Selon l'Évangile de Jean, le Christ Jésus dit à ses disciples: « C'est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. »
Il n'est guère présumable que dans la pensée du Maître, donner sa vie pour ses amis eût trait au sacrifice de ce qu'on nomme la vie physique, ou qu'il exigeât d'eux le martyre. Au contraire, il est fort probable que Jésus voyait la nécessité de sacrifier un sens matériel de vie — les plaisirs égoïstes de la corporéité; alors seulement ses disciples pourraient rendre à leurs semblables les plus grands services. Il indiquait que pour devenir éminemment utile à son prochain, on doit être prêt à sacrifier ses aises et le sens purement matériel de confort ou de sécurité. Il tâchait de les aider à voir clairement que la mondanité et la matérialité ne contribuent pas aux progrès dans le domaine du service véritable.
Personne ne comprenait mieux que le Nazaréen la totalité de l'Esprit et son corollaire — le néant des choses non-spirituelles. Pourtant on ne peut concevoir qu'il ait jamais manqué de ce qui lui était humainement nécessaire. Sans doute, il dit un jour: « Les renards ont des terriers, et les oiseaux du ciel des nids; mais le Fils de l'homme n'a pas un lieu où il puisse reposer sa tête. » Peut-être faisait-il allusion au fait que pendant son ministère actif, il n'avait pas de résidence permanente. Nul ne supposera que Jésus fût privé de nourriture ou de logement.
Pour Jésus, la possession de biens matériels tels que les maisons ou les terres eût été un embarras. En restreignant sa liberté d'action, elle aurait diminué le bien qu'il pouvait faire aux autres et qui était à ses yeux la chose la plus importante. Il allait donc de ville en ville, de village en village, avec une entière liberté, profitant de toutes les occasions pour aider et guérir ceux qui avaient recours au ministère du Christ. Pour inspirer et soutenir celui qui servait l'humanité d'une manière incomparable, il fallait un amour exempt de tout égoïsme. Pénétré de cette vertu, le Maître disait: « C'est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. »
Jean, qu'on appelle parfois le disciple bien-aimé, nous exhorte souvent à nous aimer les uns les autres. Il dit par exemple, dans sa première épître: « Celui qui n'aime pas, n'a pas connu Dieu; car Dieu est amour. » Or la Science Chrétienne se fonde sur l'assurance que Dieu est Amour. A la page 6 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, écrit: « “Dieu est Amour.” Impossible d'en demander davantage, de regarder plus haut, d'aller plus loin. » Rien n'est plus nécessaire que d'acquérir la simple compréhension que Dieu est Amour. La vérité de ce fait ressort particulièrement lorsqu'on apprend en Science Chrétienne que Dieu est le divin Principe, donc invariable, impartial, infaillible.
Dieu étant Amour, et l'Amour étant l'unique Principe créateur, on voit que les choses contraires à l'amour n'ont aucune existence réelle. Donc tout ce qui semble être un penser malveillant ou haineux, est dépourvu de réalité. Cela n'a ni Principe, ni Vie, ni Entendement, ni intelligence, ni substance, ni loi, ni pouvoir. C'est purement négatif, n'ayant pas le pouvoir de se perpétuer, n'étant soutenu par aucune loi. Ce n'est point une personne ou une chose, mais une fausse croyance du pseudo-entendement mortel ou charnel, lui-même dépourvu d'intelligence véritable.
Dans la mesure où les Scientistes Chrétiens attribuent un pouvoir aux fausses prétentions du mal, — haine, envie, jalousie, crainte ou péché, — ils risquent, selon la croyance, de manifester quelque discord. Mais s'ils s'attachent constamment au fait que l'Amour est tout, que l'homme est inséparablement uni à l'Amour, au divin Principe, ils prouveront de mieux en mieux leur immunité contre les choses dissemblables au Dieu qui est Amour.
Comprendre ainsi la présence perpétuelle et l'omnipotence de l'Amour, cela produit dans l'existence humaine l'effet d'une loi ajustant toutes choses conformément au Principe. Cette loi corrige la croyance que le péché, la maladie, la pauvreté, l'insuccès, la discorde, les luttes, la guerre sont réels; elle nous ramène à des voies justes, normales, heureuses, harmonieuses. En outre, comprendre l'omnipotence et l'omniaction de l'Amour en tant que Principe nous affranchit de la crainte au sujet de la pénurie et nous permet de démontrer actuellement le concept abondant et juste des ressources. Dans un poème intitulé « Amour, » notre révérée Leader écrit (Poems, p. 7):
«C'est Ton amour qui nous fait vivre,
Car l'Amour seul est Vie. »
Dans la mesure où nous pouvons saisir et appliquer la vérité sur laquelle reposent ces paroles riches en inspiration, nous démontrerons qu'il est pourvu à tous nos besoins.
Cet amour, reflet de l'Amour divin, nous soutient et nous donne journellement ce qui paraît nécessaire à notre subsistance. Parce que sa source est inépuisable, cet amour ne cesse d'être à notre portée. L'amour qui reflète l'Amour est universel, car son origine, sa source, sa nature sont divines. Nous pouvons donc non seulement en jouir, mais le partager avec nos frères, sans craindre de le voir diminuer. Connaissant ce fait, nous n'hésiterons pas à exprimer de l'amour envers notre prochain, et nous saurons que cela ne nous appauvrit en aucune sorte. Comme le dit un cantique (Hymnaire de la Science Chrétienne, N° 182):
« Cesser de donner, c'est ne plus avoir:
Telle est la loi de l'Amour. »
Ainsi les Scientistes Chrétiens, qui déclarent suivre le Christ Jésus, peuvent apprendre la vraie manière d'obéir à son commandement — de s'aimer les uns les autres; ils peuvent saisir le vrai sens de ses paroles inspirées: « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. »