Les commandements que Jésus le Christ donnait à ses disciples étaient non seulement pour eux et pour leur époque, mais pour tous les hommes. Les ordres du Christ marchent toujours de pair avec le pouvoir qui permet de leur obéir: cette force les accompagne et les soutient. A ceux qui le suivaient, le Maître ne demandait pas une seule chose qu’il n’eût d’abord accomplie lui-même, en sa qualité de Conducteur. Ses démonstrations prouvaient la possibilité présente des réalisations pour ceux qui comme lui comprenaient la volonté divine et s’y soumettaient. « Buvez-en tous! » dit-il après avoir pris la coupe de communion. Quelle était cette coupe qu’ils devaient boire, et qu’est-ce que cet acte impliquait?
A la page 35 du livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy déclare: « Notre coupe est la croix. Notre vin est l’inspiration de l’Amour, le breuvage que but notre Maître et qu’il engagea ses disciples à boire. »
Notre coupe nous paraît-elle quelquefois bien lourde? Nous prometelle apparemment non la joie mais les peines, les périls, les difficultés, les tentations? Alors souvenons-nous qu’on trouve dans cette coupe le vin de l’inspiration; elle rend possible la communion avec l’Esprit, qui fera pour nous ce qu’elle a fait pour notre Maître. Par son moyen nous pourrons vaincre, car elle nous apporte le pouvoir, l’assurance du vrai succès.
Sommes-nous tentés de prendre la coupe, d’en boire quelque gorgées, puis de la poser parce que les obligations nous paraissent trop lourdes, le sacrifice trop grand? Pourtant nous devons obéir. Ce n’est qu’en buvant toute la coupe que nous nous réveillerons du mesmérisme qui ne veut pas abandonner certaines craintes, certains désirs longtemps entretenus; ainsi nous sortirons du matérialisme, et cette résurrection nous rendra sensible la suprématie de l’Esprit révélée par le Christ.
« Les promesses seront accomplies, » écrit notre Leader, à la page 55 du livre de texte. « Le temps de la réapparition de la guérison divine est de tous les âges; et quiconque mettra son tout terrestre sur l’autel de la Science divine, boira dès à présent de la coupe du Christ, et sera doué de l’esprit et du pouvoir de la guérison chrétienne. » Voilà donc ce qu’implique se charger de la croix, obéir à cet ordre du Maître: « Buvez-en tous! »
A la lumière de la Vérité, déposer sur l’autel de la Science divine tous les trésors terrestres ne constitue point un sacrifice mais une délivrance. Cela signifie qu’au lieu des choses temporelles incertaines, fertiles en afflictions, l’on verra paraître ce qui est éternel, digne de confiance, riche en joies. Renonçant d’une manière complète et totale aux concepts fragiles, illusoires, nous trouvons l’Esprit et la force qui correspondent à la Vie. Dans ce sens-là, en perdant l’on trouve, comme Jésus l’a promis.
Sur l’autel de la Science, on ne sacrifie jamais rien qui soit vrai ou réel, mais seulement des choses irréelles et sans valeur; si nous sommes prêts à renoncer aux possessions, aux ambitions, aux désirs et même aux affections mortels, nous obtiendrons la force, la paix, la guérison de l’égoïsme et de toutes nos craintes. Les efforts que le Christ Jésus exigeait des hommes devaient leur apporter une récompense infiniment plus grande que ce qu’ils étaient appelés à laisser derrière eux.
Dans ces années d’épreuve et de conflits, beaucoup ont dû sacrifier tous leurs biens terrestres; mais plusieurs ont compris que c’était un gain plutôt qu’une perte, le chemin de la victoire et non des échecs; ayant pris la coupe, ils y ont trouvé l’inspiration, la compréhension, la communion spirituelle que ne leur avaient jamais apportées les richesses du monde.
Ils ont appris qu’ils peuvent se charger de la croix; que malgré les apparences, la coupe n’est jamais si lourde qu’on ne puisse la porter à ses lèvres. Son vin nous ranimera, nous soutiendra. Celui qui dirige sa vie d’après la Science divine sera sans crainte. Il saura qu’il marche sur la route de l’Esprit, de la force, qui fait de chaque épreuve une victoire; dans toutes les circonstances il trouvera le moyen de triompher.
A la page 211 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy déclare: « Notre Maître disait: “Il est vrai que vous boirez ma coupe.” Jésus attaqua les citadelles du péché et fut en paix avec Dieu. Avec des actions de grâces, il but sa coupe et dit à ceux qui le suivaient: “Buvez-en tous!” — que chacun de vous la boive jusqu’à la lie. »
Les Scientistes Chrétiens comprennent pourquoi les actions de grâces et l’eucharistie marchent de pair. En buvant la coupe que Jésus le Christ recommandait à ses disciples, ils s’aperçoivent, même au sein des conflits et des batailles, que cette paix n’a point été troublée, car elle est de Dieu, avec Dieu. Ils apprennent et prouvent avec une confiance toujours plus grande le fait suivant: les hommes doivent commémorer par l’obéissance non pas la mort ou la destruction d’une chose précieuse, mais l’éternelle élimination de ce qui lutte contre Dieu. L’œuvre que Jésus accomplit pour l’humanité lorsqu’il vainquit progressivement le mal; l’œuvre à laquelle tous les humains sont appelés — doit s’interpréter à la lumière non de la perte mais du gain; il faut y chercher l’inspiration du divin Amour plutôt que les effets d’une haine aveugle.
Renoncer à tout ce qui constitue le moi mortel afin de boire dès maintenant à la coupe du Christ, c’est la tâche que les hommes entreprendront avec zèle lorsqu’ils se rendront compte qu’ainsi seulement l’on échappe à la crainte, aux afflictions, aux maladies, à la mort; qu’ainsi l’on parvient à l’esprit de force et de Vérité.
A ceux qui marchaient sur ses traces, Jésus disait: « Ne crains point, petit troupeau; car il a plu à votre Père de vous donner le royaume. » Ce royaume, nous pouvons le posséder; et dans la conscience d’une souveraineté intérieure que nulle pensée mortelle ne peut envahir ou mettre en péril, la coupe des peines disparaît. Elle fait place au vin de l’inspiration, de l’intelligence spirituelle, à la communion dont on est éternellement conscient, à l’union avec l’Amour et la Vérité.
