Pour les enfants d’Israël, le sanctuaire était une habitation construite de main d’homme où Dieu résidait parmi Son peuple. Ils reconnaissaient toutefois que leur vie devait être sainte et se conformer aux décrets divins pour que ce sanctuaire fût sauvegardé, à l’abri des profanations; qu’ainsi seulement la certitude de la présence et de la protection divines serait toujours avec eux.
Quand la pensée du Psalmiste s’éleva jusqu’aux cimes de l’inspiration, il comprit que ce sanctuaire est non pas une demeure faite de main d’homme, si belle et si sacrée qu’elle paraisse, mais une retraite spirituelle où lui-même pouvait entrer et trouver Dieu. En cette présence divine, les terreurs de l’existence humaine se voient sous leur vrai jour; le mesmérisme par lequel elles tourmentent les hommes prend fin. L’un des psaumes déclare: « J’ai été battu tous les jours et mon châtiment revenait tous les matins... jusqu’à ce que je sois entré aux sanctuaires du Dieu fort, et que j’aie considéré la fin de telles gens. »
Dans cette forteresse de l’Esprit, les arguments du mal sont réduits au silence parce qu’on reconnaît la totalité de Dieu; là furent révélés au Psalmiste la nature de l’erreur, son caractère transitoire.
A la page 152 de Miscellaneous Writings, Mary Baker Eddy écrit: « Dans ce refuge de l’Ame n’entre aucun élément terrestre pour en chasser les anges, pour réduire au silence l’intuition juste qui vous guide sûrement vers la maison paternelle. » Les Scientistes Chrétiens apprennent où se trouve le sanctuaire de l’Esprit; ils apprennent qu’on ne peut le localiser, qu’il ne dépend pas des méthodes humaines, qu’il n’est point subordonné soit aux temps soit aux dispositions favorables, qu’il n’est pas octroyé comme une récompense ou refusé pour des raisons personnelles. Ils apprennent que le sanctuaire qui leur appartient et dont nul n’a le pouvoir de les exclure, c’est la conscience de leur propre individualité spirituelle. C’est un asile immédiat, inexpugnable, qui les protège contre les coups de la malveillance et les tempêtes de la crainte; les éléments terrestres ne peuvent le troubler, mais l’intuition divine y règne.
Désirons-nous que notre sanctuaire soit inattaquable, toujours accessible, que nous puissions immédiatement nous y réfugier quand les croyances mortelles nous éprouvent et nous affligent? Quand le conflit paraît rude et la lutte bien longue, désirons-nous pouvoir nous attacher au fait que Dieu est toujours présent, que Sa puissance est sans limites? Dans ce cas, sauvegardons notre sanctuaire, maintenons le sens spirituel de notre véritable individualité, en priant comme le fit Jésus, en communiant sans cesse avec Dieu, notre Père, en sachant que rien ne peut affaiblir, altérer ou rompre le rapport par lequel nous Lui sommes unis. Rappelant la nature essentielle de cette unité, notre Leader déclare (ibid., p. 150): « S’Il est avec nous, le bord du chemin est un sanctuaire et le désert un lieu de repos que peuplent les témoins vivants du fait que “Dieu est Amour.” »
De nos jours, que de fois ceux qui se trouvaient au bord de la route, dans des contrées lointaines, dans des lieux déserts, au sein des périls et des privations, dans les airs, sur mer ou sur terre ferme, ont su que leur sanctuaire était toujours avec eux! Conscients de cette présence divine, ils étaient sans crainte, pleins de courage, sûrs que l’erreur allait prendre fin, même si le secours ne venait pas immédiatement. Ce qui les délivrait, c’est la réalisation qu’ils vivaient non dans un corps matériel, sous des lois d’accident ou de destruction, mais dans le sanctuaire de l’Esprit où nul élément terrestre ne peut anéantir la conscience de l’immortalité, supérieure à tous les arguments de péril.
Puisse chacun de nous reconnaître aujourd’hui et toujours que c’est un grand privilège de maintenir et de consacrer sans cesse à nouveau ce refuge de l’Ame révélé par notre Leader! Nous entrons dans notre sanctuaire non pas simplement pour sauvegarder l’existence mortelle, mais pour prouver que la Vie est immortelle, et que cette Vie étant nôtre, nous sommes en sécurité.
« La splendeur et la majesté l’environnent; la force et la magnificence remplissent son sanctuaire, » déclare le Psalmiste. D’accord avec la volonté divine, le Christ Jésus exprimait toutes les qualités du Père et rendait témoignage à la splendeur, à la majesté, la force et la magnificence de l’Ame. Il est à la portée de tous le sanctuaire que Dieu nous a préparé; chacun peut y entrer, en prendre possession, et constater que la haine et le désespoir sont réduits au silence, que la joie remplace l’affliction.
Quand ils apprennent que le sanctuaire de Dieu est aussi le leur et n’est jamais envahi par les éléments terrestres, par les tentations latentes ou passagères, par la croyance que la vie, le bonheur, le bien sont en péril, les hommes saisissent la filialité véritable. Ils comprennent le pouvoir qu’exerçait Jésus; ils savent en outre que cette même puissance leur est accessible.
A la page 36 de Non et Oui, Mrs. Eddy écrit: « Le Christ réel n’était pas conscient de la matière, du péché, de la maladie ou de la mort; il n’était conscient que de Dieu, du bien, de la Vie éternelle et de l’harmonie. Par conséquent le Jésus humain avait recours à son moi supérieur et à sa relation avec le Père, et pouvait se reposer des épreuves irréelles dans la réalité et la royauté conscientes de son être, — tenant le mortel pour irréel et le divin pour réel. » Toujours présente, accessible, cette connaissance de son moi spirituel, de sa filialité divine, était pour Jésus un sanctuaire en présence même de ses ennemis, devant Pilate, sur la croix, dans la tombe. Il y trouva le secret de la victoire sur le mal, dont il put comprendre le néant.
Le même refuge s’offre à nous; nous pouvons nous aussi revendiquer sciemment notre moi spirituel, communier avec l’Esprit, et dès lors trouver la santé au lieu des maux, la paix et l’amour quand les conflits et la haine prétendent nous accabler. Dans ce sanctuaire où demeurent à jamais les anges de la présence divine, nous saisissons l’éternel et précieux don que l’homme reçoit de l’Ame.