainte dans l'Amour. Le fait que l'Amour chasse la crainte prouve que la crainte est dissipée par la présence de l'Amour. Sur le tableau noir de ce qu'on nomme l'existence humaine, la crainte trace des figures représentant la douleur, la maladie, les accidents, la pauvreté, la faiblesse, la vieillesse. L'Amour efface ces figures par la connaissance que la crainte qui les a produites n'a jamais fait partie du tableau noir. Bannissant la crainte, l'Amour enlève les fausses images mentales et peint avec des couleurs indélébiles, immuables, l'image parfaite, l'homme créé par Dieu selon Sa propre ressemblance. Cette idée a conscience de demeurer toujours sous la protection divine, d'être éternellement soutenue, maintenue, nourrie par Dieu; en vertu de cette conscience, elle ne saurait craindre la prétention de peur sous ses multiples formes, qu'il s'agisse de péché, de maladie ou même de mort.
L'Évangile de Marc, au chapitre quatre, montre qu'en une certaine occasion Jésus et ses disciples, qui traversaient la mer dans une barque, furent assaillis par une violente tempête; les vagues se jetaient dans le bateau qui risquait de couler. Malgré la tourmente, Jésus ne ressentait aucune crainte, il dormait paisiblement. Les disciples, terrifiés par la violence de l'orage qui leur semblait annoncer une destruction complète, réveillèrent Jésus et lui dirent: « Maître, ne t'inquiètes-tu pas de ce que nous périssons? » La Bible rapporte ensuite que Jésus se leva, « menaça le vent, et dit à la mer: Silence! tais-toi! Et il y eut un grand calme. » La fureur de la tempête n'effrayait aucunement le Maître; pour lui les assauts du vent, des vagues et leurs effets sur la barque étaient sans valeur — irréels; la paix, le calme, la sécurité étaient les seuls faits qu'il acceptât. Il réprouva non seulement l'erreur des vents et des vagues déchaînés, mais aussi l'erreur de la crainte chez ses compagnons, leur disant: « Pourquoi avez-vous ainsi peur? Pourquoi n'avezvous point de foi? »
Aujourd'hui, dans des circonstances analogues, lorsque la guerre, les luttes, la convoitise, l'envie, la haine menacent de détruire tout ce qui lui est cher, le Scientiste Chrétien devrait s'attacher fermement à ces paroles de notre Leader, Mary Baker Eddy, et les méditer avec zèle (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 231): « Vous estimer supérieur au péché, parce que Dieu vous a créé supérieur au péché et qu'Il gouverne l'homme, telle est la vraie sagesse. Craindre le péché, c'est méconnaître le pouvoir de l'Amour et la Science divine de l'être dans la relation de l'homme à Dieu, — c'est douter de Son gouvernement et se méfier de Sa sollicitude omnipotente. Vous estimer supérieur à la maladie et à la mort, voilà qui est également sage et conforme à la Science divine. Impossible de les craindre si vous comprenez Dieu complètement et si vous savez qu'elles ne font nullement partie de Sa création. »