La Science Chrétienne, qui nous fait réaliser l'éternelle présence de l'Entendement, nous inspire et nous apporte la certitude d'une protection continue. A la page 410 de son grand ouvrage, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy déclare: « La pratique scientifique et chrétienne commence par la note tonique de l'harmonie que nous a donnée le Christ: “N'ayez point de peur!” »
La Science Chrétienne enseigne qu'étant, selon sa vraie nature, une indestructible idée spirituelle ou réflexion de Dieu, l'homme est inspiré, conduit, guidé par l'Entendement infini, lequel est son Principe, sa Vie même, son intelligence. Donc, loin d'être sujet aux craintes, l'homme est leur maître.
La Bible abonde en déclarations de cette vérité, comprise au moins dans une certaine mesure au cours des siècles. Jadis maints personnages à la fois humbles et saints trouvèrent les directions divines, la protection, la délivrance, parce que dans les circonstances les plus pénibles ils sentaient toujours la présence de Dieu, les entourant de Son amour. Où que notre mission nous conduise — dans le désert, au-dessus des nuages, sur terre ou dans les eaux, Dieu est là, donnant aux Siens la sécurité.
Le Psalmiste s'en rendait compte lorsqu'il s'écriait: « Où irais-je loin de ton Esprit, où fuirais-je loin de ta face? Si je monte aux cieux, tu y es; si je me couche dans le sépulcre, t'y voilà! Si je prenais les ailes de l'aurore, et si j'allais demeurer à l'extrémité de la mer, là même ta main me conduirait, ta main droite me saisirait! » Ni les flammes aveuglantes ni les profondes ténèbres ne peuvent cacher l'homme aux regards de Dieu, de l'Amour divin qui voit tout, pour qui les ténèbres resplendissent comme la lumière. Se rappelant que la Vérité est claire, lumineuse, le disciple pourra réaliser en toutes circonstances qu'il est bien guidé, et réduire au silence les murmures de la crainte concernant l'heure présente ou l'avenir. Il accomplira sans hâte tout ce qu'il doit faire; il ne craindra ni les accidents ni les faux calculs, et plein de confiance, remettra son sort à Dieu.
Aujourd'hui, l'on entend des récits admirables concernant des hommes qui ont été sauvés: dans les périls et les difficultés, ils s'appuyaient sans réserve sur le pouvoir de Dieu, supérieur à toutes les conditions matérielles adverses. Ces délivrances se produisent dans toutes les parties du monde. Parfois, dans un avion ayant perdu sa route ou sur un radeau en plein océan, d'aucuns ont entendu la réponse à leur prière aussi distinctement que si c'était une voix humaine leur donnant des directions précises pour les sauver, les ramener sur terre ferme. L'intelligence divine est toujours accessible, toujours présente; elle peut nous indiquer la voie conduisant de la confusion à la clarté, du péril à la sécurité.
Parce qu'il connaissait les immuables lois de Dieu, Jésus calma la tempête, marcha sur les eaux, guérit les affligés ou les malades, et même ressuscita les morts. Ces victoires sur la crainte n'étaient point surnaturelles ou magiques; elles étaient dues à la compréhension spirituelle, comme le prouve le fait que plus tard les disciples purent répéter ces œuvres dans la mesure où ils saisissaient le pouvoir divin. Les lois de la Vérité ne changent pas d'une génération à l'autre, ainsi que les codes humains; les étoiles continuent leur cours dans le ciel selon le même ordre et la même loi qui les gouvernait voici bien des siècles, quand les bergers gardaient leurs troupeaux pendant les veilles de la nuit, et que les mages virent en Orient une étoile apportant l'espérance. A mesure que l'humanité sort du matérialisme, les hommes apprécient davantage la loi divine. Les miracles ne sont point un phénomène du passé. Si nous nous élevons plus haut que les brumes de la crainte humaine, jusqu'aux sommets lumineux de la foi et de la compréhension spirituelle, nous pouvons voir aujourd'hui des choses merveilleuses.
La crainte n'a ni substance ni intelligence: ces qualités sont inhérentes à l'Amour divin. La crainte n'est qu'une ombre noire qui prétend obscurcir la vision, mesmériser la volonté. Mais l'Amour est l'unique Entendement. Nul ne doit se sentir honteux ou découragé s'il est assailli par le grand ennemi du genre humain, la crainte; tous peuvent en être victorieux si leur pensée s'attache à son contraire — la pleine confiance dans le pouvoir et la présence de l'Amour divin.
Saint Paul, que sa mission exposa souvent au danger, ainsi que ses compagnons, écrivait aux chrétiens de Rome ce passage plein d'une assurance triomphante: « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?... Qui nous séparera de l'amour du Christ? Sera-ce l'affliction, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou le dénuement, ou le péril, ou l'épée?... Car je suis assuré que ni la mort, ni la vie,... ni les cimes, ni les abîmes, ni quoi que ce soit dans la création, rien ne pourra nous séparer de l'amour que Dieu nous a témoigné. »
Touchant ceux qui nous sont chers, les craintes s'évanouissent lorsque nous nous rappelons ceci: où qu'ils aillent, ils sont dans les bras éternels de l'Amour qui les encerclent, les soutiennent et les protègent. Quand nous prions pour nous-mêmes ou pour autrui, demandons d'être rendus parfaits dans l'amour que saint Jean avait saisi et dont il nous a laissé cette description: « Il n'y a point de crainte dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte. » Puisque la main de notre Père céleste, Son pouvoir vivifiant, relève avec tendresse même un passereau qui tombe à terre, n'élèvera-t-Il pas Ses enfants bien-aimés plus haut que la crainte et ses effets, jusqu'à la compréhension d'une Vie éternelle, impérissable? Parce qu'il connaissait ces choses, Jésus le Christ dit à ses frères qui vivaient dans le monde: « Ne craignez point; vous valez plus que beaucoup de passereaux. »
