En parlant à une praticienne, un élève de l'école secondaire lui fit cette question: A-t-on vraiment le droit de compter sur le traitement de la Science Chrétienne pour des choses où l'on rivalise avec d'autres — les examens, les conférences contradictoires, les épreuves sportives? Il trouvait que le désir de l'emporter sur un concurrent ne pouvait guère se concilier avec l'esprit du Christ.
La Scientiste Chrétienne n'avait jamais envisagé cet aspect de la question; cependant elle put facilement donner une réponse, car les Scientistes ont recours moins à leur propre expérience, toujours limitée, qu'à l'intelligence infinie — à Dieu. Elle répondit donc: Chacun peut rivaliser avec son propre record; il peut à bon droit surpasser son ancienne notion de lui-même en comptant davantage sur les qualités spirituelles, sur la force, le courage, l'esprit de ressource, la persévérance.
Les jeux Isthmiques dont le nom rappelle ce qui frappe le plus dans la configuration de la Grèce, c'est-à-dire l'isthme de Corinthe, fournirent à saint Paul plusieurs de ses éloquentes comparaisons. Ils avaient lieu tous les deux ans et jouaient un grand rôle dans la vie et la pensée des Corinthiens. Aussi était-il naturel qu'en écrivant aux nouveaux chrétiens de cette ville, l'apôtre prît comme base de son illustration les courses du stade. Il déclara: « Tous ceux qui combattent s'imposent toutes sortes d'abstinences; et ils le font pour une couronne corruptible. Mais nous, nous le faisons pour une couronne incorruptible. »
L'école et l'université ne sont que le prélude de notre carrière individuelle, où nous serons en contact avec les affaires, la politique, la société, peut-être même avec le gouvernement. Aussi importe-t-il de démontrer l'enseignement du Christ en nous efforçant de vaincre le faux sens personnel et non de distancer autrui. Si pour gagner une couronne éphémère, l'athlète renonce volontiers à la mollesse et à la recherche des plaisirs matériels, ne devrions-nous pas abandonner l'orgueil, l'opiniâtreté, l'arrogance, l'égoïsme, pour gagner « le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ »?
L'étudiant qui cherche surtout à maîtriser ses anciennes erreurs pour obtenir la récompense qu'apportent les victoires spirituelles, pourra facilement écarter de sa carrière professionnelle, politique ou commerciale et de ses rapports avec le monde les sentiments de rivalité, car il se rendra compte que tous peuvent obtenir le prix auquel tendent ses propres efforts — la maîtrise de soi-même.
Telle est la lutte dont parle Mary Baker Eddy, auteur du livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, lorsqu'elle écrit, à la page 323: « Cette lutte consiste à s'efforcer d'abandonner l'erreur, quelle qu'elle soit, et de n'avoir d'autre conscience que le bien. » Qu'il soit à l'école, à l'université ou dans les affaires, celui qui étudie la Science Chrétienne ne peut viser à la suprématie que sur cette base, seule légitime; il doit toujours s'efforcer de renoncer aux fautes et aux faiblesses de son caractère humain; il doit savoir que par réflexion divine, il possède les vertus et les qualités mentales nécessaires pour réussir dans les études, dans les sports ou dans sa profession.
Elle doit être purifiée la conception humaine de la vie d'étudiant comme aussi de ce qu'impliquent les affaires; si l'on s'est engagé dans la lutte pour avancer spirituellement, pour battre son propre record et non pour disputer à d'autres les places ou le pouvoir, on obtient la juste récompense de son labeur. Mais il faut toujours se souvenir que la lutte pour les valeurs spirituelles doit être sincère, continue; une faible tentative pour acquérir quelques qualités chrétiennes en vue d'un avancement matériel ne saurait suffire. Ce genre de mobile ne s'accorde pas avec le point central qu'enseigna Jésus et qu'affirme à nouveau la révélation de Mrs. Eddy. Notre Leader déclare (ibid., p. 131): « Le fait central de la Bible est la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir physique; » elle dit aussi (ibid., p. 454): « La suprématie du pouvoir spirituel sur le pouvoir des sens est le point central de la Science Chrétienne. »