Dans ce numéro-ci, Le Héraut de la Science Chrétienne contient un article qui parle d'un livre extraordinaire — un livre dont la lecture attentive a secouru des milliers de personnes, calmant les souffrances, détruisant les racines de la maladie, et dans d'innombrables cas apportant la paix de l'âme.
Au chapitre dix, l'Apocalypse de saint Jean nous parle d'un ange « environné d'une nuée, sur la tête duquel était l'arc-en-ciel;... il avait en sa main un petit livre ouvert. » Sans hésitation, les Scientistes Chrétiens vous diront que Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, doit correspondre à ce « petit livre »; en effet, ne leur a-t-il pas apporté le message angélique et libérateur, la promesse d'une victoire sur le mal, arc-en-ciel d'espoir et de joie pour la grande famille humaine? Comme l'expose clairement l'article déjà mentionné, il est souvent arrivé qu'au milieu des souffrances et de la détresse, la lecture persévérante de Science et Santé et la méditation des vérités que contient ce livre aient apporté le soulagement et la guérison.
D'aucuns diront: Comment cela se peut-il? Nous comprenons qu'un livre plaise aux lecteurs ou qu'il les instruise, les éclaire; mais comment son message pourra-t-il par exemple faire disparaître l'inflammation qui tourmente le corps, ou couper un accès de fièvre? Tel Scientiste Chrétien répondrait que ce remarquable volume, Science et Santé, affirme la vérité spirituelle concernant Dieu et l'homme; or la Vérité a toujours eu pour résultat de détruire son contraire, l'erreur; il n'est donc pas étonnant que les ténèbres se dissipent quand resplendit la lumière de la Vérité.
Les Scientistes Chrétiens s'associent de tout cœur à cette grande déclaration de l'apôtre: « Voici le message que nous avons entendu de Lui et que nous vous annonçons, c'est que Dieu est lumière, et qu'il n'y a point en Lui de ténèbres. » Comme suite à ce glorieux théorème, nous pouvons déclarer que Dieu étant le bien infini, il n'y a point en Lui de mal; que parce qu'Il est l'Ame harmonieuse, il n'y a point en Lui de douleur, de maux, de malaise. Pour le sens qui souffre, cette conviction céleste est comme une ondée bienfaisante qui tempérerait les chaleurs de l'été. Voici comment s'exprime Mrs. Eddy dans un poème riche en inspiration, cher à tous les vrais Scientistes (Poems, p. 12):
« Le cœur, harpe muette, attend
Le chant divin;
Il vient, grave et doux, apaisant
L'âpre douleur.
« Lorsqu'il vibre, il éveille en moi
Les pensers purs,
Anges illuminés de foi,
Remplis d'amour. »
Dieu étant bon, Il a créé un univers harmonieux, où la souffrance n'existe pas; et cette heureuse vérité est le chant, l'accord céleste qui doit apaiser « l'âpre douleur, » élever la pensée humaine jusque dans les sphères de la sérénité spirituelle. Avec une pénétration merveilleuse, notre Leader interprète spirituellement certaines paroles du Christ Jésus qui paraissaient souvent obscures aux mortels. En une certaine occasion, le grand Conducteur, parlant à ses disciples, tâchait de leur faire voir quelle est la première condition requise pour guérir selon le Christ. A ce sujet, Mrs. Eddy nous donne, dans Science et Santé (pp. 399, 400), l'explication suivante: « Notre Maître demanda: ‟Comment quelqu'un pourrait-il entrer dans la maison d'un homme fort et piller son bien, s'il n'avait auparavant lié cet homme fort?” En d'autres termes: Comment puis-je guérir le corps sans commencer par le soi-disant entendement mortel qui gouverne directement le corps? Une fois que la maladie est détruite dans ce soi-disant entendement, la crainte de la maladie a disparu et par conséquent la maladie est complètement guérie. L'entendement mortel est “l'homme fort” qu'il faut subjuguer avant que son influence sur la santé et les mœurs puisse être détruite. Cette erreur vaincue, nous pouvons dépouiller “l'homme fort” des ses biens, — c'est-à-dire du péché et de la maladie.»
