En cas de difficultés, les Scientistes Chrétiens savent ce qui est nécessaire — la spiritualisation des pensées et de la vie, la conscience bien claire du fait que l'être est Esprit, que la matière ou les concepts matériels ne l'atteignent pas. « Qui sait en vérité comment les faibles lèvres sont rendues éloquentes, les cœurs s'inspirent, la guérison devient spontanée, l'Entendement divin est compris et démontré? » Voilà ce qu'écrit dans Miscellaneous Writings (pp. 100, 101), Mary Baker Eddy, notre bien-aimée Leader, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne. Puis elle ajoute: « Seul il comprend ces miracles celui qui, échappant à l'esclavage des sens, accepte la vérité spirituelle — source de bénédictions pour quiconque l'adopte, car elle affine la joie et bannit le chagrin. » Comme l'a déclaré Jésus le Christ, « c'est l'Esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. » La Science Chrétienne nous montre que le bien peut s'obtenir — se percevoir et se démontrer — uniquement par la spiritualité; qu'il n'existe aucune autre méthode nous assurant le bien authentique et durable.
Mais en quoi consiste cette spiritualisation de la pensée et de la vie? Ce n'est nullement un mystère en Science. Certains passages essentiels du livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mrs. Eddy, en définissant Dieu, nous donnent la réponse à notre question. Ainsi, à la page 465, l'auteur écrit: « Dieu est l'Entendement, l'Esprit, l'Ame, le Principe, la Vie, la Vérité, l'Amour, incorporels, divins, suprêmes, infinis. » Puis elle demande: « Ces termes sont-ils synonymes? — Ils le sont, » répond-elle.
Ce passage nous fait voir que le mot Esprit est un des noms s'appliquant à Dieu, donc un équivalent des termes Amour, Vérité, Entendement, etc. En conséquence, l'Esprit est Amour. Il s'ensuit qu'une pensée plus aimante — plus désintéressée, impartiale, ressemblant davantage au divin Amour infini — est une pensée plus spirituelle. Maintenir ce genre de pensées et chasser leurs contraires, la haine, l'envie, l'irritation, la dureté, l'indifférence, telle est la méthode vraiment scientifique pour spiritualiser la conscience. Il faut s'assimiler consciemment la spiritualité véritable, c'est-à-dire le vrai pouvoir, la liberté, la vie. En effet, tous ces éléments s'unissent dans l'expression de l'Esprit.
De même, puisque l'Esprit est Vérité, une pensée plus véridique, exacte, honnête, est une pensée plus spirituelle, qui nous aide à mieux saisir la pure spiritualité manifestant le bien infini. Et parce que l'Esprit est Entendement, une pensée plus intelligente, plus sage, plus compréhensive est nécessairement une pensée plus spirituelle, nous conduisant, elle aussi, vers la pleine réalisation de l'être réel et parfait.
En Science Chrétienne, il est évident que la matérialité est le contraire de la spiritualité. Donc, lorsqu'on s'efforce de démontrer la spiritualité, on rejette scientifiquement les fausses prétentions matérielles et toute croyance à la réalité de la matière.
Pour quiconque cherche à croître dans la compréhension et la spiritualité, c'est une grande aide de savoir qu'aucun processus de croissance ne se présente ou n'est requis dans les sphères de la réalité absolue. Ce qui, dans notre carrière humaine, semble être la croissance spirituelle, est la reconnaissance, puis la preuve d'un fait préexistant. L'homme — le moi réel de chacun — a déjà l'Entendement qui est Dieu, l'Entendement qui possède la compréhension, la sagesse, la connaissance, l'amour parfaits; et nul autre entendement n'existe. Le Scientiste s'en rend compte. Avec toute la conviction dont il est capable, il affirme ces faits, tant pour lui-même que pour ceux qui s'adressent à lui; mais il ne néglige ni l'étude ni la démonstration, ces pas humains dont il reconnaît la sagesse et l'utilité. Dans la mesure où il suit cette voie, sa spiritualité augmente; il obtient donc l'amélioration nécessaire à ce qu'on nomme le sens humain. Ainsi « les faibles lèvres sont rendues éloquentes, les cœurs s'inspirent; » ainsi « la guérison devient spontanée. »
Il se peut que, sous un certain rapport, notre travail soit resté plus ou moins stérile; dans ce cas, le remède est toujours à notre portée: avec ferveur et sans réserve, nous nous tournerons vers la spiritualité qui nous est naturelle, nous la revendiquerons courageusement. Nous pouvons savoir que l'homme n'est jamais accablé ou limité par la matière; que les concepts matériels dissemblables à Dieu, loin d'être pour l'homme une chose naturelle dont il aurait peine à se débarrasser, sont impossibles dans son cas; qu'il voit, entend, perçoit spirituellement, et qu'en conséquence il est tout à fait libre, exprimant la Vie divine. Cette réalisation produit dans notre travail l'amélioration nécessaire.
Le Scientiste Chrétien constate bientôt que la vraie recherche de la spiritualité est salutaire à tous. Loin de rendre les humains moins intelligents, elle augmente leurs capacités; ils deviennent non pas moins habiles, mais plus experts. Grâce aux progrès spirituels, les hommes réussissent mieux dans les affaires et dans les arts; comme citoyens, comme membres d'une église ou d'une famille, comme amis, ils atteignent une norme plus élevée. La spiritualité favorise chez les humains la sagesse, la santé, la grâce, l'esprit de ressource, l'assurance, le dévouement, le bonheur. Elle nous permet de pratiquer avec un succès croissant la Science de la vie, la Science Chrétienne.
Du reste, spiritualiser la conscience n'est pas seulement ce qui nous rapproche de la victoire sur la matérialité et la mortalité. C'est cette victoire même, qui se poursuit d'heure en heure partout où l'on travaille progressivement en Science Chrétienne. Mais la spiritualisation des pensées et de la vie ne rend jamais le disciple intangible à soi-même, moins vigoureux ou actif, moins utile à son prochain. Elle a précisément l'effet contraire. Elle offre au genre humain la voie la plus heureuse — la seule où nous trouvions le vrai bonheur.
