Le mot « consolateur » a beaucoup d'attrait. Dans les saintes Écritures, ce terme et ses équivalents hébreu ou grec impliquent le rafraîchissement, le réconfort, le soutien. « Je vous consolerai comme une mère console son enfant »: telle est, nous dit Ésaïe, la tendre promesse de l'Éternel. Lorsque son enfant a peur ou qu'il souffre, une mère pleine de sagesse ne s'appuiera-t-elle pas, pour le consoler et le rassurer, sur la conviction que le Père céleste peut guérir et protéger les Siens?
Depuis qu'a débuté le rêve humain, les mortels qui soupiraient après leur patrie céleste se sont détournés de la matière pour chercher dans l'Esprit le réconfort, le soutien, la délivrance. A maintes reprises, la Bible proclame l'amour de Dieu pour Sa création. Au cours des siècles, des auteurs inspirés ont avec conviction parlé de l'Éternel comme étant le Berger des hommes, leur bouclier, leur protecteur, leur refuge contre la tempête des sens matériels. Faut-il donc s'étonner que le grand Maître, Jésus de Nazareth, prolongeant ce thème, en ait illustré le caractère scientifiquement pratique par des œuvres de guérison et de rédemption?
Tous ceux qui étaient fatigués et chargés, il les conviait à venir au Christ — à comprendre ce dont lui-même donnait l'exemple, savoir, l'unicité de l'homme avec l'Amour et la Vérité qui dissipent les brumes; mais finalement, se rendant compte que la pensée de ses contemporains n'arrivait pas à saisir la portée véritable de son message, il prédit la venue d'un « autre Consolateur,... l'Esprit de vérité, » qui devait rester éternellement avec les hommes.
Un savant exégète, le Dr Scofield, explique ainsi le mot grec paraclet, que le Nouveau Testament français rend par le terme « consolateur »: « Celui qu'on appelle pour en être aidé. » Ainsi Jésus le Christ voyait que lorsque les temps seraient accomplis, « l'Esprit de vérité » — la compréhension spirituelle de Dieu et du rapport par lequel l'homme Lui est uni — se trouverait auprès de l'humanité malade et pécheresse à laquelle il apporterait le réconfort et le salut.
Une fois que nous parcourions l'Angleterre en automobile, le mécanisme qui gouvernait le klaxon de notre voiture se dérangea, et malgré tous nos efforts, le son persista, éclatant comme celui d'une trompette. Nous fîmes appel aux gens qui passaient; beaucoup sympathisèrent avec nous, mais aucun ne put nous secourir d'une manière pratique. Pour finir un mécanicien se présenta — un homme qui travaillait dans un garage et connaissait tous les détails d'une auto. Immédiatement il trouva la cause du mal et y porta remède. Cet homme-là était au vrai sens du terme un consolateur, « celui qu'on appelle pour en être aidé; » car pour nous aider d'une façon efficace, il fallait non pas seulement une personne bienveillante cherchant à deviner ce qu'on devait faire, mais quelqu'un qui comprît le fonctionnement de l'appareil.
De nos jours, ne voyons-nous pas souvent des mortels découragés, sans ressource et peut-être sans espoir devant un problème qu'ils n'arrivent pas à résoudre — maladie, pauvreté, injustice, désaccord au foyer, chagrin causé par l'absence, épreuves inouïes amenées par la guerre? Maintes fois des gens bien intentionnés offrent leur assistance; mais au lieu d'être des aides pratiques, des consolateurs capables, ils se bornent à sympathiser avec leur prochain et peuvent tout au plus rendre service temporairement. Pour finir, il vient un consolateur — le Christ qui guérit et sauve — le Consolateur qui demeurera toujours avec nous et qui nous conduit dans toute la vérité. Comme le dit si bien Mary Baker Eddy (Christ and, Christmas, p. 27):
« A jamais présent, généreux et libre,
Le Christ apparaît dans la nuit;
Répandant sur vous et sur moi sa grâce,
Il nous apporte la santé. »
Aujourd'hui la Vérité, le Christ consolateur, manifesté par les enseignements de la Science Chrétienne, éclaire toutes les consciences enténébrées qui lui font accueil; il indique le chemin qui permet d'échapper aux pénibles images mentales que peut évoquer l'entendement charnel. Il nous commande d'arrêter, comme le ferait une sentinelle alerte, ces suggestions désastreuses qu'aucune loi ne soutient, et de leur demander en vertu de quoi elles prétendent agir. Il assure la victoire au soldat vigilant, car les armes que nous donne la Vérité sont « puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser les forteresses; » c'est avant tout une compréhension venue du ciel, nous faisant voir que les arguments du mal sont sans Dieu, sans cause, loi, présence ou puissance, et dès lors irréels.
