J'ai été élevée dans une famille profondément religieuse, et pendant mon enfance et mon adolescence je passais presque toute la journée du dimanche à l'église. Quand il me fallut choisir une carrière, je voulus devenir garde-malade, car je désirais beaucoup servir le genre humain. Après une période de préparation, j'obtins en effet mon diplôme. Pendant plusieurs années j'exerçai ma profession, soit auprès d'une seule personne soit dans des établissements publics ou privés.
Mais en 1993, au début du printemps, je tombai malade et il me fallut quitter ma place. Les économies que j'avais faites étaient devenues des crédits gelés, et comme je n'avais pas de chez-moi je ne tardai pas à être extrêmement découragée. Dans l'établissement où j'avais travaillé, les médecins s'occupèrent de moi avec sollicitude, mais mon état ne fit qu'empirer physiquement et mentalement. Au bout de quelques mois, avec mon consentement, on m'envoya dans un asile d'aliénés.
J'étais malade depuis une année lorsque par un jour de printemps, l'on me conduisit au jardin. Depuis bien longtemps je n'avais pas vu une aussi belle journée. L'herbe était d'un vert tendre, les arbres se couvraient d'une dentelle de feuilles, et le ciel d'un bleu limpide faisait ressortir toute cette beauté. On m'avait installée dehors, et en regardant autour de moi je pensai: « Ce monde est vraiment beau, et certains disent qu'un Dieu d'amour est la source de tout ce que nous voyons. Si c'est vrai, comment un Dieu qui est Amour peut-Il décréter qu'une de Ses créatures soit mise de côté et devienne une non-valeur, surtout si elle désire tellement se rendre utile? Il doit y avoir quelque chose qui n'est pas en règle. » Alors le « son doux et subtil » sembla me dire: « Pourquoi ne pas avoir recours à la Science Chrétienne? » Cette pensée me surprit, et je n'y trouvai pas d'autre réponse que: « Eh bien! pourquoi pas? »
Je me rappelai vaguement que mon frère avait envoyé à l'asile Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, pour que je puisse le lire, mais qu'on ne m'avait pas remis ce livre. Aussi quand on m'eut ramenée dans ma chambre et que les docteurs firent leur visite, je demandai ce livre et on me l'apporta.
J'eus presque peur d'ouvrir ce livre, car pendant ma jeunesse j'avais eu de grands préjugés contre la Science Chrétienne; mais les premières paroles que je lus furent celles-ci (Préf., p. vii): « Pour ceux qui s'appuient sur l'infini et qui en font leur soutien, aujourd'hui est gros de bienfaits. » Quelle proclamation, quel espoir! Dans cet asile d'aliénés, « aujourd'hui » pouvait être « gros de bienfaits » ! Cela semblait trop beau pour être vrai. Je continuai ma lecture, pour autant que mes forces me le permettaient, ne lisant que peu à la fois. Le chapitre sur la Prière me parut la plus belle dissertation que j'eusse jamais lue sur ce sujet, et en même temps la plus pratique.
Mais à quoi devais-je m'attacher? Comment la simple lecture d'un livre pourrait-elle guérir un corps malade? A l'instar des Macédoniens, j'implorais mentalement l'aide d'un apôtre, d'un nouveau Paul qui viendrait me « secourir. » Il me semblait que toute seule je n'arriverais pas à saisir la vérité qui guérit. Parfois j'étais si découragée que je n'ouvrais pas mon livre pendant des jours; puis j'y revenais, n'ayant pas d'autre ressource.
Au bout de plusieurs mois, mon état physique n'avait guère changé. Mais un jour je trouvai, à la page 203 de Science et Santé, cette phrase qui me frappa beaucoup: « Si l'on comprenait Dieu, au lieu de simplement croire en Lui, cette compréhension établirait la santé. » Ceci me donna un point de départ, car je vis que j'avais simplement cru en Dieu, comme le faisaient une foule d'autres personnes; je n'avais nullement compris Dieu. Dès lors je ne me préoccupai plus du tout de mon état physique; le fait que j'étais dans un asile ne me parut avoir aucune importance. Ce qui me paraissait grave, c'est que je n'avais aucune compréhension de Dieu, mais je savais qu'en continuant mes recherches j'atteindrais cette compréhension grâce à l'étude sérieuse de la Bible et du livre de texte Scientiste Chrétien.
A partir de ce moment, les choses changèrent. A mon réveil le matin je ne me disais plus: « Encore un jour à passer dans ce terrible endroit! » Immédiatement je prenais le livre de texte et je commençais à lire, heureuse d'en avoir le temps avant qu'il faille me lever. Les gardes semblaient plus aimables qu'auparavant; les médecins s'intéressaient davantage à moi. Un jour le directeur vint me dire que je pourrais bientôt quitter l'établissement, car j'avais fait des progrès magnifiques. Très bienveillant, il attribua ma guérison à l'étude de la Science Chrétienne. Et pour confirmer ma guérison, il me permit de quitter l'établissement toute seule, tandis que d'habitude on exigeait que le patient soit accompagné par la personne qui répondrait de lui pendant l'année suivante. Je pris le train pour me rendre chez une parente habitant à plus de six cents kilomètres.
Tout ceci me semble avoir été un rêve, et vraiment ce ne fut pas autre chose — un rêve de vie dans la matière.
Je n'arriverais pas à dire toutes les bénédictions que j'ai eues depuis cette époque-là. Je suis très reconnaissante d'avoir été si admirablement guérie. Mais j'apprécie davantage encore le changement d'attitude mentale et le bonheur qu'il m'apporte chaque jour. La Bible est devenue pour moi un livre nouveau, que je puis comprendre. Chaque jour je puise dans ses trésors. Je peux vraiment dire: « Pour moi, je sais que mon Rédempteur est vivant. » Ce qui m'est arrivé ressemble à une résurrection; « les choses vieilles sont passées; voici que toutes choses sont devenues nouvelles. » Chaque jour je m'écrie: « Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable! » — le don de la Science Chrétienne, que Mary Baker Eddy a découverte et révélée à notre époque.
Clinton (Illinois), États-Unis.
