A La page 151 de Miscellaneous Writings, Mary Baker Eddy déclare « Dieu est un feu consumant. Il sépare les scories d'avec l'or, Il purifie le caractère humain dans la fournaise de l'affliction. Il émonde les sarments qui portent du fruit, afin qu'ils en portent davantage. »
La « fournaise de l'affection » nous rappelle le récit que contient le troisième chapitre du livre de Daniel — l'histoire des trois jeunes Hébreux, illustrant la vérité de ce que dit notre Leader et révélant maintes leçons qui peuvent aider aujourd'hui le Scientiste Chrétien.
Le verset douze nous dit que trois Israélites — Sadrac, Mésac et Abed-Négo — choisis parmi les captifs et « préposés à l'administration de la province » par Nébucadnetsar, le plus grand des rois babyloniens, refusèrent de désobéir au seul vrai Dieu: ils ne voulurent pas se prosterner devant « la statue d'or » que le monarque avait fait élever et qui représentait le prestige et l'autorité personnels.
Étant donné la position relative du roi et des trois fonctionnaires étrangers, il est clair que pour rester fidèles à leur plus haut sens du bien ces jeunes gens devaient avoir beaucoup de courage moral et faire abnégation d'eux-mêmes.
En maintenant leur intégrité spirituelle, en agissant selon leur conscience, ils encouraient, outre la perte de leur place et de ses privilèges, les peines sévères prévues par le roi. Ils demeurèrent cependant fidèles à Dieu, et leur attitude courageuse eut des conséquences remarquables.
N'ayant pas voulu faire au matérialisme des concessions qui leur eussent assuré la faveur du roi, la sécurité, le repos, ils se trouvèrent dans une situation à laquelle ont parfois dû faire face les Scientistes Chrétiens qui refusaient d'abandonner leur noble idéal ou de renier leurs convictions. Immédiatement ils durent envisager l'épreuve de la terrible « fournaise ardente. » Sans doute la condamnation, les accusations mal fondées, l'injustice, la critique, les « disputes des langues » contribuèrent à rendre plus intenses les flammes de la fournaise, comme c'est souvent le cas aujourd'hui.
Qu'arriva-t-il à ces jeunes Hébreux qu'attaquait avec violence l'accusateur, l'entendement mortel? Ils furent semble-t-il obligés de faire précisément ce que suggérait l'astucieux accusateur — on les jet liés au milieu de la fournaise ardente. Mais un instant plus tard le roi, saisi de stupeur, vit qu'ils étaient « délivrés de leurs liens » et qu'ils marchaient « au milieu du feu sans avoir aucun mal; » en outre, un quatrième compagnon marchait dans les flammes — un homme dont l'aspect était celui d'un « fils de Dieu, » comme la Bible l'exprime en termes à la fois énergiques et brefs.
Que s'était-il passé? Extérieurement, la situation n'avait pas changé, l'entourage et l'ambiance étaient les mêmes; mais ces trois jeunes gens avaient rejeté le sens personnel qui disait qu'eux-mêmes et leur prochain ne pouvaient être heureux et libres qu'avec l'appui de l'entendement mortel; ils avaient reconnu leur liberté en tant que fils de Dieu. Ils s'étaient déclarés pour le droit; aussi, marchant avec la vérité qui révèle l'homme, expression de l'Amour divin, ils se savaient libres, en sûreté, dans la conscience divine d'où la crainte est bannie. Pénétrée du sens spirituel dont Dieu est la source, la pensée était devenue assez pure pour refléter la protection et l'autorité divines; dès lors les souffrances et la crainte, ne pouvant trouver le point de contact que leur eût offert le sens matériel, étaient incapables de paralyser l'homme ou de lui nuire.
Cette transformation mentale eut encore un autre effet: elle changea du tout au tout les sentiments du roi. En réponse à l'esprit de pardon qu'avaient manifesté les captifs, à leur vision de l'homme parfait, il leur adressa la parole, les fit sortir de la fournaise, reconnut que Dieu les avait délivrés, et leur donna de hautes charges dans son royaume.
Ainsi l'exemple des trois Hébreux illustre la vérité de ce qu'expose notre Leader dans le passage de Miscellaneous Writings cité plus haut. Rejetant les fausses prétentions du sens personnel pour acquérir l'Entendement du Christ — la réflexion de l'Amour et de la Vérité — ils démontrèrent le fait qu'exprime cet autre passage de Miscellaneous Writings (p. 1): « L'humilité est le marchepied qui mène à une plus haute perception de la Divinité. Empruntant aux cendres du moi en désagrégation des formes nouvelles ainsi qu'un feu extraordinaire, le sens qui s'élève de plus en plus renonce au monde. »
Aujourd'hui, le Scientiste Chrétien peut revendiquer lui aussi la liberté, l'indépendance spirituelle, la force et la protection divines. Il peut être sûr que la même Vérité est accessible, que le même Amour est proche; il peut prouver que les aptitudes spirituelles dont ces jeunes gens donnèrent de telles preuves voici bien des siècles font vraiment partie du patrimoine éternel de l'homme.
Armés de cette compréhension, nous pouvons à notre tour rejeter la fausse croyance en un moi sujet aux persécutions, séparé de Dieu, et revendiquer plutôt la douceur et la force spirituelle que donne la conscience d'être un avec Dieu. Nous pouvons réfuter la suggestion qu'il existe une puissance capable de nous paralyser, de nous faire peur. Nous savons que même si l'on paraît être dans la fournaise, on peut marcher librement, sans avoir aucun mal, et remplir la tâche assignée par Dieu — porter plus de fruit, comme l'a fait comprendre le Christ Jésus.