De tout temps quelques philosophes ont, d'une façon plus ou moins théorique, associé le terme « irréel » à certains phénomènes de la matière; mais c'est Mary Baker Eddy, chrétienne éminente et scientifique, qui devait hardiment qualifier d'irréelles et d'illusoires toutes les choses dissemblables à Dieu, puis démontrer la vérité de cette thèse en guérissant la maladie comme on ne l'avait pas fait depuis l'époque des premiers chrétiens.
Tel homme au cœur sincère a-t-il encore des doutes parce qu'il ne voit pas en quoi les doctrines du Christ Jésus corroborent l'irréalité du mal enseignée par Mrs. Eddy? Qu'il se rappelle la femme infirme dont le Maître dit que Satan la tenait liée; qu'il médite aussi, dans l'Évangile de Jean, le remarquable passage où Jésus discute le problème du mal, ou de Satan. Le grand Maître déclare: « Il [le diable] a été meurtrier dès le commencement; et il n'a pas persévéré dans la vérité, parce qu'il n'y a point de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu'il est menteur et le père du mensonge. » La conclusion simple et logique doit être celle-ci: l'infirme que Jésus guérit n'avait point été frappée par Dieu, mais était la victime de Satan, d'un menteur; or ce qui procédait d'un menteur était sans doute un mensonge — en d'autres termes, une chose irréelle. Ce raisonnement est irréfutable. Le Consolateur, « l'Esprit de vérité » qui vient à notre aide et nous guérit, proclame tout d'abord l'infinie bonté de Dieu, le Principe, l'Entendement créateur, et l'éternelle harmonie de l'homme en tant qu'idée divine, impérissable. Alors, ayant gagné les hauteurs de la conscience spiritualisée, on peut, comme le dit un de nos cantiques, « prouver irréels les maux séculaires, » et goûter les fruits de la guérison.
Êtes-vous dans des régions lointaines où vous servez le Père et votre patrie parmi des scènes indescriptibles — discords, dévastation, horreurs de la guerre? Avez-vous soif de réconfort, aspirez-vous à la force, au soutien réels? A votre cœur pénétré de nostalgie, le Christ dit tout bas: « Voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde! » Il vous engage à détourner vos regards du faux écran où l'entendement mortel fait passer ses images; à rendre grâce de ce que le mal, étant une négation ou l'absence du bien, ne se produit pas vraiment dans le royaume de la réalité. Remerciez le Père de ce que vous entrevoyez cette vérité, fût-ce faiblement, et voyez ensuite s'éclaircir les brumes de l'erreur!
Mères, épouses, qui dans votre foyer solitaire veillez en luttant contre l'angoisse, la porte de votre penser s'ouvre-t-elle pour laisser entrer la douce et consolante lumière de la Vérité? Avez-vous découvert la précieuse recette que voici pour guérir la nostalgie: réconforter de son mieux les compagnons de route qui semblent loin du but et n'ont pas encore appris à marcher avec le Christ? Tous nous ferions bien de méditer ces lignes écrites par A. E. Hamilton, et que Mrs. Eddy cite à la fin de son ouvrage, Rétrospection et Introspection:
« Prie Dieu pour devenir habile
Dans l'art du réconfort;
Qu'à la sympathie tendre et pure
Ta vie soit consacrée.
Car le fardeau du mal est lourd,
Sur tous les cœurs il pèse;
Il faudrait des consolateurs
Inspirés par le Christ. »
