Le monde en général ne comprend guère l'influence stabilisatrice qu'exerce aujourd'hui la Science Chrétienne dans des foyers dont le nombre est immense — ils se comptent par dizaines de mille! Bien des familles ont pu se maintenir, des relations jugées d'abord impossibles ont été bravement endurées ou améliorées grâce au pouvoir tonique de la Vérité divine, que fait connaître la Science Chrétienne.
Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, contient un admirable chapitre intitulé « Le Mariage, » riche en bénédictions pour toute la grande famille humaine. Que de barques matrimoniales éviteraient le naufrage si l'on écoutait ces sages et bienveillants conseils! Voici par exemple des déclarations frappantes (p. 65): « Si les fondements de l'affection humaine sont conformes au progrès, ils seront solides et durables. Les divorces devraient avertir notre siècle qu'il y a quelque erreur fondamentale dans l'état du mariage. L'union des sexes subit des discords terribles. Pour arriver à la Science Chrétienne et à son harmonie, il faudrait envisager la vie d'une manière plus métaphysique. » Un peu plus loin nous trouvons ceci: « Le mariage, qui était autrefois un fait établi parmi nous, devra renoncer à la position glissante qu'il occupe aujourd'hui, et l'homme devra trouver la permanence et la paix dans un attachement plus spirituel. » Heureux les fiancés qui sont disposés à lire ensemble et à méditer dans un esprit de prière ce remarquable chapitre: ils sont à l'abri de bien des périls!
Si l'on projette un voyage pour lequel on voudrait avoir un compagnon agréable, de qui fera-t-on choix? Il serait peu sage de choisir quelqu'un qui ne parle pas la même langue ou dont les goûts soient très différents. Si l'odyssée promet d'être longue, on redoublera de soins, pour que rien ne compromette l'harmonie de l'entreprise. N'est-il donc pas étonnant que deux personnes s'embarquent quelquefois avec une déplorable insouciance dans un voyage qui peut durer à vues humaines toute une vie, et pour lequel elles ne sont pas préparées? Il arrive par exemple que l'un des conjoints ait une mentalité très pure, tandis que l'autre pense d'une manière licencieuse. L'un est attiré par les aspects de la vie nobles et spirituels, mais l'autre ne trouve son plaisir que dans les objectifs et les intérêts matériels. L'un aime les bons livres, la belle musique, qui chez l'autre ne produisent que de l'ennui. Chose extraordinaire, ces deux personnes, sans autre lien que le mesmérisme d'une fascination exercée par l'entendement mortel, s'embarquent sur le perfide océan de l'existence humaine, et s'attendent à ce que la traversée s'accomplisse dans une harmonie parfaite!
Une pièce de théâtre qui jouit d'un grand succès voici quelque quinze ans contenait cette réplique d'une dame à qui l'on demandait pourquoi elle s'était laissé entraîner dans un mariage très malheureux: « Voilà! Nous étions immobilisés dans une ville qui n'était qu'un trou, et il a plu toute la semaine! » Réponse amusante, mais non sans tristesse. Et n'est-ce pas triste que sous l'empire d'émotions mesmériques dues à la guerre, bien des jeunes se lient « jusqu'à la mort » avec quelqu'un qu'ils connaissent à peine?
A ceux dont la vision était obscurcie par le mesmérisme sexuel, la Science Chrétienne apporte la lumière du bon sens, de la raison. Elle permet de distinguer l'affection durable d'avec l'engouement passager, capricieux comme un feu follet. Dans Miscellaneous Writings (p. 250), notre Leader écrit avec discernement: « Les mortels travestissent l'affection, ils se trompent à son égard; ils veulent faire d'elle ce qu'elle n'est point et mettent en doute ce qu'elle est. La prétendue affection qui poursuit sa victime est comparable au boucher engraissant l'agneau qu'il tuera plus tard. » Au paragraphe suivant, elle ajoute: « J'exige beaucoup de l'amour; je demande qu'il soit prouvé par des témoins actifs, qu'il ait pour résultats de nobles sacrifices et l'accomplissement de grandes œuvres. » Qu'il est beau de voir progresser ensemble ceux qui sont amis avant même d'être conjoints!
Le Maître traitait d'amis ses disciples. Abraham fut appelé ami de Dieu. Existe-t-il dans notre langue un titre plus beau que le nom d'ami? Le sage Benjamin Franklin fit cette remarque: « Un Père est un trésor; un Frère est un réconfort; un Ami est tous les deux à la fois. » La Science Chrétienne enseigne aux humains comment on peut connaître ses amis, se conduire en ami, garder ses amis; elle nous assure, que nous soyons mariés ou non, un voyage harmonieux qui nous conduit des sens à l'Ame. En voici le secret — c'en est un pour l'entendement charnel: il faut que, cessant d'envisager l'existence comme matérielle, la pensée s'élève pour reconnaître l'être réel, où les vrais rapports sont spirituels et procurent la joie. Pourquoi? Parce que l'Entendement, le divin Principe, l'Amour, est le Père-Mère, et que Ses enfants sont Ses idées harmonieuses, éternelles.
Dieu voit-Il un de Ses fils comme étant incomplet, solitaire, privé d'affection ou de quelque autre don précieux? Jamais! « Tout ce que j'ai est à toi, » dit à Son enfant radieux l'Amour riche en bénédictions. Aussi, lorsque deux époux marchent la main dans la main, chacun d'eux tout d'abord uni à la Vérité, à l'Amour et s'efforçant de réfléchir la divine amitié de l'Entendement et de l'idée, ils offrent au monde attristé par tant de ménages désunis le tableau d'une félicité que Dieu gouverne.
Pour les Scientistes Chrétiens, n'est-ce pas un glorieux privilège de prouver, au milieu des bouleversements actuels, que les foyers harmonieux, les mariages heureux, l'affection durable sont possibles? A cette fin, Mrs. Eddy, dans son chapitre sur « Le Mariage » (p. 65), où l'inspiration divine se fait sentir, nous donne cette prière: « Puisse le Christ, la Vérité, être présent à chaque bénédiction nuptiale pour changer l'eau en vin et donner à la vie humaine une inspiration par laquelle l'existence spirituelle et éternelle de l'homme puisse être discernée. »
