Trop longtemps j'ai négligé le devoir et le privilège d'attester quelquesuns des grands bienfaits que je dois à la Science Chrétienne.
Dans ma jeunesse, j'étais très attaché à l'Église anglicane; j'y avais reçu ma confirmation et pendant près de dix ans je fis partie du chœur. Je suis très reconnaissant d'avoir passé par là, et surtout d'avoir appris à bien connaître les psaumes et d'autres cantiques spirituels. Toutefois, les enseignements religieux qu'on m'inculqua s'avérèrenet insuffisants lorsqu'il fallut faire face aux problèmes de la vie, et je sentis se développer chez moi une grande opposition à l'égard de ce que je croyais être le christianisme. Les miracles, par exemple, me semblaient des infractions aux lois immuables, et j'en conclus que ce devaient être des légendes superstitieuses. Je me révoltais aussi contre l'injustice d'un salut qui dépendrait entièrement de la croyance à Jésus-Christ alors que, pour des raisons indépendantes de leur volonté, cette croyance était impossible pour beaucoup d'hommes.
Pour finir, la logique du matérialisme me conduisit à l'athéisme, car l'existence d'un Être suprême me paraissait incompatible avec les innombrables maux du monde. Quant aux facultés de l'homme, je considérais même les plus nobles comme la flamme d'une bougie condamnée tôt ou tard à l'extinction. Pour échapper au désespoir j'eus recours à toutes sortes de systèmes, mais je fus toujours déçu, jusqu'à ce que j'apprisse à connaître la Science Chrétienne. Les autres théories impliquaient toujours un dualisme de l'esprit et de la matière, mais Mary Baker Eddy déclare nettement que l'Entendement est substance et que la matière est un concept erroné; j'en conclus que j'avais peut-être vu toutes les choses à l'envers, ce qui était bien le cas. Après une lutte mentale pénible et prolongée, je reconnus mon erreur et je me mis en devoir de comprendre, si je le pouvais, l'idée infinie qui est l'expression de l'Entendement. Il va sans dire que je n'étais plus en conflit avec le christianisme; je vis que si l'Entendement est substance, Ses idées peuvent corriger les croyances matérielles et produire ce qu'on appelle des miracles; je compris également que la démonstration progressive du bien, dont le Christ Jésus nous a donné l'exemple, est l'unique voie du salut pour chacun de nous et pour la race humaine.
A cette époque-là je résidais à Capetown, où l'on m'avait envoyé pour que je me rétablisse d'une grave dysenterie contractée dans la partie centrale du pays. Il m'en était resté des hémorroïdes très pénibles, et un jour où elles m'incommodaient tellement que j'en étais accablé, la pensée me vint de faire appel à la Science Chrétienne. Me détournant tout à fait de la matière, je cherchai les faits divins qui étaient ceux-ci: Dieu, l'Entendement est le potier; Son œuvre est bonne et l'argile ne peut parler au potier, c'est-à-dire contester ce qu'Il veut faire. Ayant considéré pendant un certain temps ces vérités éternelles, je m'aperçus que mon corps était guéri, et bien que ceci remonte à plus de trente ans, le mal n'est jamais revenu. Quelques années plus tard, en Angleterre, je fus guéri d'un commencement de tuberculose lorsque je reconnus que l'Entendement est la seule substance et ne peut s'altérer. En 1914, je fus accepté pour le service militaire comme étant en parfaite santé.
La même année je suivis le cours d'instruction qui, je le sentais, m'était indispensable pour faire face à la guerre; et en 1917 on m'envoya de nouveau dans l'Afrique du Sud. Le danger des sous-marins était alors très grand, et j'espérais aider à en prouver l'impuissance en comprenant l'omnipotence du bien. Je savais que tout d'abord il fallait que ma propre conscience saisît l'irréalité du mal; j'y arrivai dans une certaine mesure, mais malgré tous mes efforts, pendant cette traversée je n'éprouvai pas la joie céleste qu'apporte une vraie démonstration de la Science. Je résolus de faire un meilleur travail quand je dus rentrer en Angleterre en 1918; je m'attachai à cet ordre de Mrs. Eddy (Science et Santé, p. 261): « Fixez votre pensée fermement sur les choses permanentes, bonnes et vraies, » et les résultats furent magnifiques. Pendant la traversée je sentis qu'une tâche en rapport avec la Science Chrétienne m'attendait en Angleterre, et j'eus la complète assurance que notre navire arriverait à bon port.
Nous approchions de la côte anglaise lorsque pendant la nuit le convoi fut attaqué, mais il n'y eut pas de pertes et je n'entendis parler de la chose que le matin suivant. On avait donné l'ordre à tous les passagers de se rendre sur le pont avec leur ceinture de sauvetage, mais dans l'obscurité, l'on oublia de frapper à la porte de ma cabine et je dormis paisiblement malgré le tumulte. Quand nous entrâmes au port par un beau jour ensoleillé, je pensai avec reconnaissance à ce verset de l'Écriture: « A celui dont le cœur est ferme tu assures la paix, une paix parfaite, parce qu'il se confie en toi. » Le souvenir de ce voyage m'a beaucoup aidé pendant les épreuves des dernières années, où il fallait savoir et prouver que l'Entendement prend toujours soin de Ses idées et leur prépare un asile.
Je pourrais citer une foule d'autres bienfaits dus à la Science Chrétienne; j'éprouve une gratitude sans bornes envers notre Leader, Mrs. Eddy, qui a découvert et fondé cette Science du christianisme. Je sais qu'elle l'a reçue de Dieu Lui-même, et j'ai l'assurance que la protection divine ne peut faire défaut; rien ne saurait empêcher la Science Chrétienne d'accomplir sa mission, de contrebattre toutes les erreurs et d'établir sur la terre le royaume des cieux. — Londres, Angleterre.
