Ceux qui étudient la Science Chrétienne sont parfois étonnés lorsqu'ils entendent dire que derrière toute chose matérielle se trouve une idée juste, un fait spirituel. Pourtant Mary Baker Eddy indique clairement cela puisque, à la page 585 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, dans sa définition d'Élie, elle écrit: « La Science Chrétienne, par laquelle peut se discerner le fait spirituel de tout ce que voient les sens matériels. » Lorsqu'on dit qu'une idée spirituelle est derrière tout objet matériel, cela signifie non pas que l'idée a cette position dans l'espace, mais qu'elle sous-tend l'objet dans la pensée ou la conscience.
Pour élucider davantage ce point, il est utile de rappeler qu'à la page 269 de Science et Santé, Mrs. Eddy déclare: « La métaphysique résout les choses en pensées, et remplace les objets des sens par les idées de l'Ame. » Puis elle ajoute: « Ces idées sont parfaitement réelles et tangibles pour la conscience spirituelle, et elles ont cet avantage sur les objets et les pensées du sens matériel.— elles sont bonnes et éternelles. »
Évidemment, les objets du sens matériel ne sont sous aucun rapport identiques aux idées spirituelles qu'ils imitent par contrefaçon. L'objet matériel est limité, temporel, destructible. L'idée spirituelle, est infinie, indestructible. La chose matérielle est tangible pour les sens matériels. L'idée spirituelle n'est perçue que par le sens spirituel. On voit donc que les idées spirituelles et leurs contrefaçons matérielles diffèrent absolument: aucune ressemblance ne les unit.
Dès lors, il est facile de comprendre que lorsqu'un Scientiste Chrétien parle d'une idée spirituelle ou d'un fait divin derrière ce que l'entendement humain appelle main, pied, cœur, estomac, ou toute autre partie du prétendu corps physique, il ne veut pas dire que ces idées soient des « organes spirituels. » Il veut simplement dire qu'un fait spirituel sous-tend ces organes physiques. Un organe spirituel est une impossibilité. La Vie ou l'être est inorganique, purement spirituel. Donc les idées spirituelles ne sont pas organiques. Elles constituent ce par quoi l'Entendement se manifeste, son expression infinie, spirituelle, inorganique.
Remplacer « les objets des sens par les idées de l'Ame, » ce n'est point chercher à spiritualiser la matière. Il s'agit bien plutôt de substituer à la fausse croyance l'idée ou la pensée juste. Ainsi, dans ce qui paraît être la conscience humaine, la Science divine remplace les concepts matériels erronés par les faits divins ou véritables. Ceci entraîne naturellement la spiritualisation de la pensée et le redressement de ce qu'on appelle les conditions physiques.
L'Entendement divin, le seul Principe qui crée et gouverne l'univers spirituel, doit être exprimé, et cela en raison de sa nature même. En outre, il doit se traduire par ce qui lui ressemble, pour la simple raison que le semblable produit le semblable. Donc l'Entendement s'exprime en idées, dont la somme totale constitue l'homme et l'univers spirituels. L'homme, expression de Dieu, manifeste précisément la nature de Dieu; il reflète, représente, embrasse les idées, les pensées, les qualités ou caractéristiques qui dénotent la nature de Dieu, du divin Principe. A la page 280 de Science et Santé, notre Leader dit: « L'homme, bien compris, au lieu de posséder un corps matériel sensible, a un corps insensible. » Que peut être ce « corps insensible, » sinon l'infinie manifestation des idées spirituelles justes et vraies?
L'univers de l'Entendement, son corps si l'on peut dire, renferme toutes les idées et les qualités spirituelles qui constituent l'univers; et par réflexion l'homme renferme ces mêmes idées. Le seul vrai corps, c'est l'idéal infini de l'Entendement: il se compose uniquement de concepts spirituels. Évidemment donc, il ne renferme rien qui soit matériel, physique ou limité. Mais il embrasse le fait spirituel concernant ce qui passe pour être des fonctions, des facultés, des organes corporels. C'est ainsi qu'il renferme l'idée juste touchant la vue, l'ouïe, la respiration, la digestion, l'assimilation, la circulation, l'action, la loi, le gouvernement, la direction.
L'infinie manifestation des idées de l'Entendement renferme le concept spirituel du foyer, des relations, des affaires, des occupations, de la rémunération, de la récompense, des réalisations, du succès, de la maîtrise. Elle renferme tout ce qui est nécessaire au bien-être, au sens divin de l'intégralité et de la perfection. Elle referme tout ce qu'impliquent l'expression, l'activité, la santé, l'intégralité, la joie, la paix.
Le corps ou l'incorporation infinie de l'Entendement embrasse le vrai concept spirituel de toutes choses — arbre, fleur, fruit, montagne, lac, rivière, planète, atmosphère, ambiance. Ces idées ne sont pas en dehors de l'homme (Science et Santé 591:5–7): il les englobe. Elles existent non d'une manière objective, dans ce qu'on nomme l'espace, mais subjectivement dans ce qu'on appelle la conscience; et par réflexion l'homme possède toutes ces idées. Il faut néanmoins comprendre que l'homme n'est pas la glace qui reflète; il est lui-même la réflexion, l'expression, l'incorporation. Il est conscient de Dieu, à jamais uni à Dieu et à toutes les idées qui L'expriment.
A la page 209 de Science et Santé, Mrs. Eddy nous donne cet exposé qui nous éclaire: « Les minéraux composés ou l'agrégat de substances formant la terre, les rapports qui existent entre les masses constituantes, la grandeur, les distances et les révolutions des corps célestes, ne sont d'aucune importance réelle, quand on se rappelle qu'ils feront tous inévitablement place au fait spirituel, par la retraduction de l'homme et l'univers de la matière en Esprit. Dans la mesure où cela s'effectuera, l'homme et l'univers se révéleront harmonieux et éternels. »
En parlant du Christ Jésus, de l'homme idéal, un auteur biblique écrit: « En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Et vous, vous avez tout pleinement en lui. » Ce qui est vrai au sujet du Christ Jésus l'est également au sujet du moi spirituel de tout fils de Dieu. Donc, en tant qu'idées individuelles et spirituelles, nous avons « tout pleinement en lui. »
Celui qui possède ces faits divins peut, avec intelligence et succès, contrebattre et annuler les faux arguments de l'esprit mortel concernant le corps, les affaires, le foyer, les relations, et tout ce qui a trait au bonheur. Compris et appliqués dans les circonstances humaines, ces faits spirituels sont une loi d'annihilation pour tout ce qui leur est dissemblable — une loi de restauration quant au sens normal d'harmonie et de santé.