Dans l'Évangile de Matthieu, il est rapporté qu'un jour Jésus fut suivi par deux aveugles, implorant sa pitié. N'ayant pu s'approcher de lui, ils n'hésitèrent pas à le suivre jusque dans la maison où il se rendait. Voyant leur foi, Jésus leur dit: « Croyez-vous que je puisse faire ce que vous désirez? » Ils répondirent: « Oui, Seigneur. » Alors le Maître, leur touchant les yeux, prononça cette parole: « Qu'il vous soit fait selon votre foi! » Et il les guérit instantanément.
Cette double guérison est remarquable, non seulement par sa nature et sa spontanéité, mais aussi par l'illustration qu'elle apporte de la vraie foi, de cette foi ardente et sincère que n'effleure aucun doute, et que Jésus recommandait à ses disciples.
Quiconque étudie sérieusement la Bible ne peut manquer de constater que la foi tenait une grande place dans les enseignements de Jésus. Il insista souvent sur la nécessité d'avoir la foi qui transporte les montagnes; et à plusieurs reprises, il reprocha aux disciples leur manque de foi. Il la considérait, en outre, comme un élément indispensable à la guérison des malades; dans certains cas, il dit: « Ta foi t'a sauvée; » ou encore: « Ta foi t'a guérie. » Les personnes ainsi secourues ne comprenaient guère les enseignements du Maître, qui se servait souvent de paraboles; mais émerveillées et convaincues par les miracles qu'elles voyaient, elles croyaient en Jésus et dans les œuvres qu'il faisait au nom du Père. C'était là, évidemment, une foi sans compréhension, mais telle quelle, elle accomplissait des prodiges.
La Science Chrétienne, découverte et fondée par Mary Baker Eddy, interprète spirituellement et scientifiquement les Écritures; elle conduit à une connaissance et à une compréhension intelligente de Dieu et de ce qu'il fait pour l'homme. Grâce à cette nouvelle compréhension de la Divinité, les humains quittent leur croyance ou leur foi aveugle pour acquérir une foi éclairée, intelligente, qui repose sur un Principe compris. Cette perception rend la santé aux malades et met en lumière les aspects permanents et harmonieux de l'existence véritable.
Avec sa concision habituelle, Mrs. Eddy a résumé les «points importants, ou articles de foi, de la Science Chrétienne; voici le second de ces points (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 497): « Nous reconnaissons et adorons un Dieu suprême et infini. Nous reconnaissons Son Fils, le seul Christ; le Saint-Esprit ou divin Consolateur; et l'homme à l'image et à la ressemblance de Dieu. » C'est en ce Dieu « suprême et infini, » dans 1 Esprit, 1 Entendement, la Vie, la Vérité, l'Amour, que nous avons une foi pleine et entière. C'est dans ce Dieu unique qui est le bien sans limites, la seule intelligence, l'unique substance, le seul pouvoir, que nous mettons toute notre confiance. L'épître aux Hébreux nous dit que la foi est « une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas; » et le livre de texte Scientiste Chrétien déclare, au sujet de la substance (p. 468): « L'Esprit, synonyme de l'Entendement, de l'Ame, ou de Dieu, est la seule substance véritable. L'univers spirituel, y compris l'homme individuel, est une idée composée, reflétant la substance divine de l'Esprit. »
A la lumière des enseignements de la Science Chrétienne, le disciple constate que dans la mesure où il progresse spirituellement, sa foi ou simple croyance du début est transformée par la compréhension. Est-ce à dire cependant, comme d'aucuns seraient tentés de le croire, que la foi doive disparaître? Pas du tout! Ce qui disparaît, c'est la croyance aveugle; mais la foi intelligente subsistera comme qualité spirituelle. Saint Paul mentionne la foi lorsqu il énumère « les fruits de l'Esprit. Elle est indispensable à toute croissance spirituelle. La Science Chrétienne ne confond point la foi et la compréhension, puisque le livre de texte déclare, à la page 298: « Le sens spirituel qui est en contradiction avec les sens matériels, implique l'intuition, l'espérance, la foi, la compréhension, la démonstration, la réalité. » Ainsi notre Leader montre clairement que la foi en Dieu est une qualité nécessaire. Une telle foi s'exprime et se prouve par un ardent amour de la Vérité, par l'amour fraternel à l'égard du prochain, par la recherche incessante du bien, par l'application fidèle du divin Principe, par une entière consécration au Dieu unique et par le désir constant de bien faire et de penser juste.
La foi et la compréhension dont Jésus était animé lui permirent de faire ses merveilleuses démonstrations. Pour le traitement de la maladie, la foi éclairée est un puissant facteur dans le processus de la guérison. Si les paroles du grand Maître ont conservé leur valeur et leur puissance, la foi doit, aujourd'hui comme jadis, tenir une place importante dans la pensée du praticien et du patient.
Parfois les Scientistes Chrétiens interrogent leur conscience pour découvrir ce qui retarde leur démonstration. L'une des raisons qui occasionnent ce retard n'est-elle pas précisément l'insuffisance de leur foi, leur manque de confiance en Dieu et dans le pouvoir guérisseur de la Science Chrétienne? Le doute ne s'est-il pas glissé dans leur conscience, amenant avec lui la lassitude et le découragement? Pour obtenir la guérison, il faut, entre autres choses, avoir la certitude que nous sommes capables de l'obtenir. Cette assurance nous vient dès que nous comprenons que toute notre capacité nous est donnée par Dieu, l'unique Entendement. L'apôtre Jacques, qui certes connaissait le pouvoir de la foi, écrivait: « La prière de la foi sauvera le malade, et... s'il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés. » Le manque de foi concernant la bonté omnipotente peut entraver la guérison; mais si l'on possède la foi qui comprend Dieu, le soulagement ne se fera pas attendre.
Ceux qui recherchent un résultat dans la matière ou qui s'efforcent de détruire un certain mal physique, devraient se rappeler que la destruction de la croyance au mal a lieu quand notre propre foi est si fortement retranchée dans le bien qu'il nous devient impossible de croire à la réalité du mal.
La foi dans le bien contribue à chasser la crainte. Ce qui nous tient en échec, c'est la croyance que le bien et le mal coexistent; il nous faut donc réaliser que le bien spirituel seul est réel, qu'il constitue la totalité de l'être véritable, la seule conscience. Alors cesseront nos tentatives pour guérir quelque chose, pour détruire, corriger ou changer des choses auxquelles nous attribuons une réalité; nous revendiquerons simplement, par la loi divine, ce qui est nôtre par réflexion — l'harmonie, la santé, le bonheur, l'abondance, etc. Si à certains moments notre foi faiblit, si elle présente des fissures par où pénètrent le doute, le découragement, l'amertume et la crainte, tournons-nous résolument vers Dieu, vers l'Amour — le Dieu tout-puissant en qui nous avons « la vie, le mouvement et l'être; » car c'est de Lui seul que viennent la foi, la confiance, le calme et la sérénité.
Paul a dit que notre foi doit reposer « non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » Si nous maintenons en nous la vision permanente du bien; si dans nos paroles et nos actes nous manifestons le Christ, la Vérité; si nous avons une confiance inébranlable dans le pouvoir de Dieu, guérissant par la Science Chrétienne; si nous sommes fermement convaincus que toutes choses sont possibles à Dieu — nous aurons notre récompense: il nous sera fait selon notre foi.
