A la page 169 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, se trouve une note marginale disant: « L'Entendement le seul guérisseur. » C'est le résumé d'un paragraphe où nous lisons cette phrase: « Seule l'action de la Vérité, de la Vie et de l'Amour peut donner l'harmonie. » Le Chrétien par excellence, Jésus de Nazareth, reconnaissant qu'en réalité Dieu seul guérit, déclarait: « Je ne fais rien de moi-même. » Il faut donc bien voir que le guérisseur est Dieu, non le praticien. La guérison est due à la Vérité plutôt qu'à la personne déclarant la vérité.
Plusieurs faux systèmes de guérison mentale prétendent agir dans le monde — systèmes appuyant beaucoup sur la personnalité et les aptitudes du praticien; aussi ceux qui étudient la Science Chrétienne doivent-ils être en garde contre la croyance que l'individu a par lui-même le pouvoir de guérir.
Dieu guérit sans requérir aucune aide; mais ce fait scientifique n'empêche pas que le praticien doive affirmer la vérité et nier l'erreur, selon le procédé mental que nous appelons un traitement. En réalité, reconnaître le pouvoir de Dieu, Sa présence constante, et mettre en pratique ce fait capital, rend le traitement plus naturel et plus efficace.
Le processus métaphysique, le travail consistant à rejeter l'irréel en affirmant la réalité, est nécessaire, et doit être fait avec consécration; mais il a pour but d'élever la conscience jusqu'aux sommets où elle saisit la vérité, où elle sait que Dieu maintient la perfection telle qu'elle existe éternellement. Dans la pratique, nous voyons qu'on ne peut guérir un patient si l'on admet qu'il est malade, pour tâcher ensuite de le rétablir par une argumentation mentale. Ce qui lui donne la santé, c'est Dieu, c'est la vérité selon laquelle l'homme, idée de Dieu ou de la Vie, est parfait en tout temps, sous tous les rapports.
Nous avons besoin du traitement pour prendre conscience de la vérité, non pour la rendre vraie. La guérison peut se produire instantanément; mais il arrive aussi qu'un effort prolongé soit nécessaire avant qu'on prenne conscience de la vérité dans une situation donnée. Dans tous les cas, le travail métaphysique comprendra la mise à nu des erreurs en cause et la destruction des mensonges. Cette négation formelle est aussi importante que l'affirmation de la vérité, et Mrs. Eddy nous a prévenus qu'il ne faut jamais omettre cette partie du travail. Même si des traitements nombreux semblent nécessaires, il faut toujours avoir présente à la pensée cette vérité absolue: l'œuvre de Dieu est achevée. N'écoutons pas l'entendement mortel et ne croyons pas que notre traitement puisse faire autre chose que de mettre en lumière l'œuvre parfaite de Dieu.
Comprendre scientifiquement que le guérisseur c'est Dieu, non pas un homme, accroît l'efficacité du traitement et produit encore d'autres résultats, dont l'un, qui représente une grande bénédiction, est expliqué dans Rudiments de la Science Divine, page 9. Mrs. Eddy déclare en effet: « La puissance spirituelle d'une pensée scientifique et juste, sans effort direct, sans argument oral ou même mental, a maintes fois guéri des maladies invétérées. » Notre Leader fait voir qu'une « pensée scientifique et juste, » manifestation de Dieu, est puissante, même si elle ne se rattache pas à une argumentation, à un traitement. Étant présente dans notre conscience, elle a le pouvoir de guérir. D'où l'importance de n'entretenir que des pensées justes. Or les pensées justes ne sont pas simplement de bonnes pensées, si l'on entend par là le concept purement humain de la bonté; ce doivent être des pensées absolues, scientifiques, libres de toute entrave humaine. Pour maintenir cette attitude mentale, il faut prier sans cesse et veiller sans relâche.
Dans un cas de maladie physique, une personne eut recours à un praticien. Le traitement eut pour résultat la guérison. La patiente exprima une sincère gratitude; et se souvenant que la Bible dit, au sujet du Maître: « Prenant le malade, il le guérit et le renvoya » — le praticien compléta son travail et remit entre les mains de Dieu l'avenir de cette personne. Mais quelques heures plus tard, il reçut des nouvelles dont il eut lieu d'être reconnaissant. Il apprit que tout de suite après la guérison de la maladie physique pour laquelle il avait donné trois traitements, plusieurs autres maux avaient disparu, notamment un grave problème concernant les rapports de famille. Aucun traitement n'avait été donné pour ces maux, car le praticien en ignorait l'existence; mais les pensées justes, constamment entretenues par le praticien, avaient amené la guérison. Elles avaient atteint la conscience réceptive, sans qu'on eût recours aux arguments.
La présence du Maître apportait la santé. Nous savons qu'ayant touché le bord de son vêtement, une femme se trouva guérie. Et Jésus donnait toujours gloire à Dieu. « Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire »: telle était sa prière. Mieux nous nous rendrons compte que c'est non pas le praticien, mais Dieu, qui est le guérisseur, plus nos traitements deviendront naturels; et nous aurons grand soin de n'admettre dans la conscience que les pensées dont Dieu est la source. Nous aurons pu voir en effet que ces pensées sont toutes puissantes et guérissent instantanément.