Deux éléments historiques ont fait une profonde impression sur la pensée humaine, quoique la généralité des hommes n'en ait pas encore saisi toute la portée — la crucifixion du Christ Jésus et la résurrection corporelle de ce grand Maître du christianisme. Le ministère progressif de Jésus avait duré trois ans, jusqu'à la période où le Maître, par amour pour l'humanité, devait faire son grand sacrifice; ainsi s'était préparée l'ineffable démonstration qui consistait à rétablir son corps humain, déclaré mort par les persécuteurs de la sublime vérité qu'il avait enseignée; cette démonstration devait être bientôt suivie de son ascension au-dessus de toutes les conditions physiques et corporelles, aboutissant à la pleine conscience de son unité spirituelle avec Dieu.
Jésus avait dit d'avance qu'il ressusciterait son propre corps après qu'on l'aurait apparemment détruit et mis au tombeau. « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai, » déclara-t-il. En outre, il avait affirmé que cet acte était nécessaire pour que les disciples reçoivent le Consolateur: « Cependant je vous dis la vérité: il est avantageux pour vous que je m'en aille!... Car si je ne m'en vais pas, le Consolateur ne viendra point à vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai. »
Pendant les trois ans de son ministère, les disciples avaient accompagné leur Maître, ils avaient écouté ses enseignements et vu ses grandes œuvres de guérison; mais ils n'avaient pas entièrement saisi son message et la portée spirituelle de tout ce qu'on s'efforçait de leur faire entendre. Après la résurrection, quand ils eurent la joie de retrouver en vie leur Maître bien-aimé, le Consolateur, « l'Esprit de vérité, » vint à eux; alors ils comprirent vraiment sa doctrine et purent la démontrer dans une certaine mesure.
Au milieu du dix-neuvième siècle, le développement de ce qu'on nomme les sciences physiques et les découvertes faites dans ce domaine encouragèrent chez beaucoup un certain scepticisme touchant les guérisons et les autres grandes œuvres que relate la Bible. On déclara que les miracles étaient chose impossible parce qu'ils violaient la loi naturelle. Toutefois, depuis lors, on a graduellement reconnu la véracité des Écritures. Par son livre intitulé « La Loi naturelle dans le Monde spirituel, » le professeur Drummond a beaucoup contribué à ce résultat. Les fouilles entreprises par des archéologues ont confirmé sur bien des points les récits scripturaires; récemment encore Sir Ambrose Fleming, auteur et savant réputé, prononça publiquement les paroles suivantes: « La résurrection corporelle du Christ [Jésus] est un des faits les mieux attestés de l'histoire humaine. »
Pour ceux qui comprennent la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de cette Science, ne laisse subsister aucun doute touchant la véracité des narrations bibliques. Dans ses ouvrages ainsi que par ses démonstrations, elle a fait voir que la Science Chrétienne corrobore les enseignements et la pratique du Maître, du Christ Jésus, et que toute vraie Science est divine. Mrs. Eddy parle de Jésus en ces termes (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 313): « L'homme le plus scientifique qui ait jamais marché sur la terre. »
A la page 135 de Science et Santé, elle écrit: « Le miracle n'introduit aucun désordre, mais déroule l'ordre primitif, établissant la Science de la loi immuable de Dieu. » Les Évangiles montrent bien que la trahison, le jugement, la crucifixion de Jésus furent des épreuves qu'il affronta avec patience et courage: il savait qu'une grande victoire était proche et qu'elle aurait une importance vitale non seulement pour lui-même et pour ses disciples, mais pour toute l'humanité. Sans la glorieuse résurrection qui devait le suivre, le supplice de la croix n'aurait pas eu de vastes conséquences pour le genre humain; aussi la crucifixion et la résurrection sont-elles inséparables — il ne faut pas vouloir les dissocier.
