Avec quelle ferveur beaucoup d'humains prient aujourd'hui! En ces temps d'épreuve, des cœurs aimants ne cessent d'implorer Dieu pour ceux qui leur sont chers, soldats, aviateurs ou marins. Souvent ces prières ont pour mobile la crainte, car l'entendement mortel ne se lasse pas de suggérer la possibilité d'un malheur — blessure, santé compromise, perte des forces ou de la vitalité. A mesure que la guerre s'étend et que sa violence s'accroît, ceux qui comptent sur le pouvoir divin prieront avec toujours plus d'ardeur en pensant à la protection de leurs bien-aimés.
Mais dans bien des cas les prières de l'humanité sont creuses, dépourvues de substance spirituelle, parce qu'elles s'adressent « au dieu inconnu, » à un pouvoir supérieur qui n'est toutefois que faiblement compris. D'autres prières sont inspirées par la foi basée sur une certaine perception de ce que le tendre Père fait pour Ses enfants. D'autres encore sont inspirées par une vraie compréhension de la nature divine: l'on a saisi le pouvoir et la présence de Dieu, l'on a vraiment perçu la nature spirituelle de Sa création, de l'homme et de l'univers, et le rapport unissant l'homme à Dieu, au Principe de l'être.
La prière de la compréhension spirituelle est celle du Scientiste Chrétien. Tous ceux qui comprennent les enseignements de la Science Chrétienne peuvent prier ainsi, car cette Science met en lumière la nature de Dieu, montre clairement Son omniscience, Sa toute-puissance, Son omniprésence, fait ressortir Sa perfection et déclare que l'homme réel est l'exacte réflexion de Dieu. Ainsi la Science Chrétienne révèle cette profonde vérité: l'homme réel est spirituel, parfait. De cette manière elle établit sur une base absolument correcte, donc absolument stable, la foi de ceux qui comprennent ses enseignements. Grâce à cette compréhension, ils perçoivent que l'homme, reflet de Dieu, est toujours parfaitement protégé et n'est jamais en péril. De plus, mises en pratique, la compréhension et la foi qu'inspire la Science divine guériront chez le disciple les conditions pénibles ou douloureuses, les maux qui semblent indiquer l'imperfection.
Dans bien des passages, la Bible mentionne le pouvoir de Dieu, capable de protéger et de guérir. Voici par exemple un verset d'Ésaïe (59:1): « Non, la main de l'Éternel n'est pas trop courte pour délivrer, ni son oreille trop dure pour entendre. » Le divin pouvoir protecteur n'est pas limité: la puissance de Dieu est infinie, car Il est Tout-en-tout. Par la suite, les humains reconnaîtront cette grande vérité. Une fois éclairés, ils se demanderont: Quelles sont les conséquences du fait que Dieu est Tout-en-tout? Comme ils l'apprendront, cela signifie qu'en réalité rien n'existe qui soit dissemblable à Dieu, au bien. La totalité divine implique que le prétendu contraire de Dieu, de l'Esprit, du bien, n'a pas d'être réel, pas d'existence véritable; que la matière ou le mal sont sans réalité. Cette doctrine est essentielle en Science Chrétienne, et quiconque s'en écarte se prive dans une grande mesure de la protection et des guérisons qu'elle assure.
La croyance à la réalité de la matière; la croyance que nous vivons dans la matière, que l'intelligence et la vie en dépendent — voilà certes la cause de toutes les peines qu'éprouvent les mortels. Tout le péché du monde, toutes les souffrances qui en résultent, sont dus à la croyance que la matière est réelle. Reconnaître ceci grâce à la Science Chrétienne, qui fait comprendre la totalité et la perfection de l'Esprit, c'est perdre la fausse conscience d'après quoi la matière et le mal seraient réels; dès lors on est mieux protégé mentalement contre les machinations du mal où qu'elles paraissent s'exercer — fût-ce sur le champ de bataille.
A la page 154 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, Mrs. Eddy déclare: « La Science de toute guérison se fonde sur l'Entendement — le pouvoir de la Vérité sur l'erreur. » Dans la mesure où l'on reflète l'Entendement, où l'on comprend la Vérité, on surmonte l'erreur, quelle que soit la forme dont elle prétende se revêtir. On en a mainte et mainte preuve dans la pratique de la Science Chrétienne. Que de personnes ont eu recours à la Science Chrétienne alors qu'elles étaient épuisées, malades, abattues! Elles ont étudié ses livres de texte, la Bible et Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy; à leur tour elles ont découvert le fait que Dieu est tout, que la matière ou le mal sont sans réalité; en conséquence elles ont été guéries. Parce que la Science Chrétienne est scientifique, on peut la mettre à l'épreuve; et ce qui en prouve notamment l'authenticité, c'est la guérison qui se produit lorsque avec une humilité complète, les humains en détresse appliquent ses vérités. Mais rappelons-nous ceci: la Science Chrétienne n'enseigne pas qu'il suffise d'une foi aveugle pour guérir les malades. Il faut que la foi repose sur la compréhension, il faut saisir, grâce à la Science Chrétienne, la nature de Dieu et de Sa création.
« C'est l'esprit qui vivifie, » disait Jésus; « la chair ne sert de rien. » L'humanité a grand besoin d'être spirituellement vivifiée, afin que les hommes puissent prier d'une manière scientifique et correcte, vaincre la matérialité, s'assurer la protection et la guérison. Ces progrès spirituels sont aujourd'hui plus nécessaires que jamais, pour que nos prières soient efficaces. Sans cesse nous devons soutenir spirituellement tous ceux qui jusque dans les régions les plus distantes, luttent pour la liberté. Nous devons faire tout notre possible pour les protéger contre les assauts de l'égotisme arrogant, du vil matérialisme, de la licence qui méprise les lois. Nous y parviendrons si nous prions d'un cœur sincère, si la vérité spirituelle pénètre notre pensée et que l'intelligence spirituelle éclaire notre foi.
La Science Chrétienne a révélé Dieu et Son univers. Elle a fait connaître le rapport unissant l'homme à Dieu. Comme l'écrit notre révérée Leader (Miscellaneous Writings, p. 134): « Celui qui demeure dans la lumière éternelle est plus grand que les ombres, Il protégera les Siens et les guidera. » Voilà ce que nous pouvons prouver dans la mesure où nous comprenons la nature de Dieu et de l'homme.
