Pensant à Dieu, l'unique Père et créateur, ainsi qu'à la vraie fraternité des hommes, le prophète Malachie posait ces questions significatives: « N'avons-nous pas tous un même père? Un même Dieu ne nous a-t-il pas créés? Pourquoi donc sommes-nous infidèles les uns aux autres, profanant ainsi l'alliance de nos pères? » Puisque Dieu est le seul créateur, l'unique Père et Mère, il n'existe en réalité qu'une grande famille — les enfants de Dieu. Mais pour bien voir ce que sont les enfants de Dieu, purs et sans péché, il faut d'abord obtenir un concept plus clair de Dieu Lui-même. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy nous donne la définition suivante (p. 465): « Dieu est l'Entendement, l'Esprit, l'Ame, le Principe, la Vie, la Vérité, l'Amour, incorporels, divins, suprêmes, infinis. »
Si nous étudions sérieusement cette définition de Dieu, si de tout notre cœur nous nous efforçons de mieux comprendre la gloire de l'Entendement souverain, nous acquerrons la joyeuse certitude que l'homme, créé à l'image de Dieu, est l'expression permanente de la Vérité, de la Vie, de l'Amour, n'ayant « pas une seule qualité qui ne dérive de la Divinité » (ibid., p. 475).
Quels sont les effets de cette compréhension éclairée? N'est-ce pas le renoncement aux inimitiés, à la haine, à l'envie, aux rancunes? L'homme créé à la ressemblance de Dieu peut-il haïr ou être haï? L'homme réel, idée de l'Entendement divin ou du bien immuable, peut-il exprimer la malveillance ou l'envie? Étant l'image de l'Amour, l'homme spirituel n'exprime-t-il pas constamment l'amour et n'est-il pas toujours aimable? « Pourquoi donc sommes-nous infidèles les uns aux autres? » Parce que nous voyons l'homme d'une manière fausse, comme s'il était faible, pécheur, malade, haineux, vindicatif ou malhonnête; et naturellement nous ne pouvons aimer cette dissemblance de Dieu, cette hideuse caricature de l'homme réel.
Toutefois, la Science Chrétienne nous apprend à percer du ragard le fallacieux témoignage des sens pour reconnaître l'homme spirituel, exprimant toutes les qualités divines. Dans les béatitudes, notre Maître bien-aimé parle de qualités admirables — humilité, confiance, douceur, justice, miséricorde, pureté, foi, esprit de paix. Ce sont là des qualités spirituelles que nous devons apprendre à manifester pour parvenir à la perfection des fils de Dieu. Quant à l'erreur qui cherche à dégrader la ressemblance divine, il nous faut la démasquer sans rémission et la chasser comme une tromperie; alors nous verrons, dans toute sa beauté et sa pureté, l'homme que Dieu créa. Pourrionsnous ne pas aimer cet homme parfait?
Comprendre la paternité et la maternité de Dieu, du divin Amour infini qui dit à chacun de ses enfants: « Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi » — cela rassemble tous les hommes en une seule grande fraternité. « Avec un même Père, Dieu, toute la famille des hommes seraient frères; et avec un même Entendement, Dieu, le bien, la fraternité des hommes se composerait d'Amour et de Vérité, et aurait l'unité du Principe et le pouvoir spirituel qui constituent la Science divine » (ibid., pp. 469, 470). Si l'on reconnaissait généralement l'amour de Dieu, impartial, universel, l'envie, la jalousie, les dissensions, la vengeance ou la haine ne pourraient régner un seul instant parmi les hommes. La crainte qu'il n'y ait pas assez de biens pour tout le monde disparaîtrait, chassée par la compréhension de ce fait incontestable: le divin Amour est infini, il constitue la seule substance qui répond à tous les besoins, étant non pas matérielle ou transitoire, mais éternelle.
La guerre et les luttes prendront fin lorsque tous reconnaîtront que l'homme est l'enfant parfait de Dieu. C'est à cela que devraient tendre les efforts de chaque disciple. On ne trouve le vrai bonheur qu'en aimant Dieu par-dessus tout et son prochain comme soi-même.
« Que tes bras donc s'ouvrent grands pour tes frères,
Car à l'amour la paix de Dieu se joint.
La bienveillance est comme une prière:
Adorer Dieu, c'est aimer son prochain. »
