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Servir aux Tables

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 1944


La distinction à faire entre ce dont les mortels ont besoin physiquement et spirituellement; l'importance relative qu'il faut accorder à l'une ou l'autre de ces catégories — voilà des questions qui ont toujours préoccupé les philanthropes, et surtout ceux qui croient que leur ministère concerne avant tout les besoins spirituels.

Le Scientiste Chrétien sait que guérir le péché et la maladie par la Vérité constitue l'œuvre essentielle du ministère chrétien; selon les paroles de Mary Baker Eddy: « La guérison des malades et des pécheurs par la Vérité démontre la justesse de nos affirmations sur la Science Chrétienne, et rien ne saurait remplacer cette démonstration » (Manuel de l'Église, Art. XXX, Sect. 7). Mais l'expérience lui montre que prétendre ignorer tout ce qui est du domaine physique et dire que seules les valeurs spirituelles méritent notre attention, risque de provoquer soit des conditions pénibles — abandon, ressentiment — soit le blâme des témoins, bien ou mal intentionnés.

L'expérience a fait voir qu'un ajustement correct du ministère à ces deux phases des nécessités actuelles joue un très grand rôle; que l'une et l'autre sont importantes puisque, de façons diverses, elles contribuent à l'établissement du royaume de Dieu, ici même et dès maintenant.

Dès les premières années de l'église chrétienne, les douze apôtres, qui formaient à cette époque le seul groupe capable de diriger ce nouveau mouvement religieux, se trouvèrent en face d'un sérieux problème — la distribution équitable des dons en nature. Ils dirent donc à l'assemblée des fidèles, qui jusqu'alors ne s'était pas organisée et n'avait point encore de statuts: « Il n'est pas raisonnable que nous laissions la prédication de la parole de Dieu pour servir aux tables; » et ils leur proposèrent de choisir parmi eux sept hommes compétents, pouvant être chargés de cet office.

Ainsi les apôtres se consacreraient sans réserve au ministère de la Parole, et les diacres nouvellement désignés combineraient avec leurs autres tâches la distribution des vivres et des vêtements; ils s'occuperaient d'une manière générale de tout ce dont la communauté pourrait avoir besoin.

En considérant cette question, — l'importance relative des deux offices, — l'on remarque avec intérêt que les premiers noms proposés étaient ceux d'Étienne et de Philippe; or le récit biblique leur assigne une place remarquable comme témoins de l'Évangile, Pierre et Paul seuls les dépassant sous ce rapport. Nous apprenons par exemple que lorsqu'il s'éleva dans les synagogues juives des disputes théologiques, Étienne se révéla très éloquent, et que ses adversaires « ne pouvaient résister à sa sagesse et à l'Esprit sous l'inspiration duquel il parlait. » Ceci montre que le service des tables n'avait point émoussé sa perception spirituelle; aider ses semblables en leur distribuant des secours ne l'avait pas rendu moins apte au ministère de la Parole, mais lui avait permis de comprendre clairement la nature pratique des vérités spirituelles enseignées par le Maître; aussi put-il confondre les savants controversistes, dont l'argumentation reposait sur la sophistique et l'intellectualisme plutôt que sur une religion du cœur, sur l'amour de Dieu et de l'homme.

L'on avait donc pris une décision d'une grande portée, bien qu'il pût paraître que les apôtres eussent divisé le ministère en deux compartiments — la prédication de la Parole et le service des tables. La chose principale, c'est qu'ils avaient reconnu ce fait: veiller au bien-être de son prochain est une partie essentielle de l'activité chrétienne.

Sans doute se rappelaient-ils la parabole du Maître bien-aimé — le bon Samaritain mettant sur sa propre monture un homme blessé, le conduisant à l'hôtellerie où l'on aurait soin de lui, et payant d'avance les frais de son entretien. Toutes ces choses illustraient une leçon, montrant qu'en cas de détresse il faut aider son prochain d'une manière pratique; la conduite du Samaritain était si dévouée, si pleine d'égards, qu'elle devait certainement avoir une source spirituelle — la réalisation du fait que la sollicitude de Dieu pour Ses enfants se manifeste par l'humanité des hommes; car c'est seulement ainsi que « l'inhumanité de l'homme envers ses frères » sera confondue, et que prendront fin tous ses mauvais effets.

