The Journal of Christian Science fit son apparition le 14 avril 1883; dans ce premier numéro, Mary Baker Eddy, qui en était la Fondatrice et la Rédactrice, appelait la nouvelle publication « un Journal indépendant destiné à la Famille, pour encourager la Santé et la Moralité; » en tête de ses colonnes, elle plaça cette vigoureuse déclaration de l’apôtre Paul: « Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont point charnelles, mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser les forteresses. »
Voilà certes une lumière sur laquelle peut se guider quiconque s’est enrôlé pour servir notre grande Cause. Le Scientiste Chrétien trouve la force et le courage s’il se rappelle en toute occasion que la vérité qu’il déclare est vraiment puissante, « par la vertu de Dieu, pour renverser les forteresses. » Parfois tel jeune disciple hésite à traiter en Science une personne qui lui demande de l’aide: il allègue que sa compréhension de la vérité curative est encore faible et que son travail métaphysique n’aurait peut-être pas le pouvoir de vaincre l’erreur. Ces arguments montrent qu’on ignore la nature de la précieuse activité spirituelle qui constitue le traitement par la Science Chrétienne.
Quiconque étudie cette Science se trouvera bien de lire et d’étudier fréquemment les instructions claires et nettes que donne Mrs. Eddy dans Rudiments de la Science divine, et surtout le texte répondant à cette question: « Comment devrais-je entreprendre de démontrer la Science Chrétienne en guérissant les malades? » Écoutez par exemple la lumineuse déclaration contenue dans le premier paragraphe (p. 8): « Sois honnête, sois loyal vis-à-vis de toi-même et d’autrui; il s’ensuivra que tu seras fort en Dieu, le bien éternel. Guéris par la Vérité et l’Amour; il n’y a point d’autre guérisseur. » Puis, à la page suivante, notre Leader expose cette importante vérité: « La puissance spirituelle d’une pensée scientifique et juste, sans effort direct, sans argument oral ou même mental, a maintes fois guéri des maladies invétérées. » Mrs. Eddy nous fait donc voir que la guérison chrétienne se produit lorsque le Christ, la Vérité, vient à la conscience humaine. Ce qui guérit, c’est non pas un homme mortel, soit fort soit faible, mais bien la Vérité.
La vérité n’est-elle pas comparable à la lumière? Celle-ci chasse inévitablement les ténèbres, et la vérité détruit l’erreur. La lumière correspond au pouvoir; les ténèbres, à l’impuissance. La vérité est donc la force, puissante, « par la vertu de Dieu, pour renverser les forteresses. » L’on attribue à Joseph Conrad cette observation pénétrante: « Donnez-moi le mot juste et l’accent qu’il faut, et je soulèverai le monde. » Avec quelle force, quelle confiance le guérisseur chrétien peut faire face aux ennemis,— péché, maladie, désastre,— s’il a pour arme la radieuse vérité concernant Dieu et Son image, l’homme! Les forteresses s’écroulent, les lois que soutient la médecine sont renversées, les craintes traîtresses prennent la fuite.
Le soldat-métaphysicien sait qu’il a pour seul ennemi l’ignorance, les ténèbres, donc l’absence hypothétique et non pas la présence de quelque chose. Le mot « malaise » indique l’absence d’aise ou d’harmonie. Un mensonge est une négation de la vérité. Avec quel calme, quelle assurance nous remédions à l’obscurité, à l’absence de lumière! Nous ne prévoyons là ni lutte, ni résistance, ni longs efforts nécessaires pour supprimer les ténèbres. Nous savons ce qui arrivera dès que brillera la lumière. Puissent tous ceux qui se disent Scientistes Chrétiens aborder avec cette confiance née de la vérité les problèmes de maladies ou d’autres discords!
