Nombreux sont aujourd'hui ceux qui doivent acquérir un sens plus spirituel du chez-soi, et protéger leurs pensées contre les croyances matérielles de perte ou de destruction. L'on ne trouve guère de personnes pour prétendre qu'un bâtiment suffise à constituer un chez-soi; les matérialistes eux-mêmes admettent que les pensées de ses habitants donnent au foyer son caractère. Le vrai sens du chez-soi renferme toujours des qualités comme la bienveillance, la bonté, la foi, la compréhension.
A la page 269 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy déclare: « La métaphysique résout les choses en pensées, et remplace les objets des sens par les idées de l'Ame. » Au paragraphe suivant, elle ajoute: « Ces idées sont parfaitement réelles et tangibles pour la conscience spirituelle, et elles ont cet avantage sur les objets et les pensées du sens matériel, — elles sont bonnes et éternelles. »
Dans II Corinthiens, Paul nous donne cette assurance: « Nous savons que si notre demeure terrestre dans cette tente est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui vient de Dieu, une maison éternelle, qui n'a point été faite par la main des hommes. » Ces passages font voir que notre vraie home consiste en idées qui reflètent l'Entendement, Dieu, et sont comprises dans l'homme. Sentir la présence de Dieu, du divin Amour, c'est être vraiment chez soi; or la conscience de Dieu, du bien, n'est pas resserrée dans un lieu matériel: elle est omniprésente.
Sans doute, Jésus avait une admirable compréhension du vrai home, impersonnel, indépendant des lieux, mais assurant un bonheur parfait. Le Maître ne se laissait jamais décevoir par le faux sens de place, de possession, de parenté. Au chapitre trois, l'Évangile selon saint Marc rapporte que « Jésus entra dans une maison avec ses disciples; et la foule s'y rassembla de nouveau. » Le Maître consacrait toutes ses journées à la guérison, à l'enseignement. Mais ce nouveau ministère suscitait l'opposition des scribes. Bientôt aussi, ses proches — ses frères et sa mère — crurent devoir se rendre devant la maison où il était et le faire appeler; mais Jésus, reflétant l'infinité de l'Amour, déclara: « Quiconque fait la volonté de Dieu est mon frère, ou ma sœur, ou ma mère. »
Comme son ministère prenait toujours plus d'ampleur, Jésus allait de lieu en lieu, faisant le bien. « Le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête, » dit-il un jour. Pourtant, à la lumière de la Science Chrétienne, nous ne pouvons penser que Jésus fût sans foyer. Sa parabole de l'enfant prodigue illustre le fait que l'homme est inséparable du Père, du divin Principe, et reflète tout ce qui constitue la plénitude de l'Entendement. Sachant que le home spirituel est la seule réalité, Jésus possédait toujours ce qui constitue le foyer véritable, sa paix et sa permanence; aussi pouvait-il consoler et sauver tous ceux qui avaient recours à lui.
Par l'étude et l'application de la Science Chrétienne, nous pourrons également saisir le pouvoir spirituel et prendre conscience de la demeure qui ne saurait être envahie ou détruite — asile que révèle la prière. La substance de cette maison, c'est l'Esprit impérissable; ses fondements sont l'Amour infini que rien n'ébranle; ses murailles sont le salut; l'harmonie de la Vérité est sa porte toujours ouverte. La Science Chrétienne publie le salut, car elle révèle la vérité concernant tout ce qui existe réellement; et lorsque nous connaissons le vrai, l'erreur à cet égard se trouve exclue, puisque nous ne pouvons savoir ou éprouver des choses qui ne soient pas dans la conscience de la Vérité. Le fait est que Dieu est bon, le seul Entendement, la substance et la Vie unique.
D'aucuns demanderont: Comment cette connaissance de la Vérité peutelle protéger un chez-soi matériel? En fait, les idées spirituelles, cultivées et mises en pratique, sont une loi de bien-être et de protection pour tout ce dont nous sommes conscients. Notre vrai home, c'est notre compréhension de Dieu; il est toujours là où nous sommes; nous ne saurions en être séparés, car c'est notre conscience du bien. Le home est infini. Ce n'est pas en allant d'un lieu à l'autre qu'on peut le perdre ou le trouver, car il coexiste avec notre être. Nous ne nous abritons pas en vérité sous un toit matétiel: nous apprenons que notre home est toujours notre conscience de l'Amour omnipotent. Tout ce qui constitue le home est inclus dans cette réalisation spirituelle, à l'abri des pertes ou des accidents.
Habitant une ville sujette à de violents raids aériens, une Scientiste Chrétienne qui dut s'absenter pendant dix-huit mois eut la preuve que le penser spirituel est une protection efficace. Non seulement sa maison fut épargnée, mais une amie qui s'y était réfugiée pendant une alerte nocturne s'y trouva tellement en sécurité qu'elle fut heureuse de l'habiter pendant un certain temps, comme on le lui proposait.
Si nous maintenons nos pensées dans le royaume de l'Entendement, les pensées et les actes d'autrui ne peuvent affecter notre home. Dès lors, quand nous regarderons le monde, la vision spirituelle nous permettra de voir que tous les hommes sont abondamment bénis. Percevant l'infinité du bien, notre vrai concept du chez-soi s'étend beaucoup plus loin que les circonstances locales; et nous voyons s'accomplir la divine promesse qu'exprimait Ésaïe: « Je les amènerai sur ma montagne sainte et je les comblerai de joie dans ma maison de prière... Car ma maison sera appelée la maison de prière de tous les peuples. » Veillant et priant, nous comprendrons mieux la, force et la tendresse de ces paroles que Mrs. Eddy adressait aux gens de sa maison, à Chestnut Hill, et que rapporte Lyman P. Powell dans son livre intitulé Mary Baker Eddy: A Life Size Portrait (pp. 225, 226): « Le chez-soi n'est pas un lieu. C'est un pouvoir. »