Tôt après le début de la guerre qui bouleverse actuellement le monde, Le Conseil Directeur de l'Église Scientiste Chrétienne prévit sans doute que les circonstances allaient offrir un vaste champ pour l'exercice des vertus charitables latentes au sein de notre mouvement, car il établit, à Boston et à Londres, des comités qui devaient préparer et appliquer sans délai des plans pour venir en aide aux soldats; pour fournir des vivres, des vêtements, un abri, aux personnes que la guerre privait de leur foyer; pour secourir ceux qui se trouvaient temporairement sans ressources, et qu'un peu d'assistance financière encouragerait beaucoup.

A diverses reprises, les périodiques ont exposé ces plans, et en apprenant ce qu'ils ont déjà accompli, le lecteur se rend compte qu'ils ont bien réfuté l'argument d'après quoi les Scientistes Chrétiens parlent beaucoup de leur religion, mais n'accordent pas de secours matériels. Cette attitude, qui n'est du reste pas la leur, mériterait les reproches de l'apôtre Jacques: « Si un frère ou une sœur sont dans le dénuement, s'ils manquent de la nourriture de chaque jour, et que l'un de vous leur dise: “Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous...” — et cela, sans leur donner ce qui est nécessaire pour la vie du corps, — à quoi cela sert-il? » L'apôtre avait appris, peut-être par expérience, que le service des tables a sa place dans le ministère chrétien; qu'on ne peut le mettre de côté comme une chose négligeable, moins digne d'un mouvement spirituel que ne l'est le « ministère de la parole. »

Lorsque dans une parabole, le Maître dit qu'en secourant les prisonniers, en visitant les malades, en vêtant ceux qui étaient nus, c'est à lui-même qu'on avait fait ces choses, cette déclaration ne fut pas comprise; sans doute voulait-il indiquer que le moindre effort fait pour rompre les croyances de limitations matérielles qui lient les hommes à la mortalité rend la vision du Christ plus proche de la conscience humaine. « En vérité, je vous le déclare, toutes les fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, vous me l'avez fait à moi-même. »

De même, dans les circonstances présentes, chaque fois que le Conseil des Directeurs saisit et met à la portée de tous les Scientistes Chrétiens l'occasion de rompre ces croyances limitatives, par une action organisée et par la compréhension individuelle, cela rentre certainement dans « les larges canaux de L'Église Mère, » au sujet desquels Mrs. Eddy déclare (Manuel de l'Église, Art. VIII, Sect. 15): « Dieu exige que nous Lui donnions tout notre cœur, et fournit par les larges canaux de L'Église Mère une occupation déférente et suffisante pour tous ses membres. »

Si tel disciple croit qu'en travaillant de la sorte, il compromet son aptitude à guérir spirituellement, il devrait se rappeler l'exemple d'Étienne et de Philippe, qui furent désignés pour le service des tables, mais que ce travail n'empêcha pas de rendre puissamment témoignage à la Parole de Dieu.

Ce que la pensée humaine peut très bien comprendre aujourd'hui, c'est ce langage: En soulageant la détresse, on ranime l'espérance!

Faire disparaître les effets de l'erreur constitue certainement l'une des méthodes par lesquelles on annule le témoignage des sens physiques pour accueillir les preuves de l'Esprit. Celles-ci à leur tour apporteront le réconfort et l'assurance à bien des personnes qui risquaient de perdre tout espoir. Or cette vertu est très nécessaire aujourd'hui, car comme le dit saint Paul, « nous sommes sauvés par l'espérance » (Rom. 8:24, version anglaise).

Ce passage de Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy (pp. 209, 210), nous aide également à voir ce qu'il faut faire: « Le sens spirituel est la faculté consciente et constante de comprendre Dieu. Il montre la supériorité de la foi par les œuvres sur la foi exprimée par des paroles. »

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