Au chapitre dix-sept de I Samuel, nous avons un récit bien connu qui se trouve être à la fois un chef-d’œuvre littéraire, une scène dramatique, un éloquent sermon. Dans ces pages, la force et le triomphe de la Vérité sont exposés d’une manière à la fois frappante et riche en inspiration. Le champion des Philistins, Goliath de Gath, « qui avait une taille de six coudées et un empan, » c’est-à-dire plus de trois mètres, remplissait de terreur les Israélites par le défi qu’il leur adressait, leur disant de choisír un des leurs pour se mesurer avec lui. Tout lecteur de la Bible connaît cette histoire dramatique; il se rappelle que David, un berger « tout jeune, blond et beau de visage, » offrit de lutter contre le géant; que le roi Saül voulut d’abord l’en dissuader, mais finit par le lui permettre, en insistant pour que David revêtît l’armure royale. Ici se place un fait qui mérite d’être relevé. Portant l’armure de Saül, David se mit en marche, mais s’arrêta bientôt. Comme on peut le penser, cet équipement n’était pas à sa taille, et il eût été absurde de croire qu’il pouvait affronter en se servant des mêmes moyens que lui, un colosse exercé à la guerre dès sa jeunesse. Car David n’avait point fait l’épreuve de ces armes matérielles, tandis qu’en mainte occasion, il avait démontré la valeur des directions et du secours spirituels. Il quitta donc la lourde armure, reprit son bâton, et la fronde à la main, s’avança contre l’ennemi.
Ce simple tableau suggère de précieuses leçons. Le disciple qui prend comme bâton la Parole de la Vérité et qui en fait son seul appui ne chancellera point. Quiconque a recours aux idées de l’Entendement pour lui fournir des armes n’ira pas combattre l’erreur selon les méthodes matérielles dont elle a fait choix. A vues humaines, David était bien moins fort que le Goliath charnel; mais avec les armes de la Vérité, il vainquit facilement l’erreur. « Tu viens contre moi avec l’épée, la lance et le javelot; mais moi, je viens contre toi au nom de l’Éternel des armées, » s’écria le jeune berger, défiant son adversaire; puis il prononça ces paroles où se marque l’assurance du triomphe: « Toute cette multitude verra que l’Éternel n’a pas besoin de l’épée ni de la lance pour donner la victoire; car l’Éternel est le maître du combat et il vous livrera entre nos mains. » Et David put abattre l’ennemi d’Israël en lançant une seule pierre bien dirigée — comparable à une déclaration claire et nette de la vérité.
Les suggestions de maladie ont-elles pris dans votre cas les proportions d’un Goliath? Un vilain terme médical vous fait-il trembler? Quelque Saül bien intentionné insiste-t-il pour que vous ayez recours aux médicaments et combattiez la matière par la matière? Alors suivez l’exemple de David; rappelez-vous bien vite les preuves que vous avez eues concernant la sollicitude divine, et sans plus compter sur les méthodes matérielles, avancez hardiment à la lumière d’une ferme confiance dans la Vérité. L’on a pu dire avec raison: « La vérité par laquelle les hommes sont affranchis, c’est la grande vérité que l’homme est libre! » Le Goliath, le tableau de péché, de discord ou de maladie que vos yeux voient, est un imposteur, une supposition que le bien est absent. Prenez dans votre gibecière — votre compréhension de la Science — une pierre, une réalisation de la toute-présence et de la puissance de Dieu, du bien, du divin Principe, de l’Amour; sachez que l’omnipotence accompagne vos déclarations de la vérité; ne sont-elles pas en effet « puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser les forteresses »? Votre traitement est un bon traitement; il ne saurait être renversé, car les ténèbres ne déplacent pas la lumière. « Nous n’avons pas de puissance contre la vérité; nous n’en avons que pour la vérité, » dit saint Paul. C’est là une pensée bien encourageante, dont on peut rapprocher cette belle exhortation que Mrs. Eddy adresse à ceux qui la suivent (Christian Healing, p. 16): « O Scientistes Chrétiens, vous qui avez nommé le nom de Christ dans son sens le plus élevé, restez fidèles à vos déclarations, reflétez en abondance l’Amour et la Vérité; car à moins d’agir ainsi vous ne démontrez pas la Science de la guérison métaphysique. La Vie et l’Amour incommensurables viendront occuper vos affections, s’approcheront de votre cœur et de votre foyer, si vous touchez ne fût-ce que le bord du vêtement de la Vérité. »