Ils se comptent par milliers, par dizaines de mille ceux qui peuvent dire qu'en s'attachant avec intelligence à cette importante règle métaphysique, ils ont obtenu la guérison d'une maladie. Avant tout, il faut lier l'homme fort. Celui qui souffre s'écrie-t-il que la douleur est dans telle partie du corps, peut-être dans son bras? Surveillons d'abord l'entendement charnel, avec ses suggestions de crainte et de lois fallacieuses. Nous lions « l'homme fort » quand nous réalisons la présence et le pouvoir du seul Entendement, de la conscience harmonieuse qui ne tolère point la crainte, l'angoisse, le malaise ou d'autres maux. Le mot douleur est synonyme de « peine, » terme qui s'apparente à « pénalité, » « punition. » Or l'enfant de Dieu n'encourt rien de pareil. La douleur ne peut sembler présente que si « l'homme fort » n'est pas lié — si le mesmérisme qui fait croire qu'on vit dans les sensations d'un corps matériel n'est pas en voie de disparaître devant la lumière de la Vérité.
Lier l'homme fort! Oui, même si les arguments de douleur paraissent forts et persistants, Dieu, notre tendre Père, notre secours dans la détresse, a bien plus de pouvoir. A l'instant même Sa parole, « Silence! apaise-toi! » peut calmer les vagues, apaiser le trouble des sensations matérielles. Un homme à qui l'on demandait comment il allait s'écria: « Je passe par un enfer! — Eh bien, continue d'avancer, ne reste pas dans un lieu pareil, » répliqua son ami, qui désirait lui venir en aide. Si vous traversez les eaux des souffrances physiques et que pour le moment vous ne sembliez pas obtenir la compréhension qui lie l'homme fort, continuez d'avancer — attachez-vous à la Vérité, et vous entendrez de nouveau ce message encourageant qui vous fortifiera: « Ma grâce te suffit. » Dieu, le divin Amour, soutient à jamais Son enfant; Il apaisera « l'âpre douleur, » aussi sûrement que le soleil estival dégèle un terrain longtemps durci par le froid.
Assurons-nous cependant que nous désirons voir lier non pas seulement le sens qui souffre, mais « l'homme fort » que représentent l'égoïsme, l'opiniâtreté, la croyance que les sensations matérielles procurent le vrai bonheur ou la félicité durable. Si nous nous attardons dans le domaine de l'homme fort, — de l'entendement charnel, — cherchant et goûtant ses fruits suspects, éphémères, ne nous étonnons pas de voir apparaître le serpent de la douleur. Depuis l'époque d'Adam et d'Éve, les humains ont toujours trouvé des serpents sous l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Lions l'homme fort! Au nom d'un Dieu juste, bon, plein d'amour, dénonçons l'imposteur, l'entendement mortel qui veut faire croire qu'il est puissant, actif; détournons-nous de ses suggestions diaboliques, inadmissibles, pour nous attacher aux faits harmonieux de l'être. Remercions Dieu de ce que la douleur ne se présente pas dans le royaume de l'Ame, où règnent actuellement la paix, l'ordre, le clame. Rendons-Lui grâce de ce que Satan est lié, la fausse loi confondue; de ce que le Principe est souverain, le bien toujours triomphant. Que dit notre Leader inspirée, l'auteur de Science et Santé, concernant l'harmonie qui doit lier le mal, apaiser l'âpre douleur (p. 568): « Pour la victoire remportée sur un seul péché, nous rendons grâces, et nous magnifions l'Éternel des Armées. Que dirons-nous alors de la victoire définitive remportée sur tout péché? Le chant le plus haut, le plus doux qui soit jamais monté aux cieux, s'élève aujourd'hui plus clair, et plus proche du grand cœur du Christ; car l'accusateur n'est point là, et l'Amour fait entendre ses accords éternels et primordiaux. »