Avez-Vous jamais observé les multiples directions que prend votre pensée? Examinez-la! Vous verrez qu'elle peut partir dans des directions innombrables. En un instant, elle fait le tour du monde, visite aux antipodes des scènes et des personnes connues, s'élance jusque dans la lune ou sur une planète, puis revient considérer des choses aussi banales que le temps, peut- être les impôts dont l'échéance approche. Ceci montre la souplesse, le caractère illimité de la pensée. Les voies divergentes qu'elle suit sont légion!
Les mortels constatent que leurs pensées se dirigent vers ce qu'ils aiment ou vers l'objet de leur antipathie. Comme une lame tranchante, les pensées de monsieur A, aiguisées par la critique, se portent vers son concurrent, monsieur B. Un instant plus tard, il pensera peut-être avec amour et gratitude aux courageux soldats qui servent si bien leur patrie.
Le mélange illogique du mauvais et du bon penser chez les mortels a sa source dans la croyance qu'un bon entendement coexiste avec un mauvais entendement. Parce qu'ils ont cru que ces deux contraires étaient réels, les humains ne se sont pas défendus contre l'entendement malin et ses pensées. La Science Chrétienne rend possible une défense efficace; elle nous montre que la seule réalité, l'unique présence, c'est l'Entendement positif et bon; que par la compréhension de ce fait, chacun peut exclure les pensées de l'entendement mortel, matériel, qui sont vaines et fausses.
Mary Baker Eddy reconnut les nombreuses directions que prennent nos pensées. Elle put voir qu'il importe d'être vigilant: où que se porte la pensée, chacun de nous doit bien comprendre que dans cette direction même, « l'omniprésence et l'omnipotence de Dieu représente toujours le fait scientifique. A la page 445 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, nous trouvons cette importante observation: « Vous rendez la loi divine de la guérison obscure et sans effet, si vous essayez de peser l'humain dans la balance avec le divin, ou si vous limitez dans n'importe quelle direction mentale l'omniprésence et l'omnipotence de Dieu. »
Ne point limiter « l'omniprésence et l'omnipotence de Dieu » — voilà certes un ordre qu'il faut toujours observer. Il s'applique dans tous les cas, que la pensée se porte vers un mortel apparemment malade et pécheur, ou vers ceux qui se battent sur le front. Il faut se détourner du témoignage des sens matériels, le réfuter complètement, et non pas le mettre en balance avec la réalité divine. Les faits spirituels l'emportent toujours, parce qu'ils sont vrais. Grâce au sens spirituel, nous pouvons, vous et moi, reconnaître maintenant même l'unicité de la réalité spirituelle.
L'entendement mortel, avec ses mortels qui pensent selon la matérialité, avec ses luttes mondiales, ses apparences de conflits et de périls, ne peut, étant donné sa nature négative, atteindre à la réalité. Si vastes ou si nombreux qu'ils paraissent, les effets erronés ne sauraient être plus réels que l'entendement négatif dont ils témoignent. Ces mensonges, qui sont à jamais en dehors de l'infinitude divine, ne peuvent mesmériser l'enfant de Dieu, ou substituer à la présence et à l'omnipotence de la Vérité leurs faux concepts touchant la vie, l'identité, l'action.
La pensée de Jésus se portait dans des directions multiples. En aucun cas, il ne limitait « l'omniprésence et l'omnipotence de Dieu, » en croyant qu'il existe une présence, un pouvoir contraires. Si sa pensée se dirigeait vers un mortel que le sens matériel déclarait malade, pécheur ou mort, il refusait de mettre dans la balance les arguments de la matière; il s'en tenait à l'universalité de Dieu qui ne saurait être envahie, à Son incontestable souveraineté. D'autre part, grâce au sens spirituel il voyait que rien ne peut être présent sinon l'Esprit, l'Entendement infini qui constitue la Divinité, le Tout-en-tout, la seule cause, ne connaissant que sa propre famille d'idées.
C'est ainsi que pensait le Maître, quoique la scène mortelle indiquât le manque de nourriture, d'argent, d'amis, ou même la sombre tragédie de la crucifixion. Toujours sa pensée s'appuyait sur la simple vérité qu'il répétait avec patience: « Le royaume des cieux est proche. » Sachant que le royaume de l'Amour est universel, intact, il n'accordait aux choses contraires aucune réalité. Nous devons suivre cet exemple!
Ce qui était vrai dans ce temps-là l'est encore aujourd'hui. Ce qui constituait alors la Science, le christianisme, est encore maintenant la Science, le christianisme. Que la pensée se porte vers les champs de la France, vers les vallées et les montagnes de l'Italie, vers les îles du Pacifique, les Indes, la Birmanie, la Chine, vers les hauteurs des nues ou vers les eaux profondes, la Science exige toujours qu'on reconnaisse la vérité. Dès l'origine, « l'omniprésence et l'omnipotence de Dieu » régna, elle prévaut maintenant même. Aucune scène terrestre ne peut exclure l'unique présence éternelle ou contester l'omnipotente action divine: elles constituent et perpétueront à jamais tout ce qui existe réellement.
Et si la pensée se dirige vers notre passé ou notre avenir, l'idée spirituelle, le Christ, nous permettra de comprendre que nous-mêmes et tout ce qui existe avons sans cesse rendu témoignage à l'omniprésence divine et goûté l'absolue sécurité que donne l'union avec l'omnipotence de Dieu.