La connaissance que le Maître avait des Écritures et sa foi suprême dans leurs révélations frappent beaucoup ceux qui étudient le Nouveau Testament. Jean rapporte cette parole de Jésus: « Sondez les Écritures; car c'est par elles que vous croyez avoir la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5:39). Sans doute, Jésus faisait allusion aux nombreuses prophéties de l'Ancien Testament, concernant la venue du Messie qui devait rétablir l'ancienne gloire d'Israël. Comme le Maître, Mrs. Eddy trouva dans les saintes Écritures la source de sa révélation. Aussi ne tarda-t-elle pas à introduire dans les cultes de son église la lecture de textes bibliques suivie de commentaires.
Au début, les cultes de l'Église du Christ, Scientiste, comportaient un sermon de Mrs. Eddy. Mais notre Leader tenait pour si importante la connaissance des saintes Écritures qu'au bout de quelques années elle renonça au sermon personnel et y substitua une Leçon biblique. Dans les archives de l'église, ces Leçons sont mentionnées pour la première fois le 22 octobre 1883. Le compte rendu déclare que le plan original prévoyant un sermon fut abandonné parce qu'il « parut plus utile d'avoir des Leçons bibliques. » En prenant cette décision, Mrs. Eddy suivait les traces de Jésus, qui lisait dans les synagogues, élucidant ensuite les passages des Écritures. Les Leçons bibliques publiées dans Miscellaneous Writings furent originairement prononcées en chaire par notre Leader.
Le Journal of Christian Science existait depuis peu de temps lorsqu'on décida d'y publier ces Leçons bibliques, pour répandre davantage les lumineuses exégèses de textes chers à Mrs. Eddy. Miscellaneous Writings reproduit tout d'abord une Leçon dont le texte est pris dans l'Évangile de Jean, et qui parut à l'origine dans le Journal du 2 août 1884. Toutefois, le Journal avait précédemment publié, le 6 octobre 1883, une Leçon biblique sur ce texte: « Crois au Seigneur Jésus-Christ, et tu seras sauvé » (Actes 16:31).
Selon le plan fixé, Mrs. Eddy choisissait des textes scripturaires qu'elle élucidait devant l'auditoire fréquentant les cultes. D'après les annales de l'église, « notre pasteur » présida à la plupart de ces réunions, et l'on reconnaissait « l'inestimable valeur » de ses Leçons bibliques. Pourtant, bien que les Leçons fussent hautement appréciées, les questions que Mrs. Eddy posait à la fin de son exégèse provoquaient si peu de réponses qu'on décida de renoncer à cette méthode, en vigueur de novembre 1883 jusqu'en avril 1884. A cette époque, l'auditoire se réunissait à Hawthorne Hall. Ensuite, pendant un certain temps, Mrs. Eddy confia la direction du culte à des pasteurs favorablement disposés ou à ses propres étudiants. Mais dans ce cas, la Leçon biblique était remplacée par une allocution ou un sermon.
Durant une assez longue période, on s'en tint à ce genre de culte. Plus tard, des passages lus dans la Bible et dans le livre de texte Scientiste Chrétien prirent la place des prédications personnelles. Ce plan fut suivi avant même que parût dans le Journal d'avril 1895 un avis disant que la Bible et Science et Santé avec la Clef des Écritures seraient « le seul pasteur de L'Église du Christ, Scientiste, dans toute l'étendue de notre pays et dans les autres pays. »
Évidemment, ce n'était pas à des passages scripturaires d'une interprétation facile que Mrs. Eddy consacrait son attention. Elle choisissait plutôt ceux qui pouvaient paraître obscurs au sens humain; elle dirigeait sur eux la forte lumière de sa propre conscience spirituellement éclairée. Son interprétation des Écritures fait ressortir le sens profond des passages en question; mais elle en donne aussi la portée pratique, dont tous peuvent faire leur profit. Par exemple, la Leçon qu'on trouve à la page 180 de Miscellaneous Writings commente un passage censément difficile à comprendre (Jean 1:12, 13): l'apôtre mentionne le pouvoir de devenir enfants de Dieu, et ce qui y donne droit. Dans son exposition scientifique, Mrs. Eddy énonce avec une admirable clarté les faits concernant l'homme réel, ressemblance de Dieu; elle explique comment les mortels peuvent échapper au faux sens matériel de l'homme, aux fardeaux du péché et de la maladie, pour saisir, par la conscience, la véritable individualité de l'homme en tant que fils de Dieu.
Dans une autre Leçon, prenant comme texte Luc 11:14, Mrs. Eddy traite avec maîtrise et d'une manière concluante le problème du « diable » ou du mal. Ici les dons exceptionnels de notre Leader, remarquable commentatrice des Écritures, ressortent particulièrement. Le problème du mal a toujours retenu l'attention des philosophes qui s'intéressaient aux questions religieuses; les dissertations intellectuelles n'ont jamais donné de conclusions satisfaisantes, jusqu'à ce que Mrs. Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, eût proclamé la vérité à cet égard. On avait émis une foule de théories concernant le mal, depuis la supposition qu'il émane de Dieu — ce qui en rendrait Dieu responsable — jusqu'à la croyance que le mal existe comme entité définie, « Satan, » « le diable, » comme personnalité puissante toujours en lutte avec la Divinité. Au cours de quelques brèves pages, Mrs. Eddy coupe le nœud gordien: elle proclame le néant du mal, pure fiction d'un entendement hypothétique sans aucune réalité. En d'autres termes, elle réduit le mal à son néant primitif, et cela d'une façon magistrale.
On trouve ainsi dans Miscellaneous Writings une vingtaine de pages consacrées à l'élucidation de passages scripturaires dont quelques-uns avaient mis en défaut les plus grands penseurs des siècles passées. La lecture attentive de ces Leçons bibliques apporte aux lecteurs, dans la mesure de leur consécration, une précieuse illumination spirituelle.