Parmi ceux qui professent la religion chrétienne, beaucoup sont enclins à s'attacher exclusivement à la croix, à la contempler comme un fait isolé, à garder toujours devant les yeux l'image du Sauveur traversant l'heure la plus sombre de sa carrière terrestre. Sans doute, la croix a pour nous tous un sens profond; le grand sacrifice de notre Maître est pour ceux qui le suivent une inspiration, un exemple montrant qu'il faut abandonner le sens de vie purement matériel et parvenir à la spiritualité. Mrs. Eddy déclare (ibid., p. 54): «Pouvoir verser généreusement dans les greniers humains, vides ou remplis de péché, ses trésors chèrement achetés, telle était l'inspiration de l'intense sacrifice humain de Jésus. » Mais en considérant l'exemple de Jésus, souvenons-nous que là comme dans notre propre carrière, la croix et la couronne de victoire sont indissolublement unies. Pour suivre le Christ Jésus, il faut se charger de la croix, c'est-à-dire nier la matière, les sens et la loi matériels. Ce faisant, les disciples démontreront la totalité de Dieu, de l'Esprit; ils accompliront les œuvres curatives exigées de tous les vrais chrétiens; ils gagneront la couronne de la spiritualité et de la victoire.
« L'Eucharistie » figure parmi les sujets des Leçons-Sermons contenues dans le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne et lues le dimanche dans toutes nos églises. Le dimanche où ce sujet est traité, les églises filiales observent la Communion. La Leçon elle-même contient toujours des passages bibliques décrivant décrivant la Cène de notre Seigneur; en outre, elle dépeint un autre repas où régnait la joie spirituelle — le déjeuner qu'après la résurrection notre Maître partagea avec ses disciples, sur les rives de la mer de Galilée. Ainsi, le souper tragique et la douce agape matinale sont rapprochés dans les cultes de la Science Chrétienne. A cet égard, notre Leader écrit (ibid., p. 34): «Quel contraste entre le dernier souper de notre Seigneur et son dernier déjeuner spirituel avec ses disciples, pendant les heures lumineuses du matin, lors de la joyeuse réunion sur les bords de la mer de Galilée! Sa tristesse avait été transformée en gloire, et la douleur de ses disciples en repentance, — leurs cœurs avaient été châtiés et leur orgueil réprouvé. »
Si nous passons par des temps d'épreuve, par des luttes ou des difficultés, rappelons-nous la patience du Maître, si forte et si calme. Toute épreuve nous met dans l'obligation de renoncer davantage au sens matériel en comprenant notre unité spirituelle, notre rapport avec Dieu, le Père, dont nous ne pouvons jamais être séparés. La couronne de la victoire spirituelle est donc toujours proche, précisément là où semble se dresser la croix de l'épreuve. Veillons à ce que l'épreuve et tout ce qu'elle comporte ne nous mesmérisent pas au point que le problème nous fasse l'effet d'un pic immense et solitaire dont nous ne pourrions détourner nos regards. Dans Christ and Christmas, poème de Mrs. Eddy, l'une des illustrations a pour titre: « Le Chemin »; or la croix que nous y voyons n'est pas isolée. Au premier plan, elle se dresse dans l'ombre; au centre de la gravure, la croix s'orne de fleurs; plus haut se trouve la couronne. Au milieu des épreuves apparentes, détournons notre pensée du sens matériel; nions la réalité du chagrin en nous appuyant sur le grand fait spirituel que Dieu est Tout. Ceci nous révélera la présence du Consolateur. Par ses ouvrages, Mrs. Eddy a fait connaître le Consolateur à des milliers de disciples habitant toutes les parties du monde. Elle-même se chargea résolument de la croix et gagna la couronne des réalisations et de la victoire.
Soyons certains qu'en tout temps le Consolateur — la Science divine — est proche, et que les situations difficiles ne sont jamais sans issue. Dans la tombe, Jésus travailla trois jours pour trouver la solution de son problème. Ainsi, ne nous décourageons pas s'il nous faut un certain temps pour trouver la réponse aux problèmes qui nous occupent. Nous avons l'assurance qu'une compréhension spirituelle accrue, une réalisation meilleure de notre unité avec la Vérité et l'Amour divin, nous révélera la solution; nous verrons alors que la couronne de victoire est nôtre.
