Aujourd'hui, l'on voit que si l'on veut nourrir ceux qui ont faim, il faut trouver des méthodes scientifiques pour cultiver les terres; de même pour cultiver la pensée, il faut des méthodes scientifiques, mais celles-ci n'auront une valeur permanente que si elles sont spirituellement scientifiques.
Pendant de longs siècles, les humains ont cru que les choses spirituelles sont affaire de foi — qu'on doit y croire sans les comprendre; mais maintenant, grâce à la lumière que la Science Chrétienne jette sur les Écritures, nous pouvons comprendre et prouver la Science du christianisme avec plus de certitude encore que la science de l'agriculture.
Comment nous y prendrons-nous pour appliquer les méthodes spirituellement scientifiques dans notre penser? Deux des prophètes, Osée et Jérémie, donnèrent à cet égard un précieux commandement lorsqu'ils dirent aux enfants d'Israël qui s'égaraient: « Défrichez-vous un champ nouveau. » Cet ordre énergique leur était adressé non pas en leur qualité d'agriculteurs, mais parce qu'ils avaient abandonné les voies spirituelles et choisi les voies matérielles; on les exhortait à se détourner du mal pour revenir à Dieu.
Une « friche » est une terre inculte, qui pourrait devenir productive. Peut-être l'a-t-on labourée, mais sans rien y planter, de sorte que toutes les mauvaises herbes peuvent y prendre racine et s'y développer à leur aise.
Y a-t-il dans notre terrain mental ou notre penser quelque chose qui réponde à cette description? Malgré tous les « labourages » donnés au cours de notre instruction et de notre éducation, notre pensée n'est-elle pas encore partiellement oisive, improductive, laissant croître à leur gré les mauvaises herbes — la crainte, l'intolérance, le fatalisme, l'égoïsme? Même si dans son ensemble notre penser accueille les semences de la Vérité, ne s'y trouve-t-il pas des coins en friche, où croissent rapidement les mauvaises herbes telles que la vaine critique des peuples et de leurs chefs, l'anxiété concernant les nouvelles de la guerre, l'alarme au sujet des impôts? Pour recueillir dans notre champ une bonne moisson, il nous faut être prêts à défricher ces parcelles incultes; il faut en arracher les mauvaises herbes et semer à leur place, dans tous les recoins de notre pensée, les graines productives et robustes de la Vérité.
Dans sa révélation de Dieu comme l'unique Entendement parfait, le bien sans limites, la Science Chrétienne nous apprend à défricher nos terres incultes, à déraciner les mauvaises herbes que notre négligence avait laissées s'étendre, à planter de bonnes graines dans notre jardin mental. Mrs. Eddy déclare, dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 260): « La Science révèle la possibilité d'accomplir tout bien. » Si nous travaillons avec joie et persévérance pour accomplir le bien selon la méthode scientifique qu'elle nous enseigne, nous pouvons en prouver la vérité.
L'auteur du présent article venait d'entreprendre l'étude de la Science Chrétienne lorsqu'elle apprit par expérience une précieuse leçon, montrant qu'il importait de défricher une terre inculte où s'étaient propagées les semences de la critique blessante. Avant de connaître la Science Chrétienne, elle avait pendant des années souffert de rhumatismes, causés aux dires du docteur par un excès d'acides. Une fois qu'elle étudia la Science Chrétienne, elle se rendit compte que les causes sont toujours mentales; aussi s'efforça-t-elle de découvrir où ces acides se formaient dans sa propre pensée. A la lumière de ce qu'elle apprenait touchant l'homme spirituel, elle vit bientôt que les remarques qui lui avaient paru fines, amusantes, décelaient un penser faux, mordant, acide. Lorsqu'elle s'efforça de voir l'homme tel que Dieu l'a créé, spirituel et parfait, et d'aimer réellement ses semblables, elle ne trouva plus aucun plaisir dans les critiques sans charité; et comme son penser se transformait, le rhumatisme fut guéri d'une manière complète et permanente.
Étudier, en s'attendant à de bons résultats, la Bible et Science et Santé, permet d'apprendre à distinguer les pensées fécondes d'avec celles qui sont stériles ou nuisibles. Chaque fois que nous détruisons une mauvaise pensée, que nous arrachons une mauvaise herbe d'antipathie, de crainte, d'impatience, de mollesse, nous favorisons le développement des bonnes semences produisant l'amour, le courage, la patience, la générosité. Ainsi pas à pas nous prouvons que l'homme est la ressemblance de Dieu.
Ceux qui passent près d'un beau jardin y prennent plaisir; de même, si nous cultivons scientifiquement le penser juste, ceux qui sont en contact avec nous ressentiront du bonheur spirituel, car ils entreverront la gloire de Dieu que nous exprimerons par la douceur, l'amour, la joie rayonnante.
Entreprenons donc de tout notre cœur la tâche qui consiste à défricher notre terre inculte; encourageons les autres à faire de même, jusqu'à ce que, comme l'exprime Mrs. Eddy (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 141), le monde entier « trouve son épanouissement dans la beauté spirituelle. »
