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Se rendre utile

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 1942


L'activité d'un humain prend une valeur bien différente selon qu'il se regarde comme serviteur ou comme Fils. Dans le premier cas, il travaillera peut-être avec une application, une diligence exemplaires, mais il lui manquera le génie de l'initiative et de la spontanéité; son labeur sera restreint par les hésitations et les objections. Dans le second cas, il exprimera d'une manière naturelle les qualités de l'Entendement qui se manifestent sans cesse par l'inspiration, la joie, la maîtrise. « L'esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison; mais le fils y demeure pour toujours, » disait Jésus aux Juifs qui croyaient en lui.

« Si nos œuvres ne sont point utiles, notre gloire est vaine, » écrit un poète latin. Mais celui qui croit que le travail matériel seul est utile; celui qui se force à faire la tâche quotidienne parce que la nécessité ou sa conscience l'y obligent — celui-là se prive et prive le monde d'un élément supérieur à l'obéissance, savoir, l'unicité consciente avec le divin Principe, manifestant la perfection de toutes les choses réelles. Quelles que soient les occupations d'un homme, quelles que soient ses obligations dans la vie privée, sur le plan national ou même international, les services qu'il peut rendre ne dépendent pas avant tout de ses forces, de son assiduité, de son labeur plus ou moins productif. Ils dépendent de ce qu'est cet homme, de ce qu'il exprime continuellement par les qualités qui constituent le service véritable.

« Se rendre utile, c'est bien agir envers soi-même comme envers autrui, » déclare Mary Baker Eddy, à la page 8 de son Message to The Mother Church for 1900. Or le « soi » dont elle parle ne peut être que celui qu'elle nous a si amplement révélé dans ses ouvrages, et qui demeure pour toujours parce qu'il s'identifie avec le Fils.

A ses disciples, Jésus dit une chose extrêmement significative et qui peut paraître étonnante; il déclara qu'après avoir fait tout ce qui vous est commandé, on doit admettre ceci: « Nous sommes des serviteurs inutiles. Ce que nous avons fait, nous devions le faire. » Cette remarque, rarement comprise ou appliquée, nous rappelle que lorsqu'on remplit sa tâche avec un minimum d'empressement et de coopération, le résultat n'est ni profitable ni méritoire. Le vrai service, celui qui est essentiellement utile, ne doit point se fonder sur la contrainte, la peur des sanctions, le désir des récompenses ou des éloges; il consiste plutôt à donner d'une manière intelligente, avec amour et désintéressement. La profonde humanité du Christ Jésus ne se marquait pas seulement dans ses instructions, faisant voir que les aveugles peuvent être guéris, les lépreux purifiés, les pécheurs rachetés. Consacré sans réserve à la tâche qu'il avait entreprise, il montrait, par la tendresse et la compassion, la nature de la Divinité et l'héritage de filialité que l'homme possède. C'est ainsi qu'il apportait le salut, qu'il aidait de la façon la plus complète ceux qui venaient à lui.

A la page 134 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, notre Leader écrit: « La joie que procurent les efforts fructueux et le travail bien fait ne devrait pas être obscurcie par une occasion perdue, par l'oubli d'un devoir urgent. » Dans quelque domaine que ce soit, l'on ne peut vraiment être utile que si l'on demeure dans l'amour. Les erreurs qui voilent la lumière ou qui entravent les progrès viennent de ce qu'on croit à la servitude, en répudiant la filialité. A cause de cette croyance, la crainte, la tyrannie, le découragement, l'apathie, la volonté personnelle continuent d'exercer leur influence sur la carrière des hommes. Le Fils demeure parce qu'il exprime ce qui seul permet de rendre les plus nobles services — de manifester la sagesse et l'amour. En parlant de Dieu, Jésus disait: « Tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. » Ainsi le Maître reconnaissait l'unité du bien, la volonté et l'action marchant de pair, sans lutte, sans contrainte, sans processus laborieux.

Se rendre utile! Cet idéal plaît à la jeunesse, qui voit tout ce qu'il peut offrir, son importance, ses promesses de prestige et de pouvoir. Toutefois si l'activité s'exerce dans les sphères non de la maîtrise spirituelle mais de la servitude mortelle, elle finit par être vaine, triste et sans intérêt. Qu'ai-je à donner au monde? C'est la question que chacun devrait se poser. Pour bien y répondre, il ne suffit pas d'accepter avec soumission les tâches humaines, d'obéir si fidèlement que ce soit aux ordres et aux décrets, de vouloir satisfaire aux demandes des hommes et seconder leurs désirs. Quiconque veut arriver au zénith des réalisations doit apprendre ce que fait le Père, puis pareillement. Les occasions perdues, l'oubli partiel ou total des devoirs urgents, sont dus à ce que les humains considèrent le service en fonction de pertes et profits, de risques et d'avantages personnels, tandis que pour le Christ Jésus le service exprimait sans limites l'individualité véritable. Aller à son travail — que celui-ci soit tenu pour modeste ou pour important — avec la haute et ferme résolution de ne jamais refuser aux autres ce dont on peut faire part comme représentant de Dieu, voilà ce qui doit inspirer et guider toutes nos entreprises. Jésus reconnaissait que pour le Fils, la norme des services doit constamment approcher de ce que fait le Père. S'ils sont noblement décidés à suivre l'exemple du Maître, à ne pas compromettre l'utilité de leur travail ou l'œuvre d'autrui, les hommes où qu'ils soient se consacreront toujours à nouveau au labeur qui les attend, avec l'assurance qu'ils expriment non la servitude mais la filialité.

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