L'existence humaine paraît être une succession de pertes et de gains. Parfois le mortel découvre qu'il a perdu telle chose désirable ou nécessaire; dans d'autres cas, il semble acquérir ce qui est gênant, inutile. La Science Chrétienne montre comment on peut inverser cette condition.
L'épître aux Hébreux déclare: « Il abolit le premier, pour établir le second. » Ceux qui suivent le chemin de la Science Chrétienne perdent graduellement la croyance que le mal est réel; ils voient que le bien seul possède une réalité quelconque. Ils commencent à perdre le faux concept de l'entendement dans la matière, pour acquérir l'intelligence de ces faits: Dieu est l'unique Entendement, omniprésent, tout-puissant, et l'homme manifeste d'une manière complète cet Entendement.
Mrs. Eddy nous montre le chemin lorsqu'elle écrit (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 316): « L'homme réel étant lié par la Science à son Créateur, les mortels n'ont qu'à se détourner du péché et à perdre de vue le moi mortel pour trouver le Christ, l'homme réel et sa relation à Dieu, et pour reconnaître la filialité divine. »
Il est vrai qu'en Science divine, l'homme de Dieu ne saurait acquérir quoi que ce soit, puisque par la loi de la réflexion spirituelle il possède déjà tous les biens. En outre, scientifiquement il ne peut rien perdre, car Dieu maintient son identité, intacte, complète, parfaitement saine. Mais la prétendue conscience humaine a besoin de comprendre ces faits touchant l'homme; elle a besoin de perdre la croyance à son existence propre, pour reconnaître que l'homme de Dieu est le seul qui soit.
Quel effet ce genre de penser produit-il sur notre carrière actuelle? Comme le montre la Science Chrétienne, si l'on déclare la vérité spirituelle et qu'on s'y attache, cette vérité agit en tant que loi pour corriger les pertes désolantes et les fâcheuses acquisitions. Elle dévoile le bien spirituel que la conscience humaine n'avait pas encore perçu; elle extirpe les maux matériels que cette même conscience semblait avoir acquis. Elle encourage dans la pensée la beauté, la bonté, la pureté; elle en efface ce qui était odieux, mauvais, impur. Elle illumine, elle élimine!
La loi divine, en Science, c'est que rien ne peut soit atteindre l'homme soit en émaner à moins d'avoir sa source en Dieu, dans le bien. Cette loi peut s'appliquer à toutes les conditions que les humains rencontrent, qu'elles aient trait à la moralité, à la santé, à l'église, à la famille, aux ressources, au travail, aux amis, aux possessions. Quand vous comprenez que le bien est réel et le mal irréel, vous savez que le bien, ce don de Dieu, ne saurait vous être refusé ou ravi. Vous savez aussi que, le mal ne vous étant point donné par Dieu, nul ne peut vous l'imposer, le faire rester en vous. Vous êtes à même de prouver que Dieu vous donne la paix et la joie.
La Bible ne soutient-elle pas des vérités comme celle-ci: « J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait subsiste à toujours: on ne peut rien y ajouter, ni rien en retrancher »? Si d'une manière générale, les humains ne se sont point encore approprié cette loi, ne l'ont pas mise en œuvre, c'est sans doute parce que, croyant à la réalité du mal, ils en ont plus ou moins admis, à leurs dépens, le caractère inévitable. Quand nous renversons ce mensonge en nous fondant sur l'impérissable fait que le mal est irréel, la loi spirituelle devient pour nous vitale, pratique, démontrable. A l'instar de Josué, la Science nous dit: « Choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir » — soit la Vérité soit l'erreur!
Certains arguments fallacieux prétendent qu'en renonçant aux voies mondaines, aux procédés médicaux, à nos anciennes attaches théologiques, nous nous exposons à souffrir, à perdre la considération dont nous avons joui; or c'est là une erreur dont il faut voir tout de suite le néant. En termes bibliques, c'est une « malédiction imméritée » qui « reste sans effet. » Lorsqu'une feuille flétrie se détache, nous n'en sommes pas affligés, car nous savons que le bourgeon nouveau se forme déjà.
La perte lente ou rapide des fausses croyances, la manière dont elles s'en vont, ce n'est pas à quoi s'intéressent le plus les Scientistes Chrétiens. Le déroulement du bien spirituel leur importe davantage. Ils se réjouissent de ce que leur véritable identité se révèle, harmonieuse et complète. Ils n'imitent pas la femme de Lot, qui malgré l'avertissement de la sagesse, regarda derrière elle pour voir la destruction de Sodome et Gomorrhe; ayant ainsi désobéi, elle devint une statue de sel.
Il serait vain de s'appesantir sur la disparition des douleurs et des prétendus plaisirs matériels, de persister dans l'attitude des reproches qu'on s'adresse à soi-même — dans la croyance qu'il y a vraiment eu quelque chose à guérir — alors qu'on obtint la liberté en réalisant la plénitude du bien toujours présent, en perdant de vue la fausse prétention, même en tant qu'erreur. Mrs. Eddy déclare (Unity of Good, pp. 61, 62): « Les valétudinaires disent: “Je me suis remis d'une maladie;” or le fait constant, c'est qu'en Science divine ils n'ont jamais été malades. »
Au cours de nos progrès, passant de l'humain au divin état de conscience, nous ne saurions prier avec trop de ferveur ou rendre grâces avec trop de reconnaissance pour le développement spirituel que nous apporte chaque jour la Science Chrétienne.
Notre Leader a dit (Miscellaneous Writings, p. 341): « Oh! apprenez à perdre avec Dieu! et vous trouvez la Vie éternelle; vous gagnez tout! » Songez-y: perdant avec Dieu, nous gagnons toutes choses. Pouvons-nous en demander davantage? Comme l'écrit Whittier, poète à la pensée spirituelle:
Ce qu'ont connu le temps et les sens matériels
S'écroule et disparaît, ne nous laissant que Dieu.